ADN français chez Thalias : Rencontre avec Nicolas Juralina, directeur de la restauration chez Flatiron by Meridian

Rencontre avec Nicolas Juralina, l'un des cadres les plus anciens du groupe Thalias. Après avoir rencontré le PDG Arnaud Darc en 2012, Nicolas a occupé différents postes au sein du groupe avant de prendre la direction de Flatiron Meridian en tant que directeur de la restauration.

Nicolas Juralina

Parlez-nous un peu de vous : d'où vous venez, votre formation, vos premières expériences professionnelles

Je suis né en Corse de parents apatrides, réfugiés politiques, qui ont toujours considéré la France comme un idéal plutôt que comme un simple pays d'accueil.

Enfant, j'ai découvert l'Afrique du Sud, puis l'Australie : deux chocs culturels qui ont scellé mon destin d'expatrié. À l'époque, l'école de la vie a commencé tôt. J'ai livré des journaux, lavé des voitures, travaillé comme coursier...

J'ai fini par enchaîner les petits boulots dans l'hôtellerie et la restauration, comme beaucoup d'autres. J'ai été plongeur à Melbourne, serveur à Marseille et employé d'hôtel à Bastia. Ces expériences m'ont appris que le service ne se résumait pas à l'exécution de tâches, mais qu'il s'agit de l'art de transformer un moment ordinaire en une rencontre mémorable.

Qu'est-ce qui vous a amené au Cambodge ?

Je cherchais l'aventure, et un ami m'a décrit Phnom Penh comme « la ville où les gens sourient même dans les pires embouteillages ». Je suis venu par curiosité... et j'ai oublié de repartir. Phnom Penh, avec son énergie et sa résilience, est rapidement devenue ma nouvelle maison.

Parlez-nous de votre arrivée chez Thalias et de vos premières fonctions

J'ai découvert Thalias un peu par hasard, puis je suis resté par conviction. En 2012, alors que je m'impliquais dans des actions communautaires, j'ai rencontré Arnaud Darc, président de l'AEFC (Association d'Entraide des Français du Cambodge). J'ai tout de suite été impressionné par son équilibre entre pragmatisme économique et engagement social. Lorsqu'il m'a proposé de développer un projet de distribution au sein de Thalias, j'ai sauté sur l'occasion.

Thalias aspirait à devenir la référence dans le secteur de la restauration et à être reconnue pour son excellence culinaire et son esprit novateur. Au cours des 13 dernières années, j'ai travaillé dans le marketing, le développement commercial, les technologies numériques et la gestion d'équipe. Non pas parce que j'étais le plus compétent, mais parce que chez Thalias, chaque lacune est considérée comme une opportunité d'apprentissage et d'innovation.

Décrivez votre poste actuel et vos responsabilités

En tant que directeur de la restauration chez Flatiron by Meridian, je supervise trois concepts distincts.

1. Go Artisan Bakery (rez-de-chaussée) est notre café-boulangerie de style français, où les croissants au beurre se marient à l'arôme du café fraîchement moulu pour créer une ambiance de hall dès l'ouverture.

2. Khéma (28e étage) incarne l'équilibre parfait entre élégance et polyvalence. Le matin, c'est un lieu de rendez-vous pour les familles et les amis (notre petit-déjeuner à volonté est légendaire). À l'heure du déjeuner, nos formules affaires (steak frites café de Paris) scellent contrats et amitiés. Et le soir, l'atmosphère s'adoucit pour des dîners avec une vue à 270° sur la ville illuminée en toile de fond.

3. Le Siena Wine Bar (27e étage) est notre joyau secret sous la voûte étoilée de Phnom Penh. Un havre pour les amoureux... et les amateurs de Chianti. Notre menu dégustation italien et notre cave à vins raffinée sont très appréciés des romantiques et des cadres en quête de discrétion. Mon rôle ? Orchestrer ces trois univers, anticiper les défis et transformer chaque service en une expérience mémorable.

Quels sont les défis à relever ?

Recruter et fidéliser des talents qualifiés dans un marché concurrentiel. Heureusement, je peux compter sur le comité de formation, qui conçoit des programmes visant à renforcer les compétences des employés.

C'est essentiel ! La numérisation via notre application Thalias pour intégrer les nouvelles technologies (réservation en ligne, découverte des offres, paiement sans contact) sans perdre le contact humain.

Nicolas Juralina avec quelques employés du Siena

Quelles sont les récompenses ?

La reconnaissance des clients. Recevoir des commentaires enthousiastes et voir les habitués revenir et recommander nos établissements.

Le développement personnel et professionnel de mes collaborateurs, accompagner les talents et les voir évoluer ! Voir Saroth, un ancien serveur timide, diriger aujourd'hui le Khéma avec l'assurance d'un manager international. Son secret ? « Tu m'as dit : prends des risques, fais des erreurs, mais ne fais pas deux fois la même erreur. »

Vos loisirs et activités en dehors du travail

• Les voyages culturels, qui me permettent de découvrir régulièrement de nouvelles destinations à la recherche d'inspiration culinaire.

• L'engagement communautaire : le mentorat de jeunes professionnels et la participation à des initiatives locales de solidarité.

Qu'est-ce qui vous plaît le plus... et le moins... au Cambodge ?

Ce que j'aime le plus :

• L'avance technologique du pays. Le Cambodge est un laboratoire de solutions numériques pragmatiques, notamment avec le système de paiement numérique KHQR et l'utilisation de la technologie blockchain pour l'enregistrement foncier et les documents administratifs.

• La richesse culturelle et culinaire qui nous permet, grâce à des partenariats avec des fermes locales, de cuisiner avec des ingrédients à la fois haut de gamme et ancrés dans le terroir.

Ce que j'aime le moins :

• Les infrastructures urbaines sont parfois insuffisantes, ce qui entraîne des embouteillages chroniques.

• Les disparités socio-économiques, les zones rurales ayant difficilement accès à la formation professionnelle, ce qui limite le vivier de talents.