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Transports & Technologie : Quand le Cambodge tarde à prendre la révolution électrique en marche

Bien que le Cambodge soit dominé par le transport à deux roues, seul 0,5 % des quelque quatre millions de motos sont actuellement électriques. Et ce, malgré l’énorme croissance régionale et l’adoption de la technologie électromécanique dans le secteur des transports.

Quand le Cambodge tarde à prendre la révolution électrique en marche

Selon le cabinet d’études Vynz, le marché asiatique des véhicules électriques légers (VEL) devrait connaître un taux de croissance annuel de 8,0 %, pour atteindre 54,8 milliards de dollars d’ici 2027.

Différents produits tels que les e-scooters et les e-motorbikes contribuent à la majorité du marché des VEL en Asie.

« Le marché a connu une demande importante de produits et services VEL au cours des dernières années. Les facteurs clés de la croissance du marché asiatique des véhicules électriques légers sont les avancées technologiques, le soutien des gouvernements, l’urbanisation rapide et les faibles besoins en maintenance de ces véhicules. »

Vynz ajoute également que ces avancées dans l’industrie des véhicules électriques continuent d’augmenter les performances et l’efficacité des produits, tout en les rendant plus abordables et donc plus attrayants. Le démarrage plutôt lent de la révolution électrique n’est pas dû à un manque de soutien des ministères et des organisations, puisque le ministère de l’Environnement, celui des travaux publics et des transports et le Conseil national pour le développement durable (CNDD) soutiennent tous ce changement.

Une onde de choc

Le secrétaire général du CNDD, Vann Monyneath, s’est montré favorable à l’adoption des véhicules électriques au Cambodge, déclarant que ceux-ci représentaient un avantage pour le consommateur et le pays.

« Cette technologie permet non seulement de réduire la pollution de l’air, mais aussi de réaliser des économies. La réduction de la pollution atmosphérique est une priorité, car elle a un impact direct sur la santé de la population. Si les gens peuvent le faire tout en économisant de l’argent, nous y sommes favorables. Nous estimons qu’une personne qui passe à l’électrique pourrait économiser au moins 2 000 dollars à l’avenir tout en participant à réduire la pollution. »

Quand le Cambodge tarde à prendre la révolution électrique en marche

Il précise que les responsables du gouvernement envisagent déjà des incitations fiscales sur l’importation et la production de véhicules électriques et encouragent le développement de stations de recharge électrique dans les grandes villes cambodgiennes.

L’entreprise de motos électriques VOLTRA — la première entreprise cambodgienne enregistrée qui fabrique et vend des VEL au Cambodge — reste convaincue que ce n’est qu’une question de temps avant que le marché local ne réalise les avantages de cette transition :

« Il ne fait aucun doute que la demande est croissante et continuera de grandir au Cambodge. Il y a tellement d’arguments de vente pour le Royaume », affirme Yann Vaudin, PDG et fondateur de Voltra.

Il affirme qu’en raison de cette demande, VOLTRA a décidé de créer le MATRIX, son tout nouveau modèle phare.

« Le MATRIX est de loin l’un des meilleurs VEL sur le marché de l’Asie du Sud-Est. Avec une vitesse de plus de 60 km/h et une autonomie d’environ 100 km, c’est une moto électrique robuste, à longue autonomie et dotée d’une technologie avancée. »

« Par rapport aux motos à essence, la VOLTRA MATRIX revient à terme sept fois moins chère, et sa consommation d’électricité est la plus faible du marché, avec 12 riels par kilomètre. Sa batterie amovible permet à l’utilisateur de la recharger n’importe où en toute simplicité et elle est également très bon marché à l’entretien, car elle comporte moins de pièces et son moteur n’a pas besoin d’utiliser d’huile. »

Par rapport aux motos à essence, la VOLTRA MATRIX revient à terme sept fois moins chère
Par rapport aux motos à essence, la VOLTRA MATRIX revient à terme sept fois moins chère

Cependant, M. Vaudin tient à souligner les quelques raisons pour lesquelles le marché cambodgien des véhicules électriques pourrait avoir du mal à se développer.

« Malheureusement, même avec ce modèle, malgré le retour sur investissement dû aux coûts d’entretien exceptionnellement bas, la différence de prix d’achat entre les motos à essence bon marché et les motos électriques est encore trop importante. C’est pourquoi les Cambodgiens optent encore pour les motos classiques. Ainsi, notre mission est de faire connaître la bonne nouvelle, à savoir que les motos électriques peuvent être beaucoup moins chères et plus pratiques à long terme. »

Effectuer la transition

M. Vaudin affirme aussi que ceux, particuliers ou entreprises qui achètent des véhicules VOLTRA, ne seront pas les seuls à en bénéficier. Il espère que les impacts positifs plus larges sur l’environnement et les opportunités commerciales que la production de VEL représente inciteront le gouvernement à stimuler ce marché.

« Soutenir les entreprises VEL par le biais de réformes, c’est s’engager en faveur de solutions environnementales. Nous attendons donc un geste fort du gouvernement en préconisant une réduction des taxes sur les véhicules électriques à deux roues. Un décret sur les importations de pièces détachées, sous réserve que chaque entreprise prouve qu’elle produit ou assemble localement et un autre décret fixant une exonération de l’impôt sur le revenu pendant un ou deux ans pour permettre aux entreprises locales de se développer et d’offrir un prix plus attractif aux consommateurs. »

« Pour conclure, le gouvernement doit lancer une campagne nationale d’information pour promouvoir ce moyen de transport, car, sans le gouvernement, nous ne pourrons pas changer les habitudes de la population en matière de transport. »

Objectif 50 %

Le secrétaire d’État du ministère de l’Environnement S.E. Ponlock Tin soutient lui aussi l’adoption des véhicules électriques légers, en raison du coup de pouce qu’ils donneront au Cambodge pour atteindre les objectifs internationaux de réduction des émissions.

« Nous en sommes encore au stade où il est important de faire évoluer les mentalités pour que les gens adoptent les véhicules électriques. Non seulement les coûts d’exploitation sont beaucoup moins élevés, mais il y a moins de pièces et les coûts de production sont plus bas. Et ce, avant de considérer l’impact positif que l’adoption des VEL aura sur l’environnement. Nous soutenons ce changement en raison de la contribution qu’il apportera à la réduction des émissions de gaz, ce qui est conforme aux objectifs de durabilité. »

Il ajoute qu’il s’attend à ce que les moteurs électriques représentent environ la moitié des véhicules en circulation dans un avenir proche.

« Si des conditions d’investissement favorables sont offertes, les VE continueront à se développer. Ce n’est pas un secret qu’il y a un nombre croissant d’entreprises intéressées dans le marché des véhicules électriques au Cambodge. Nous pourrons alors commencer à parler de la localisation de la production pour réduire les coûts de production et créer des emplois. »

« D’autres pays s’orientant déjà vers cette nouvelle technologie, nous devons suivre le mouvement, sinon nous deviendrons des cancres en matière de technologie. »

« Nous devons éviter d’être confrontés à la perspective de nous voir vendre de vieux véhicules polluants ou des technologies dépassées par d’autres pays qui ont été plus rapides à agir », conclut-il.

En effet, alors que le prix de l’essence continue d’augmenter, que le COVID continue d’engendrer des incertitudes économiques ; et que la crise climatique se profile à l’horizon, ce n’est qu’une question de temps avant que le Cambodge ne prenne le « train de l’électricité en marche ».

Tom Starkey avec notre partenaire Cambodia Investment Review

Illustrations Voltra

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