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Photo du rédacteurYouk Chhang

Youk Chhang : « L'ASEAN doit adopter une position puissante et unifiée sur les droits de l'homme »

Youk Chhang, directeur exécutif du DC-Cam, exprime son opinion à propos des récentes exécutions au Myanmar, alors même que s'ouvre aujourd'hui à Phnom penh la 55e réunion des ministres des Affaires étrangères de l'ASEAN.

Affiche d'un militant rohingya qui s'est porté volontaire, Ro Dewa Putta. (Son nom en birman : ရိုဒေဝပုတ္တ)
Affiche d'un militant rohingya qui s'est porté volontaire, Ro Dewa Putta. (Son nom en birman : ရိုဒေဝပုတ္တ)

Les moments décisifs sont toujours plus faciles à voir dans les livres d’histoire que dans les affaires contemporaines. Nous sommes arrivés à un moment décisif de l’histoire de la région de l’Asie du Sud-Est, où les générations futures liront soit l’histoire d’un front régional puissant et unifié contre les actions horribles de la junte militaire du Myanmar, soit l’histoire d’une réponse faible et fragmentée qui tolère, voire apaise, le mépris du régime pour le droit international, l’ordre et les droits humains.

Le 25 juillet, la junte militaire du Myanmar a annoncé l’exécution de quatre hommes : Phyo Zeya Thaw ; Kyaw Min Yu, connu sous le nom de « Ko Jimmy » ; Hla Myo Aung ; et Aung Thura Zaw. Ces quatre hommes ont été condamnés à l’issue de procès militaires à huis clos, motivés par des considérations politiques, qui étaient loin de respecter les normes internationales.

La junte militaire a accentué la barbarie du procès, de la condamnation et des exécutions en n’informant même pas les familles.

« La gravité de la situation est d’autant plus grande que le régime du Myanmar s’apprête à exécuter 41 autres prisonniers politiques, et au vu de la situation actuelle, le régime militaire du Myanmar n’a rien à perdre à poursuivre ces exécutions. »

Lorsque les principes des sociétés civilisées sont remis en question, il s’agit non seulement d’un acte de défiance à l’égard des principes eux-mêmes, mais aussi d’une démonstration de mépris à l’égard de la civilisation elle-même.

Nous ne devons pas permettre que les principes de la région et de l’organe politique, l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, soient affaiblis. L’ASEAN doit adopter une position puissante et unifiée sur le droit à la vie et les droits de l’homme, non seulement pour le peuple du Myanmar, mais aussi pour l’avenir de la région.

 

À propos de l’auteur

Youk Chhang est le directeur exécutif du Centre de documentation du Cambodge (DC-Cam), fondateur de l’Institut Sleuk Rith et survivant des « champs de la mort » des Khmers rouges.

Parmi ses nombreuses contributions à la vérité et à la justice, il a témoigné devant le tribunal des Khmers rouges, élaboré un programme national d’éducation sur le génocide et créé cinq centres régionaux dans tout le Cambodge pour faciliter l’éducation, la recherche et la réconciliation.

En outre, Sa Majesté le roi Norodom Sihamoni du Cambodge a fait de Youk Chhang un Commandeur de l’Ordre royal du Cambodge, en reconnaissance des services éminents qu’il a rendus au Royaume.

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