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Vidéos - Arts & Musique : Master Kong Nay, l'âme mélodique du Cambodge

Né en 1944 dans la province de Takeo, le parcours de Master Kong Nay dans le monde de la musique est aussi modeste que les villages qui parsèment le paysage cambodgien. Découvrez plus d'une heure de vidéo dans cette biographie.

Au cœur de la mosaïque culturelle cambodgienne se trouve un maestro de la musique dont les airs ont transcendé les générations, tissant un fil harmonieux à travers la riche histoire de la nation : la légende vivante, Maître Kong Nay, dont les doigts dansent avec grâce sur les cordes du chapey dong veng, créant des mélodies qui font écho à l’âme du Cambodge.

L’équipe de Humans of Cambodia a capturé cette rencontre intense avec Maître Kong Nay, permettant ainsi de découvrir la vie et l’art extraordinaires de cette sommité de la musique.

Des débuts modestes

Né en 1944 dans la province de Kampot, le parcours de Master Kong Nay dans le monde de la musique a été aussi humble que les villages qui parsèment le paysage cambodgien. Ayant grandi à une époque de troubles et de bouleversements, il trouvera du réconfort dans les cordes du chapey, une guitare traditionnelle cambodgienne à long manche. Ces cordes sont devenues plus qu’un instrument ; elles ont été un refuge contre le chaos, un canal pour ses émotions et le début d’un héritage musical.

Le virtuose du Chapey Dong Veng

Le choix du chapey dong veng par Maître Kong Nay est délibéré. Ce n’est pas seulement un instrument, c’est un réceptacle qui porte le poids de l’histoire et de la culture du Cambodge. Avec seulement deux cordes et une résonance d’une beauté envoûtante, c’est une extension de son être. Au fur et à mesure qu’il gratte les cordes, des histoires se déroulent, des légendes qui parlent d’amour, du deuil, du triomphe et de la résilience de l’esprit cambodgien. Ce n’est pas seulement de la musique ; c’est une conversation avec le passé, un dialogue avec le présent et un pont vers l’avenir.

Survivre aux Khmers rouges

Les jours sombres du régime des Khmers rouges ont jeté une ombre noire sur le Cambodge, et la musique de Master Kong Nay n’a pas été épargnée. Le régime a cherché à effacer la culture et la créativité, les considérant comme des menaces pour son idéologie. Maître Kong Nay, tel un gardien du patrimoine musical cambodgien, a continué à jouer, préservant une ligne de vie culturelle qui s’est avérée vitale dans le processus de guérison de la nation. Le courage dont il a fait preuve à cette époque l’a fait passer du statut de musicien à celui de symbole de la résistance.

Passer le relais

Alors que Maître Kong Nay vieillit avec élégance, il ne se limite pas à son rôle de musicien, il est aussi le dépositaire de l’héritage musical cambodgien. Il s’emploie activement à transmettre son savoir à la jeune génération, veillant à ce que les airs enchanteurs du chapey dong veng continuent de résonner. Ce faisant, il consolide son statut non seulement en tant qu’interprète, mais aussi en tant que gardien de l’identité culturelle cambodgienne.

Un ambassadeur de la musique

Le talent de Master Kong Nay n’est pas passé inaperçu au-delà des frontières du Cambodge. Ses prestations sur la scène internationale lui ont valu d’être reconnu comme un ambassadeur culturel, mettant en valeur la résistance et la beauté de l’art cambodgien.

À travers ses doigts, le monde entend les échos d’une nation qui se reconstruit avec une mélodie qui parle d’espoir, de détermination et de l’esprit durable d’un peuple. Sa capacité à transmettre des émotions complexes à l’aide de cordes simples a fait de lui un conteur universel, reliant les cultures par le langage universel de la musique.

Prix et reconnaissance

Les contributions de Master Kong Nay à la culture cambodgienne ont été récompensées par des prix prestigieux. En 2007, le Premier ministre cambodgien Hun Sen lui a décerné la Grand-Croix d’or de la réputation culturelle du Cambodge, en reconnaissance de son rôle de gardien de la culture et d’ambassadeur de l’héritage musical cambodgien. Le summum de la reconnaissance internationale a été atteint en 2017 lorsque Kong Nay a reçu le prix des arts et de la culture lors du célèbre prix Fukuoka, soulignant l’importance des traditions musicales cambodgiennes sur la scène mondiale.

Ray Charles du Cambodge

Souvent appelé le « Ray Charles du Cambodge », ce titre témoigne de la maîtrise exceptionnelle de Maître Kong Nay. À l’instar du légendaire Ray Charles, la musique de Kong Nay transcende les frontières, devenant un langage universel. La comparaison met en évidence non seulement ses prouesses musicales, mais aussi sa capacité à transmettre des émotions profondes qui trouvent un écho auprès des auditeurs de toutes les cultures.

Les défis

Cependant, ces derniers temps, la mélodie de la vie de Master Kong Nay a connu des dissonances. Après sa performance aux Jeux d’Asie du Sud-Est (SEA), on a appris que sa santé était chancelante. La légende vivante, autrefois symbole de résilience, est aujourd’hui aux prises avec une infection pulmonaire, du diabète et de l’hypertension. Ces problèmes de santé l’ont amené à se retirer dans son havre provincial de Kampong Trach.

Vivre à Kampong Trach

L’étreinte tranquille de Kampong Trach n’est pas seulement la toile de fond, elle fait partie intégrante de son histoire. La même province qui a vu le début de son voyage musical le berce aujourd’hui au crépuscule de sa vie. La symphonie de sa vie se joue sur fond de paysages ruraux, et les doux murmures du vent partagent désormais leurs histoires avec les mélodies de son chapey dong veng.

Time to Rise: une collaboration avec Mann VannDaa

Dans le parcours de Master Kong Nay, une note particulière se détache : la composition « Time to Rise », réalisée en collaboration avec Mann VannDaa. Master Kong Nay s’en souvient encore très bien.

Cette collaboration illustre non seulement sa capacité d’adaptation en tant qu’artiste, mais aussi sa capacité à établir des liens avec d’autres musiciens, toutes générations confondues. « Time to Rise » témoigne du pouvoir durable de la musique à unir les cœurs et les esprits.

Symbole

La vie de Master Kong Nay est une mélodie dont chaque note résonne avec l’esprit du Cambodge. Dans un monde où les traditions se retrouvent souvent à la croisée des chemins de la modernité, il est le symbole de la continuité culturelle.

À travers les cordes du chapey dong veng, Maître Kong Nay a peint une fresque musicale qui raconte l’histoire d’une nation — une histoire qui mérite d’être entendue, célébrée et transmise aux générations à venir.

L’œuvre de sa vie n’est pas seulement une contribution à la musique cambodgienne ; c’est un cadeau au monde, un témoignage du pouvoir de la musique de guérir, d’unir et de transcender les frontières.

Suparna Roy avec notre partenaire Humans of Cambodia

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