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Ancre 1

Cambodge & Chronique de Barang : Ville Fantôme du Royaume…

Chronique proposée par le regretté Thierry Descamps, Belge installé au Cambodge, et qui se définissait comme un « néo-expat ». Quelques chroniques des petits aléas de la vie d’un expatrié débarquant dans le royaume. C’est bien vu, exprimé comme un candide, sans prétention et probablement utile pour ceux qui souhaiteraient en savoir un peu plus sur l’expatriation au Cambodge. Aujourd’hui : Ville Fantôme…

Cela va faire bientôt dix mois que suis là (sans compter mes nombreux allers-retours de repérage) et je me rends compte que je ne connais presque rien du Cambodge à part Phnom Penh (où je vis), Siem Reap (Angkor), Kampot, Kompong Som (passage obligé pour les îles paradisiaques au large) et Battambang. Justement, des amis de Battambang viennent nous rendre visite pour deux jours.

J’en profite pour demander au « Maître des poulets » (c’est un peu long à expliquer), un franco-­khmer revenu s’installer au pays il y a 6 ou 7 ans, s’il connaît Chhlong. Incrédulité ! C’est quoi encore çà ? J’explique que je suis tombé par hasard sur un compte-rendu mentionnant la ville en question, entre Kompong Cham et Kratie, et qu’intrigué j’ai cherché des images sur internet.

Des immeubles coloniaux somptueux à l’abandon au milieu d’un gros village endormi. On se renseigne et personne ou presque n’a entendu parler de ce bled. Je m’enquiers auprès de mon propriétaire, le général, qui me dit qu’il connaît. « Haaa » qu’on fait. Et c’est comment ? « Aucune idée je suis passé de nuit »… Résolus et contents de passer quelques jours de plus ensemble on décide d’y aller voir.

Mon ami décroche son téléphone et obtient d’une copine les coordonnées d’une compagnie de taxis. On réserve pour le lendemain à la première heure. À peu près à l’heure convenue nous embarquons dans un taxi spacieux et nous voilà partis… sauf que j’ai oublié mon portefeuille. Le temps que j’aille le récupérer et mes amis entament la conversation avec le chauffeur. Il y a un dieu pour les distraits.

Le taxi devait nous amener… à Kep. Changement de programme et véhicule de secours prévu… dans la journée. On redémarre vers midi. Au cours du voyage, mon ami nous prouve, si besoin était, qu’il est bien khmer. Il mange tout le temps ! Il fait stopper le taxi dès que des marchandes le long de la route l’inspirent et grâce à lui nous découvrons des fruits, des petits en-cas, des trucs étranges, mais très bons sauf la soupe de fleurs de bananier dont le goût effroyable (entre la térébenthine et le déboucheur liquide) me reste encore sur le palais.

Et malgré ses fringales à répétition, il reste mince. Il ne doit pas brûler les calories comme nous, mais avoir une micro-­centrale thermonucléaire dans l’estomac. Arrivés à Chhlong on débarque sans bien savoir où aller. On traverse le marché et on se dirige vers les bords du Mékong. On aperçoit les premières façades majestueuses rongées par le temps, le climat et le manque total d’entretien.

On comprend mieux devant ces vestiges nostalgiques ce qu’a pu être le désespoir des Français contraints de quitter « leur » Indochine. C’est vraiment curieux. Les habitants sont, comme toujours, très chaleureux et on demande à la patronne du bistrot installé au rez-­de-­chaussée d’un de ces grands vaisseaux échoués si on peut visiter les étages. Elle nous laisse monter en nous recommandant de nous méfier des trous dans le plancher et de ne pas faire attention aux rats crevés.

On imagine depuis le balcon ce qu’a dû être la vue sur le Mékong du temps de la splendeur de ces demeures patriciennes. Par contre, impossible de savoir ce qui a pu précipiter la chute de Chhlong. On nous parle d’un massacre de dizaines de milliers de villageois cham par les KR ce qui aurait rendu la ville « fantôme » (impossible de recouper l’info), de l’effondrement de l’industrie du bois, du café ou du caoutchouc.

Un mystère

On pousse jusquà Kratié avec l’intention de voir les dauphins d’eau douce de l’Irrawady, espèce en danger. J’espère en voir un et on en voit par bancs (petits, mais quand même). L’approche est respectueuse. On prend une pirogue jusqu’à une cascade, on coupe le moteur et on attend. Et on est comme des gosses à faire « là, j’en vois un », « et un autre là »… Petit détour par la pagode aux 100 colonnes… qui ne les a plus, causette de notre ami avec un local pour se renseigner sur les prix du bois (une autre de ses obsessions), petit repas sur le pouce (voir supra) et retour à Phnom Penh sous la pluie battante.

Une promenade paisible dans un Cambodge paisible. L’occasion de partager de bons moments entre amis et de réaliser qu’on s’entend tellement bien qu’on remet çà en août du côté de Kompong Thom, en moto cette fois, pour rendre visite à un « aventurier de l’impossible » qui est en train de réussir son projet. J’aurai sans doute l’occasion d’en reparler.

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