Cambodge & Francophonie : Lancement réussi de l'initiative « Destination Eco-Talents » à Siem Reap
- Christophe Gargiulo
- 22 avr.
- 14 min de lecture
L'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a dévoilé son initiative phare, Destination Eco-Talents (DET), lors d'un atelier fructueux et riche en débats et réunissant près de 80 participants, qui s'est tenu à Siem Reap, au Cambodge, du 26 au 28 mars 2025.

Destination Eco-Talents (DET) est un programme ambitieux de l’OIF visant à promouvoir des pratiques de tourisme durable et inclusif au bénéfice des populations locales, tout en valorisant la langue française comme vecteur d'innovation et de coopération. Il met l'accent sur la professionnalisation, l'employabilité et l'autonomisation des jeunes, femmes et des communautés rurales et périurbaines. Le projet DET soutient le développement d’offres touristiques durables compétitives et attractives et la coordination entre acteurs clés du secteur.
Les principaux thèmes abordés durant cet atelier de lancement ont été la formation des jeunes et des femmes aux pratiques du tourisme durable, mais aussi l'utilisation de la langue française pour favoriser la coopération régionale. La capitale provinciale Siem Reap a été choisie comme site pilote pour le projet DET, qui proposera ressources et programmes de formation destinés à encourager et faire progresser l'écotourisme dans les pays ciblés dans un premier temps.
Le tourisme durable, moteur du développement
L'atelier a réuni plus de 80 acteurs des secteurs privé, public et associatif du Cambodge, du Laos, de Thaïlande et du Vietnam pour débattre des stratégies visant à soutenir des initiatives susceptibles de transformer le tourisme en moteur du développement durable.
Lors de son discours d’inauguration, Son Excellence le Dr Thok Sokhom, secrétaire d'État au ministère du Tourisme du Cambodge, a souligné l'engagement du gouvernement royal en faveur du tourisme vert.

Contributions
Selon le secrétaire d’Etat, cet atelier constituait une étape cruciale dans la mobilisation des acteurs régionaux pour le lancement de ce projet qui permettra de définir une feuille de route commune pour la formation et le développement de produits touristiques durables, à structurer un réseau et à valoriser et intégrer les initiatives locales dans une dynamique régionale et francophone de tourisme durable.
« L'atelier contribue ainsi à l'attention portée par le gouvernement royal au développement du tourisme durable. Ce projet est aussi susceptible de participer à la construction d'un royaume plus compétitif, durable et résilient, avec pour objectif ultime de réaliser la vision du Cambodge 2050 en tant que pays à revenu élevé », a-t-il souligné.
Son Excellence a ensuite remercié l'Organisation internationale de la Francophonie pour son soutien, rappelant également qu’en sus de mettre l'accent sur la coopération régionale et internationale pour le développement du tourisme durable, le projet permettra de promouvoir l'investissement dans le capital humain, l'autonomisation des communautés locales, proposer des modèles de tourisme inclusif et favoriser l'innovation numérique dans ce secteur.
Enfin, le secrétaire d’Etat a tenu à souligner que le succès du tourisme durable dépendait aussi de la mise en œuvre de stratégies ambitieuses, mais réalisables, et devant garantir que « le tourisme reste un moteur de croissance économique, de création d'emplois décents, d'enrichissement culturel et de durabilité environnementale ».

Lors de cette première matinée, Edgar Doerig, représentant de l'OIF pour l'Asie-Pacifique, a souligné l'urgence de lutter contre le changement climatique par des initiatives touristiques respectueuses de l'environnement, après avoir rappelé le rôle de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) dans cette initiative Destination Éco-Talents (DET).
« Le projet, dirigé par la Représentation de l'OIF pour l'Asie et le Pacifique (REPAP) au Vietnam, vise à éduquer et à former des experts en tourisme durable, à soutenir le développement et la promotion d'offres de tourisme durable, et à activer des réseaux d'acteurs, de promoteurs et de défenseurs », a-t-il affirmé.
Selon M. Doerig, « les objectifs spécifiques du DET mettent en évidence le rôle stratégique du Cambodge en tant que pilote et futur modèle pour l'OIF, dans le but d'accueillir le Sommet mondial de la Francophonie en 2026 ».
En effet, depuis 2024, l'OIF s'est associée à plusieurs institutions cambodgiennes pour mettre en œuvre certains volets de son initiative, en mettant l'accent sur la formation, l'éducation et la professionnalisation des jeunes et des femmes. Enfin, le thème de la Journée internationale de la Francophonie 2025, « Je m'éduque, donc j'agis », souligne l'importance de l'éducation pour l'OIF et s’accorde parfaitement avec l’esprit du projet.
Identifier les forces, faiblesses, opportunités et menaces
Mme Adjara Diouf, Coordinatrice du Projet Promotion du tourisme durable au sein du REPAP livrait ensuite une description détaillée de l’action de l’OIF dont l’espace couvre cinq continents, 93 Etats et gouvernements, représentant environ 1,2 milliards de la population mondiale.
Elle rappelait également les nombreuses initiatives prises sur les thématiques du tourisme durable et les engagements politiques des chefs d’États et de gouvernements de la Francophonie, notamment, la résolution de la Francophonie sur le tourisme durable (Dakar, 2014), celle de la Francophonie sur l’économie bleue (Antananarivo, 2016) et enfin celle de l’axe de coopération transversale de la Francophonie (Sommet de Djerba, Novembre 2022).

Mme Diouf livrait ensuite une synthèse des études et cartographies concernant le potentiel du tourisme durable pour cinq pays : Cabo Verde, le Cambodge, les Comores, le Maroc et le Vietnam. Réalisées par l’entreprise Millennium Destinations basée au Cambodge, ces études ont permis de mettre en avant les forces, faiblesses, opportunités et menaces dans le secteur du tourisme pour ces pays cibles, et de définir des stratégies d’appui et plans d’actions pour l’OIF. À propos du Vietnam et du Cambodge, plusieurs caractéristiques communes, notamment le riche patrimoine culturel, la beauté des paysages, l’accueil chaleureux, la volonté d’engagement vers le tourisme vert et la position stratégique.
« Autant d’avantages susceptible de créer des opportunités de développement touristique, mais obérées par un manque d’infrastructure et de formation et menacés par le risque d’un tourisme de masse sur certains sites (Halong – Angkor), par une vive concurrence régionale, la pollution et le changement climatique. »
Toutefois, malgré ces défis, Mme Diouf estime qu’il existe un potentiel considérable pour développer un tourisme durable et inclusif dans chacun des cinq pays étudiés.
« Cela sera possible par des interventions ciblées, une coopération renforcée entre les différents acteurs », indiquait-elle, ajoutant que cela pourra se réaliser avec des recommandations stratégiques autour de trois axes principaux, notamment l’éducation et l’enseignement professionnel et technique, le développement et la promotion d’une offre de tourisme durable et le renforcement des réseaux et de la gouvernance.
Mme Diouf insistait également sur la nécessité du projet DET de « proposer de nouvelles opportunités dans le tourisme durable et communautaire pour jeunes, femmes et populations rurales et périurbaines ». Elle rappelait ainsi que cette initiative portée par la Francophonie s’intégrait dans le programme stratégique (PS3) de l’OIF intitulé « la langue française, vecteur de développement durable ». En conclusion, la coordinatrice du projet réaffirmait les ambitions du projet en termes de structuration de réseau dynamiques, de de création d’événements et de centres Destination Éco-Talents.
Cette riche présentation a été suivie par une session questions-réponses au cours de laquelle Mme Diouf et M. Ibrahima Dabo, spécialiste de programme REPAP / OIF, ont répondu aux nombreuses questions des participants à propos du déroulement du projet, ses modalités et autres aspects de cette initiative francophone.
Partage d’expériences
Dans l’après-midi plusieurs intervenants des secteurs public et privé ont eu l’opportunité de faire part des initiatives de tourisme durable dans leurs pays respectifs. Sont ainsi intervenus M. Seng Sotheara de l’Autorité Nationale Apsara, Mme Angkam Chaimavongsack (Ministère de l‘Information, de la Culture et du Tourisme au Laos, Mme Nguyen Hai Anh (Administration Nationale du Tourisme du Vietnam) et Mme Dee Suvimol Thanasarakij, Directrice exécutive de Mekong Tourism Coordinating Office pour le secteur public.
M. Seng Sotheara rappelait le rôle clé de l'Autorité nationale Apsara (ANA) en tant que responsable de la préservation du parc archéologique d'Angkor, site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.

« Créée en 1995, l'ANA préserve l'intégrité culturelle, environnementale et historique de la région tout en promouvant le développement durable et le tourisme », expliquait-il, précisant :
« Ses principales responsabilités sont la préservation de la culture, le tourisme, le développement durable et l'engagement des communautés. »
L'ANA veille également à la préservation des sites archéologiques, par des travaux de maintenance et de réfection des temples avec l’aide de la France et du Japon. Dédiée à la sauvegarde de l'importance historique et culturelle d'Angkor, L’ANA tente d’équilibrer le nombre de visiteurs et la préservation de l'environnement tout en répondant aux besoins des communautés locales.
Elle s’efforce également de promouvoir des pratiques touristiques durables, constituant ainsi une entité stratégique et incontournable dans l’industrie touristique au Cambodge.
Concernant le Laos, Mme Angkam Chaimavongsack mettait en lumière l’émergence de son pays en tant que destination touristique relativement récente avec un secteur qui croit régulièrement (+21% en moyenne annuelle). Tout en mettant en avant les sites naturels qui font l’attrait principal du Laos – Rivière Nam Nem, Mont Phou Louey –, elle soulignait le souhait du gouvernement de « développer, promouvoir et gérer un tourisme culturel et historique de qualité, avec des pratiques écologiques et durables ».

Même ambition mais dans un contexte différent avec le Vietnam, pays qui souhaite devenir un leader mondial du tourisme durable, en se concentrant sur l'équilibre entre la croissance économique, la conservation de l'environnement et la préservation de la culture. La stratégie de développement touristique du pays, exposée dans son plan directeur pour 2021-2030, met l'accent sur le « tourisme vert » comme pierre angulaire, en intégrant les activités touristiques à la préservation des ressources naturelles et à la protection de l'environnement.
Selon Mme Nguyen Hai Anh, le Vietnam a lancé des programmes innovants pour réduire les déchets et promouvoir des pratiques respectueuses de l'environnement et, autorités locales et associations encouragent également le tourisme responsable, 24 entreprises ayant signé des engagements de conservation de la faune et des écosystèmes dans la province de Quang Nam, par exemple.
« L’écotourisme est devenu une tendance majeure au Vietnam en encourageant les voyages responsables qui préservent les environnements naturels et soutiennent les communautés locales », soulignait Mme Nguyen.
Cette dernière précisait également que « son pays tirait parti de la technologie pour améliorer son écosystème touristique, avec des plateformes touristiques intelligentes, des visites en réalité virtuelle et des systèmes de gestion numérique déployés dans les grandes villes comme Hanoi, Ho Chi Minh Ville et Da Nang. »
D'ici 2030, le Vietnam souhaite attirer 35 millions de touristes internationaux par an, tout en maintenant un taux de croissance annuel de 13 à 15 %, d’où la nécessité d’adopter des pratiques durables et responsables.
Sous-région du Grand Mékong
La sous-région du Grand Mékong (GMS) se concentre sur le tourisme durable, en tentant d’équilibrer la croissance économique, la conservation de l'environnement et le bien-être des communautés. Selon Mme Dee Suvimol Thanasarakij, la stratégie du secteur touristique de la sous-région du Grand Mékong se concentre sur un développement équilibré qui « soutient les communautés, préserve la nature et améliore l'expérience des touristes. »
Les actions clés comprennent la planification durable, le soutien aux PME du secteur et l'établissement et le respect de normes communes », soulignait-elle, rappelant que la coopération s’était accrue entre les pays du GMS en promouvant le concept « Six pays, une Destination » pour développer la connectivité dans l'industrie du tourisme. Enfin, pour Mme Dee Suvimol Thanasarakij l'accent reste mis sur la création d'une industrie plus résiliente et durable qui profite aux communautés locales tout en préservant le riche patrimoine culturel et naturel de la région.
La voix du secteur privé
Mme Marta Saya, PDG d’ATP Consultant Co., Ltd., et spécialiste du tourisme durable et de l’écotourisme communautaire au Cambodge, partageait son expérience en dévoilant plusieurs cas d’étude dans le secteur du tourisme durable au Cambodge. Le modèle cité en exemple, le projet d'écotourisme communautaire de Koh Trong (CBET) démontre comment les communautés locales peuvent gérer efficacement le tourisme et garantir des pratiques durables.

Le projet a permis de créer des emplois pour les habitants, améliorant ainsi leur situation économique. Les revenus annuels du tourisme ont atteint plus de 150 000 dollars, bénéficiant directement à plus de 200 familles. Le revenu des ménages a augmenté de 35 % depuis le lancement du projet en 2015. La dépendance à l'égard de l'agriculture saisonnière a également été réduite grâce aux activités touristiques tout au long de l'année.
Grâce à l'écotourisme, Koh Trong a vu ses infrastructures locales s'améliorer, ce qui profite à l'ensemble de la communauté. La construction « d'écoroutes » pour les balades à vélo et à pied, l'installation de lampadaires solaires et de systèmes d'eau potable, ainsi que l'amélioration des services de ferry ont permis de rendre l'île plus accessible. La sensibilisation à l'environnement a été renforcée auprès des habitants, ce qui a largement favorisé un sentiment de responsabilité.
« Investir dans les éco-talents ne consiste pas seulement à développer les compétences, mais aussi à former une génération de leaders qui considèrent le développement durable à la fois comme un moyen de subsistance et un héritage », affirmait Mme Marta Saya.
Cet exemple du Cambodge prouve que lorsque les communautés sont dotées de connaissances, de ressources et d'autonomie, elles deviennent les plus ardents défenseurs de leur patrimoine naturel et culturel. Ce qui créée un équilibre harmonieux entre croissance, durabilité et tourisme vert au profit des communautés isolées.
Pour le Vietnam, M. Vu Van Tuyen, fondateur et PDG de Travelogy Vietnam et expert en tourisme avec 25 ans d’expérience, rappelait avec beaucoup d’enthousiasme que son pays comptait trois villages désignés parmi les « meilleurs villages pour les touristes », une distinction accordée par « UN Tourism » après avoir évalué pas moins de 260 sites dans 90 pays à travers le monde. Il s’agit des villages de Tra Que, de Tan Hoa et Thai Hai. M. Vu était accompagné pour l’occasion d’une habitante de Tan Hoa, ravie de partager la belle histoire de son village qui prospère grâce à un modèle de tourisme durable et communautaire.

Pour clôturer ces partages d’expériences, ce fut Duangmala Phommavong, cofondatrice d’EXO Travel Laos, qui prit la parole pour exposer les défis majeurs pour parvenir à l'équilibre entre développement économique et conservation des ressources naturelles, particulièrement dans les zones rurales et protégées. Selon elle, le Laos doit conserver son caractère de destination exempte de tourisme de masse tout en permettant au secteur de prospérer dans un cadre communautaire et soucieux de l’environnement.
Professionnalisation et employabilité dans le domaine du tourisme durable
Pour cette dernière partie, plusieurs intervenants sur un aspect crucial du secteur touristique : la formation. Sur le thème des « enjeux et solutions de la professionnalisation et de l’employabilité dans le domaine du tourisme durable, Son Excellence Mol Vibol, Sous-Secrétaire d'Etat au ministère du Travail et de la Formation professionnelle a fait part de de sa longue expérience dans le développement des politiques de formation technique et d’emploi dans son pays.

Engagé depuis de nombreuses années au sein de la Francophonie, Son Excellence a fait part des initiatives de son ministère, mais aussi du gouvernement royal pour participer au redressement post-Covid et au redémarrage de l’industrie touristique du Cambodge. Francophone et même francophile, Son Excellence n’a pas caché son enthousiasme à la perspective de voir le royaume du Cambodge participer en première ligne au lancement du Projet Destination Éco-Talents.
Mme Malika OK, Chargée de projet de l’Agence française de Développement (AFD) au Cambodge rappelait l’engagement de l’AFD dans la formation professionnelle au Cambodge, soit près de 75 millions d’Euros depuis 2012. Elle soulignait les principaux obstacles que rencontrait le secteur du tourisme au Cambodge, notamment une repise assez lente après le choc lié au Covid, la fermeture de nombreuses PME du secteur, la dépendance à l’égard des touristes internationaux, une diversification limitée et enfin le manque de compétences qui s’est accru avec le départ de beaucoup de professionnels qualifiés. Elle montrait toutefois un certain optimisme avec l’ouverture des écoles professionnelles du tourisme dans le royaume, à Phnom Penh et Sihanoukville, aptes à délivrer des formations avec des standards ASEAN et proposant six spécialisations : cuisine, pâtisserie, alimentation et boissons (F&B), réception, ménage et agent de voyages.
Ateliers et discussions
Trois ateliers se sont déroulés durant la seconde journée sur les thèmes de la formation, le développement et la promotion d’une offre touristique attractive et compétitive et de la coordination et l’animation de réseaux dynamiques d’acteurs clés. Les séances étaient respectivement modérées par M. Tran Van Cong, Mme Adjara Diouf et M. Ibrahim Daho. Ces ateliers étaient destinés à discuter de façon collaborative sur les trois principales composantes du projet DET et comment maximiser leurs résultats. Pour le premier atelier, les panélistes étaient Mme Catherine Germier et Mme Marta Saya, M. Nicolas Hatzet Mme Douangmala Phommavong pour le second, tandis que le troisième accueillait M. Hugues Morel et M. Vu Van Tuyen.
Beaucoup d’échanges très constructifs durant cette matinée qui ont permis à chacun de faire part de son expérience, ses difficultés et attentes en matière de tourisme durable.

C’est dans l’après-midi qu’ont eu lieu les restitutions effectuées par un porte-parole de chaque atelier. Beaucoup d’observations formulées lors de ces restitutions. Un argument récurrent demeure la nécessité de formation, y compris pour les communautés rurales dont la sensibilisation au tourisme est encore récente, en particulier au Laos et au Cambodge. Ont également été abordés les problèmes de vulgarisation et de compréhension du tourisme durable qui n’est pas encore un concept totalement assimilé par tous. Certains ont fait part de quelques difficultés parfois sur le terrain pour la mise en œuvre d’un projet par manque de communication et de langage, d’autres ont fait part de leur réussite et leur souhait de voir leur concept s’étendre à d’autres destinations locales ou même régionales. Le manque de guide francophones a également été évoqué, pour les trois pays, avec une forte demande pour le Vietnam. Toutefois, aucun obstacle ne semble être en mesure de fragiliser le lancement et à la réussite du projet Destination Eco-Talents.
Mme Mme Adjara Diouf n’a d’ailleurs pas caché sa satisfaction à l’issue de cette deuxième journée, qualifiant cet atelier de deux jours d’intense, de constructif et de porteur d’espoir pour les objectifs principaux du projet.
Visites de partenaires de l’OIF
La matinée du vendredi a été plus ludique avec notamment la visite de partenaires à Siem Reap ayant reçu des subventions de l'Organisation internationale de la Francophonie dans le cadre de l’initiative DET. Les participants ont d’abord visité l’École d'Hôtellerie et de Tourisme Paul Dubrule, une institution éducative fondée en 2002 par Paul Dubrule, cofondateur du groupe hôtelier Accor. Cette école modèle est conçue pour offrir une formation professionnelle aux jeunes Cambodgiens, en particulier ceux issus de milieux défavorisés, dans le secteur du tourisme et de l'hôtellerie.

En dehors des partenaires DET, les participants ont également pu visiter le centre d'incubation d'artisanat cambodgien Satcha. Ce centre accueillant tisserands, sculpteurs et peintres sert de plaque tournante pour préserver et promouvoir le riche patrimoine artistique du Cambodge en associant connaissances traditionnelles et design contemporain.

Les participants ont pu ensuite découvrir une seconde école hôtelière : Sala Baï. Cette école hôtelière est un établissement unique qui sert à la fois d'école de formation professionnelle et d'hôtel. L’école a été fondée en 2002 par l’ONG française Agir Pour le Cambodge.
Renaud Fichet, directeur de l’école menait lui-même la visite, expliquant que l’école offrait chaque année offre chaque année à 150 jeunes Cambodgiens défavorisés, en particulier des jeunes femmes, une formation gratuite d'un an dans des domaines liés à l'hôtellerie, tels que la cuisine, la gestion de la réception, le service en salle, l'entretien ménager et les soins de beauté.

L’école propose également un hébergement de cinq chambres joliment décorées et dignes d’un hôtel d’excellent standing. Il existe également un restaurant d’application ouvert tous les jours pour le petit-déjeuner et du lundi au vendredi pour le déjeuner. Le restaurant propose une cuisine internationale et européenne et selon le directeur, l’ambassadeur de France au Cambodge lui-même est un client régulier.

Cette matinée de découverte s’est conclue avec un déjeuner réunissant les participants au restaurant Spoons Café. Cet établissement fait partie de l'organisation SPOONS Cambodia, qui s'attache à autonomiser les jeunes par l'éducation et la formation professionnelle. Tous les bénéfices du restaurant sont directement reversés pour soutenir ces programmes, faisant de chaque repas non seulement une expérience culinaire, mais aussi une contribution à la communauté.
Enthousiasme
L’atelier régional de lancement du projet Destination Éco-Talents (DET) a déjà permis à l’ensemble de ces officiels, représentants d’associations et acteurs du secteur privé d’échanger et de débattre autour du concept de cette initiative phare de l'OIF. Rappelons que ce projet s'inscrit dans une démarche de développement socio – économique et d’autonomisation des populations locales, tout en valorisant la langue française comme vecteur d'innovation et de coopération. Et, les nombreux échanges durant ces deux jours et demi ont permis de mesurer un bel enthousiasme à propos de ce projet novateur et plein d’espoir pour le tourisme durable. C’est en mai prochain que seront dévoilés les projets retenus à la suite de l’appel lancé par l’OIF.
Cet événement, dont l’organisation a été confiée à All Dreams Cambodia à la suite d’’un appel d’offre lancé par l’OIF, a bénéficié d'une compensation carbone intégrale couvrant toutes ses activités réalisées sur le territoire cambodgien (hors transport international), assurant ainsi une neutralité carbone effective. Au total, 36 tonnes de CO2 ont été compensées, témoignant d'un engagement concret en faveur de la durabilité environnementale. Les crédits carbones seront utilisés pour soutenir des projets au Cambodge, renforçant ainsi leur impact local et durable.
À propos
L'OIF est une institution internationale fondée sur le partage de valeurs françaises et communes, qui comprend 93 États et gouvernements. Elle se concentre sur les politiques et la coopération dans des domaines tels que la langue française, le pluralisme, la diversité culturelle, la paix, la démocratie, les droits de l'homme, l'éducation, la formation, l'enseignement supérieur, la recherche et la coopération économique pour le développement durable.
Remerciements : Mona Hard Baisse – All Dreams Cambodia & Catherine Germier Hamel – Millenium Destinations
Comments