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Archive & Arts : Chifumi, le Cambodge, source quasi inépuisable d’inspiration

Proposé par Jiraya Pochan Deborah Om Zakhiyya Vavra Philippe Yang et Chantha R dans le cadre du Forum Asian Vibes 2.0 (AV), une initiative destinée à mettre en avant le meilleur des cultures asiatiques ou inspirées par l’Asie, une interview du prolifique artiste français tombé amoureux du Cambodge : Chifumi Krohom.

AV : Toi en quelques mots

Je suis Chifumi, artiste français expatrié au Cambodge depuis presque dix ans maintenant. Principalement, j’interviens sur les façades des villes que je croise sur mon chemin, laissant derrière moi des peintures murales qui peuvent dépasser les quinze mètres de haut.

Depuis cinq ans j’organise également un événement festif à Phnom Penh sur le thème des arts urbains : Le Cambodia Urban Art. L’idée est simple, tous ensemble pour repeindre la ville. Le reste de l’année, je voyage et peins tout autour du monde.

AV : Depuis quand fais-tu du street art, qu’est-ce qui t’a amené à faire ce métier ?

J’ai commencé sur le tard, mais je me souviens du pouvoir quasi hypnotique des graffs et murales visibles aux détours des rues. L’énergie véhiculée était complètement dingue, enfin c’est l’impression que ça me donnait.

Plus tard j’ai eu l’occasion de suivre des études de communication avant de rentrer aux Beaux-Arts. Le street art m’a aidé à canaliser ces matières universitaires un peu lourdes comme le marketing ou la stratégie de communication en matière d’expérimentation à ciel ouvert.

« C’est là que j’ai compris que le graffiti c’est avant tout un message et qu’il est possible d’utiliser les outils du capitalisme pour les détourner »

Une grande part de la culture street art ou graffiti est l’autopromotion, au final ça ne m’a jamais vraiment intéressé. Le côté positif c’est que quand tu peins tu as les mêmes pouvoirs que n’importe quelle grosse marque, mais à la place de vendre des produits à des gens qui n’en ont pas besoin, tu peux passer, aller à l’essentiel et rappeler que la ville est à nous tous et qu’il est important de l’investir ensemble.

C’est ça qui m’a amené à peindre illégalement au début sur les murs un peu partout en Europe, puis en Asie. Maintenant je vis de mon travail.

Oeuvre de Chifumi
Oeuvre de Chifumi

AV : Plus couleur ou noir et blanc ?

Au début je ne pensais la peinture qu’en noir et blanc. C’est plus tard avec l’influence du Cambodge que la couleur est venue. Je pense aussi qu’avec le temps je me suis rendu compte que le vocabulaire de la couleur était plus à même de traduire un éventail riche d’émotions.

Surtout à mon arrivée dans le royaume, la découverte était intense et tous les jours sources d’inspiration. La couleur s’est imposée d’elle-même dans mon travail.

AV : Tes domaines d’inspiration ?

Déjà aux Beaux-Arts j’ai commencé à peindre sur le thème des mains et les installer dans l’espace public. C’est un outil sémantique incroyable, simple et efficace. En tant qu’artiste voyageur, ça me permet de raconter des histoires que tout le monde va comprendre avec ses yeux et son recul culturel.

« En Asie et particulièrement au Cambodge, les mains peuvent exprimer le beau céleste, la grâce des apsaras. Je m’en inspire beaucoup, j’aime accoler le mouvement de la danse dans les rues vibrantes de Phnom Penh. »

Comme si ma ville d’adoption accueillait les passants en les gratifiant d’une aubade particulière. Le patrimoine imaginaire des mythes issus de Ramayana ou Reamker est complètement fascinant, c’est également une source quasi inépuisable d’inspiration.

Chifumi, le Cambodge, source quasi inépuisable d’inspiration
Chifumi, le Cambodge, source quasi inépuisable d’inspiration

AV : Comment choisis-tu tes supports ?

Souvent c’est le lieu qui appelle à accueillir une peinture. Au détour des promenades phnompenhoises, je repère des surfaces, des murs intéressants. La visibilité est importante, mais aussi le contexte architectural ou social.

AV : Ce qui te motive le plus dans ce métier ?

Avant tout le voyage. C’est un métier qui me donne la chance (enfin, avant la situation sanitaire actuelle) de pouvoir peindre autour du monde, de rencontrer beaucoup de belles personnes passionnées. C’est une vie de constantes découvertes et de remises en question.

AV : Quelles sont les principales difficultés ?

Je n’en vois pas, l’important c’est de toujours s’adapter au courant, mais de garder le cap.

AV : Les moments les plus marquants de ton parcours ?

J’avoue que la découverte du Cambodge et sa culture ont été clairement un des temps forts de ses dix dernières années. Avec le festival Cambodia Urban Art, j’ai pu cristalliser des rêves et inviter quelques-uns des artistes que j’apprécie le plus.

Oeuvre de Chifumi
Oeuvre de Chifumi

AV : Tes projets préférés ?

C’est simple, juste se lever et peindre ça me suffit. Certains projets demandent beaucoup d’efforts ou de temps, mais les meilleurs moments sont toujours ceux dans l’improvisation.

AV : Tes souhaits pour le futur ?

Continuer à voyager, ce n’est pas gagné, mais on croise les doigts.

AV : Des conseils pour les artistes street art ?

Voir toujours plus loin et s’affranchir des limites du mental.

Av : Ton mot de conclusion

Orkun Tchraen (Merci beaucoup,)

Toute l’équipe Jiraya Pochan Deborah Om Zakhiyya Vavra Philippe Yang et moi — même te remercions pour toutes ces réponses… et pour avoir pris le temps de rédiger malgré un emploi du temps chargé et le décalage horaire qui nous sépare ! Belle continuation et succès à toi.

Par Chantha R et Chifumi & Forum Asian Vibes 2.0

 

Site web de Chifumi : http://www.chifumi.fr/

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