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Cambodge & 14e édition du festival Photo Phnom Penh (2) : Découvrir les artistes cambodgiens

Parmi les photographes invités de cette 14e édition du festival Photo Phnom Penh, qui aura lieu du 8 décembre 2023 au 7 février 2024, découvrons les artistes du Cambodge : Kim Hak avec « My Beloved », Hul Kanha avec « Part of Life », Chhen Kimhong avec « Bus Stop », Baty Morokot avec « Siem Reap Bridge », Nhean Lyda avec « Mat », Khiev Kanel avec « Before The Raze », Hou Sokratana (David James) avec « Trash », et Suong Mardy avec « Bird ».

© Kim Hak
© Kim Hak

Kim Hak - « My Beloved » - Exposition à la Galerie de l’Institut français du Cambodge

Pendant cinq ans, à partir de 2005, Kim Hak a voyagé à travers le Cambodge tout en travaillant pour le secteur du voyage. C’était avant qu’il se consacre entièrement à la photographie. Cette connaissance du pays a été précieuse lorsqu’il a entrepris, en 2012, d’entreprendre un voyage personnel avec quelques amis proches et sa famille, pour parcourir tout le pays et photographier la diversité et les paysages le long du Mékong, autour du lac Tonlé Sap et vers le sud jusqu’à la mer et les provinces côtières. Ce travail a duré dix ans et le photographe a pu constater que certains endroits ont disparu ou ont été considérablement transformés par les bouleversements rapides et constructions des dernières années.

Cet album de voyage subjectif est toujours cadré avec une extrême précision et la couleur, sans effets, met en valeur avec finesse la richesse et la diversité des paysages du Cambodge. Kim Hak le dit clairement :

« Le Cambodge, c’est bien davantage que les clichés d’Angkor Wat et le champ de la mort des Khmers rouges. C’est ici que je suis né et que j’ai grandi. C’est la terre qui me donne la vie et elle est riche en art et en culture, de belles personnes ordinaires et d’une nature tellement riche. »

My Beloved est la déclaration d’amour de Kim Hak au Cambodge. Et à la photographie.

À propos

Né à Battambang au nord-ouest du Cambodge en 1981, il vit aujourd’hui à Phnom Penh. Kim Hak a grandi en écoutant les souvenirs de ses parents sur le régime des Khmers rouges. Aujourd’hui, il utilise sa pratique artistique pour sensibiliser au passé de ce pays pour se souvenir, se réapproprier et réinterpréter l’histoire sociale du Cambodge d’avant, pendant et après l’ère des Khmers rouges. Le travail de Hak a exploré un certain nombre de thèmes liés à la culture de son pays, y compris les histoires de survivants (mémoire, camps de réfugiés, pays d’accueil, diasporas cambodgiennes, processus de guérison, communautés, humanité et renaissance), les funérailles du roi Sihanouk, l’architecture et aussi les transformations profondes du paysage au Cambodge. Kim Hak a beaucoup exposé en Asie, en Océanie, en Europe, au Canada et aux États-Unis. Son travail a été présenté à l’échelle internationale dans des festivals d’art et de photographie et a été publié dans de nombreux magazines spécialisés.

 

Hul Kanha - « Part of Life » - Exposition à La Plantation Resort & Spa

© Hul Kanha
© Hul Kanha

Peu de temps après avoir rejoint Open Studio Cambodge, Kanha a commencé à expérimenter l’autoportrait, la photographie et à développer son esthétique qui combine la photographie numérique, développée puis embellie avec des techniques de peinture, de fil, d’encre, de pochoir et de papier découpé. Elle aborde les thèmes du féminisme, de l’autodétermination, examine de manière critique les rôles traditionnels des femmes et des enfants dans sa société, en mettant l’accent sur la dissimulation de son visage, une métaphore de son parcours personnel pour réaliser son potentiel en tant qu’artiste.

Hul Kanha a créé en 2020 dans son village natal du district de Kralanh, dans la province rurale de Siem Reap, une série avec des membres de la communauté pour créer des compositions intimes, souvent abstraites, composées de parties du corps. Son travail vise à décrire le lien entre le corps physique et la nostalgie cachée, le traumatisme. L’utilisation répétitive de l’or dans cette série est tirée du proverbe cambodgien, « Les hommes sont comme l’or, les femmes sont comme du tissu blanc », ce qui signifie que les hommes sont capables de se remettre de leurs erreurs passées et de retrouver leur éclat d’origine, contrairement aux femmes qui portent à jamais la tache de leurs erreurs. Hul Kanha s’est aussi inspirée d’un proverbe cambodgien bien connu qui dit « les femmes ont 100 mains ». Inspirée par ce proverbe et financée par la bourse qu’elle a remportée dans le cadre du programme Treeline Urban Resort Artist Grant, elle a créé une série d’œuvres intitulée One Hundred Hands avec sa communauté dans son village natal.

Hul Kanha se souvient des paroles de sa mère :

« En tant que femmes, nous devons nous engager dans des tâches multiples sans fin dans nos rôles d’épouses, de mères, de femmes de ménage, de cuisinière et nos divers autres rôles. »

En 2020, Kanha a organisé un atelier avec des femmes de son village natal au cours duquel elle s’est inspirée de leurs histoires. Kanha Hul (née en 1999 à Siem Reap) est étudiante en anglais à l’Université Paññāsāstra du Cambodge. Kanha croit que l’art en tant qu’expression et création est vital pour l’épanouissement et la maîtrise de soi tout en fournissant les moyens de communiquer et de se reconnecter à son âme. Sa pratique créative couvre la photographie, l’art de la performance, la peinture, le papier découpé, le collage, les techniques de pochoir et les projets participatifs. Le travail de Kanha met souvent en lumière le rôle des femmes dans la société, remet en question les croyances profondément ancrées et célèbre la vie et la gloire des femmes.

En 2019, Kanha a été conférencière invitée et instructrice d’art à la Conférence i4i des femmes des Nations Unies à Phnom Penh, et en 2020, elle a enseigné l’art au NOMADIX Arts Festival à Siem Reap.

Elle est également récipiendaire de la Treeline Urban Resort Artist Grant (2020) et de la bourse de projet Dum Dos de Cambodia Living Arts (2021). Les œuvres de Kanha ont été présentées dans des expositions collectives à travers le Cambodge et dans des galeries internationales :

Cambodian Contemporary Art, Galerie Lee, Paris, France et Artxchange Gallery, Seattle, États-Unis (2020), « Asians Belong Here » à l’organisation SaveArtSpace, Art Billboard, New York, et « Visualizing History » à Collaborative by Museum Collective, Sa Sa Art Project, Cambodge (2021). Kanha a fait l’objet d’expositions personnelles en 2023 « Values » à Silpak Trochaek Pneik, Phnom Penh.

 

Chhen Kimhong - « Bus Stop » - Exposition à Sra’Art Gallery

© Chhen Kimhong
© Chhen Kimhong

C’est en 2014 que les premières lignes d’autobus publics sont apparues à Phnom Penh avec le projet de rendre la circulation plus fluide. Avec elles sont apparus de nouveaux éléments de mobilier urbain, les arrêts de bus, au design sobre, qui ont très vite attiré l’œil du graphiste Chhen Kimhong. Il les a photographiés de façon rigoureuse, tous cadrés en format vertical, de nuit et en adoptant un point de vue frontal sans aucune déformation et toujours vides.

Il a astucieusement joué des teintes produites par l’éclairage urbain et par les différentes enseignes pour transformer ces modestes abris en sculptures lumineuses. En mars 2019, en raison de la COVID 19, tous les transports publics ont été fermés. Cette situation a duré plus d’un an et demi. Chhen Kimhong a, lui, continué son inventaire et ses relevés des arrêts de bus, toujours de nuit. Désertés, ils se sont rapidement dégradés, certains ont été tagués, on a collé des affiches sur beaucoup et un certain nombre ont tout simplement disparu. L’ambiance de cette seconde série est moins lumineuse, plus sombre, parfois inquiétante. Le contraste entre les deux séries met en valeur la rigueur que s’est imposée le photographe et les possibilités, aussi bien esthétiques que de témoignage, d’une photographie documentaire bien menée. Et le fait que, en temps de pandémie comme en période ordinaire les abris bus soient toujours vides souligne le fait que ce mode de transport aux horaires aléatoires et au prix trop élevé pour une partie de la population reste trop peu utilisé.

À propos

Né à Takmao en 1993, Chhen Kimhong a fait ses études au collège Hun Sen de Takmao, puis intègre l’Université de Phnom Penh où il obtient en 2018 son diplôme en techniques de la communication. Il s’initie à la photographie à partir de 2019 au sein d’une association professionnelle puis au Studio Images de l’Institut français avant de parfaire sa formation par un cours de montage vidéo. Dès 2018 il travaille comme créateur graphique pour différentes entreprises, collaborant avec les responsables du marketing, aussi bien pour des messages pour les réseaux sociaux que pour des produits de promotion imprimés.

Depuis 2023 il travaille pour Pathmazing Inc pour qui il crée des concepts visuels afin de communiquer les idées correspondant aux stratégies, comme le « compte à rebours » des 100 jours précédant les SEA Games qui se déroulèrent au Cambodge cette année. Il conçoit des visuels pour la promotion, des supports marketing hors ligne et numériques.

 

Baty Morokot - « Siem Reap Bridge » - à Air Gallery by Sra’Art (Factory Phnom Penh)

© Baty Morokot
© Baty Morokot

La ville de Siem Reap est traversée par un long canal sur lequel ont été édifiés une vingtaine de ponts, la plupart en bois. Depuis quelques années et en raison des transformations de la ville qui souhaite s’adapter de plus en plus au flux touristique, certains sont détruits et remplacés par des ponts en béton afin de permettre aux voitures de les emprunter.

Baty Morokot a documenté, calmement et en couleurs, l’activité permanente sur ces vieux ponts indispensables à tous, empruntés aussi bien par les piétons que par les motos.

À propos

Née en 1986 à Siem Reap où elle réside et travaille, Baty Morokot pratique d’abord la peinture. Son travail de bénévole dans sa communauté s’inspire autant de son observation de la vie quotidienne, de la nature et de la culture. Elle utilise la peinture comme moyen d’exploration des souvenirs, une nouvelle perspective sur ces objets ordinaires et ces situations de la vie quotidienne. Elle a rejoint Artcation à Chhlong, un programme d’ateliers conçu pour les clients du Relais et les enfants locaux, Kratié (2021), elle a suivi l’atelier de photographie dirigé par Sovan Philong, Siem Reap (2019). Elle est diplômée de la Build Bright University dans le domaine de la comptabilité et de la finance (2007).

 

Nhean Lyda - « Mat » - Exposition à Air Gallery by Sra’Art (Factory Phnom Penh)

© Nhean Lyda
© Nhean Lyda

Pur produit du Studio Images, Nhean Lyda a été invitée en 2021, ainsi que neuf autres photographes cambodgiens, à participer à l’exposition sur le textile. Pour ce projet, elle a fait flotter des nattes sur le Mékong où l’on vient fréquemment les laver. Elle a produit ainsi avec ces objets familiers des images poétiques en jouant subtilement sur la couleur et la lumière.

À propos

Née à Phnom Penh en 1986, Nhean Lyda a terminé ses études en 2007 et s’est installée comme commerçante au Marché Russe. En 2009 elle a rejoint le Studio Images et a suivi les ateliers organisés dans ce cadre à l’Institut français du Cambodge. Très occupée par ses obligations familiales elle pratique la photographie à un rythme assez lent.

 

Khiev Kanel - « Before The Raze » - Exposition à Air Gallery by Sra’Art (Factory Phnom Penh)

© Khiev Kanel
© Khiev Kanel

« Le White Building, ou Bodeng comme on l’appelle communément, était un immeuble d’habitation collective municipal construit en 1963, situé au cœur de Phnom Penh. Symbole du modernisme au Cambodge, ce bâtiment servait de logement à des enseignants, des artistes et des fonctionnaires à faible revenu. De 1975 à 1979, le White Building a été abandonné, mais a été réoccupé par d’anciens et de nouveaux locataires après la victoire sur les Khmers rouges en 1979.

« Les gens qui y vivaient n’aimaient pas dire aux autres qu’ils étaient des résidents du White Building, car ceux qui n’y vivaient pas ne voyaient que le côté obscur de ce bâtiment. En revanche, je pensais que c’était un lieu d’harmonie. Lorsque j'y suis entré pour la première fois, j’ai senti qu’il y régnait une atmosphère paisible et familiale. », explique l’artiste.

Cependant, le White Building a été remplacé par un immeuble de 21 étages. La démolition aura eu un impact émotionnel, économique et social sur ceux qui y vivaient. « C’est ma tentative d’enregistrer l’histoire du White Building, des jeunes, des artistes traversant leur vie dans un espace historique qui, j’espère, ne sera pas oublié. », explique le photographe.

En documentant les espaces et la vie quotidienne du Bâtiment Blanc, Khiev Kanel a construit une mémoire de ce qui a aujourd’hui disparu au cœur de la capitale. Ses images en couleurs sans effet, son attention aux détails, aux gestes des gens, à l’atmosphère, sont désormais un document pour l’Histoire.

À propos

Khiev Kanel est né en 1988 à Phnom Penh. Il est diplômé en informatique et en audit, mais se tourne vers la photographie en 2013. Il travaille avec la photographie, l’image en mouvement et la performance. La pratique artistique de Kanel se concentre sur les histoires personnelles, l’environnement, les questions économiques et sociales. Son travail personnel exprime l’auto-dépression et le sentiment de fragilité résultant de la perte de membres de sa famille, qui pourraient trouver un écho chez d’autres personnes confrontées à des problèmes similaires.

Son autre domaine de travail concerne l’oppression sociale, les justices sociales et les droits de l’homme, y compris les problèmes générés par l’urbanisation et la dégradation de l’environnement tels que les expulsions, les droits fonciers et les pollutions (eau, air, bruit et lumière).

Khiev Kanel a été largement exposé au Cambodge et dans la région. Sa dernière exposition personnelle Staircases, a eu lieu à Java Art Gallery Touk Kork, Phnom Penh en 2018.

 

Hou Sokratana (David James) - « Trash » - Exposition à Air Gallery by Sra’Art (Factory Phnom Penh)

© Hou Sokratana (David James)
© Hou Sokratana (David James)

Pour évoquer et visualiser les désastres entrainés par la prolifération du plastique qui finit par se retrouver dans les océans et a de graves effets sur la faune, mais également sur la flore sous-marine, Hou Sokratana (David James) a choisi la métaphore en composant un petit conte tragique. On peut voir, sous une belle lumière, le ballet des poissons, libres qui, peu à peu se trouvent confrontés au plastique - transparent donc peu visible - et se retrouvent prisonniers. Sans dramatisation excessive, c’est un triste constat pour mobiliser contre cette pollution dramatique.

À propos

Né en 1982 à Siem Reap, Hou Sokratana (David James) a d’abord appris le dessin à Color Cambodia, puis a suivi en 2011 un cours d’initiation à la photographie avant d’obtenir en 2014 son diplôme en ingénierie civile. Pratiquant également la sculpture, qu’il a exposée à plusieurs reprises, il a complété sa formation en photographie en suivant en 2019 le workshop donné par Philong Sovan. Il est également guide pour des touristes japonais.

 

Suong Mardy - « Bird » - Exposition à Cambodia Airports

© Suong Mardy
© Suong Mardy

Peu de photographes cambodgiens travaillent en noir et blanc, mais Mardy Suong le fait, s’appuyant sur une forte tradition photographique. Amoureux de la nature et de la biodiversité il poursuit son long voyage avec les oiseaux, un de ses sujets de prédilection. Et il semble jouer avec eux dans le rectangle, montrant comment ils occupent l’espace du ciel ou celui de l’eau. Il peut réaliser des portraits, saisir des moments de danse, du rythme et se montre toujours très soucieux de la composition et de la géométrie.

À propos

Né à Phnom Penh en 1981, Mardy Suong est ambassadeur Sony Alpha au Cambodge depuis 2015 et fondateur de Cambodia Street Photography et Cambodia Biodiversity Photography. Il a commencé la photographie en 2009. En 2013, il a été le 1er vainqueur du Canon Photo Marathon du Cambodge. En 2015 et 2017, en coopération avec l’ambassade du Cambodge en Chine, ses œuvres ont été exposées à Pékin, en 2016. Pour aider les étudiants cambodgiens en Corée du Sud, il a organisé une exposition de photos caritative. En 2017, il participe au Mois de la photographie à Tokyo, au Japon. En 2018 il est 3ème lauréat du Sony World Photography Award. En 2018, il participe à l’exposition Photo Project avec le Photo Phnom Penh Festival à l’IFC, en avril 2019 il obtient le prix de 2ème meilleure photo de la meilleure photo de tourisme de l'ASEAN pour le 32e programme ASEANTA AWARDS OF EXCELLENCE.

En novembre 2019, il a participé à l'atelier Photo Project, organisé par Angkor Photo Festival à Siem Reap. En 2022, il a publié le premier livre de Cambodia Street Photography 2021 et en 2023 il se prépare à publier le deuxième livre de Cambodia Street Photography 2022.

Source : festival Photo Phnom Penh

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