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Tourisme : Sala Baï, former pour le développement

Depuis 2002, l’école Sala Baï a formé plus de 1 600 jeunes aux métiers de l’hôtellerie et de la restauration. Portrait d’une école pas comme les autres.

Sala Baï, former pour le développement
Sala Baï, former pour le développement

C’est un endroit calme, à quelques encablures du centre-ville et au bord de la rivière, non loin de la pagode de Wat Svay. Les visiteurs s’y arrêtent pour un repas, pour y passer la nuit ou pour profiter de ses massages et de ses soins de beauté. Malgré la sérénité apparente, une grande effervescence règne dans les bâtiments. 150 élèves, âgés de 17 à 23 ans, y reçoivent des enseignements qu’ils mettent ensuite en pratique face aux clients.

Agir pour la jeunesse

Tout a commencé à l’aube des années 2000. Redevenu une destination touristique en vogue, le Cambodge est alors confronté à un taux de pauvreté plaçant une partie de sa population dans une situation de grande vulnérabilité. Dans les campagnes, la jeunesse très motivée mais manquant de qualification ne demande qu’à se joindre au renouveau du pays.

Sala Baï a formé gratuitement plus de 1 600 jeunes issus de milieux défavorisés

Les métiers d’une hôtellerie en plein essor offrent alors de nombreux débouchés, mais manquent cruellement de main d’œuvre. C’est alors que l’association Agir Pour Le Cambodge, déjà présente dans les provinces de Banteay Meancheay et d’Oddar Meancheay, décide de monter à Siem Reap une école hôtelière destinée à sortir les jeunes de la pauvreté. Sala Baï était né, formant gratuitement, au cours de ses 17 années d’existence, plus de 1 600 jeunes issus de milieux défavorisés.

Élèves de Sala Baï
Élèves de Sala Baï

Emploi garanti

Aujourd’hui installée dans de spacieux locaux, l’école est devenue depuis son ouverture un lieu d’éducation reconnu pour l’excellence de ses formations. 5, en tout, allant de la restauration à la cuisine, en passant par la réception, le service d’étage et les soins de beauté. 100 % des élèves ayant effectué l’une de ces formations trouvent immédiatement un emploi, comme l’affirme Renaud Fichet, son directeur.

D’autres rejoignent l’équipe enseignante, composée de 14 professeurs. « Nous tenons à offrir, en plus des enseignements directement en rapport avec les métiers de l’hôtellerie, une formation générale, à laquelle s’ajoutent de nombreuses sessions de sensibilisation menées par le personnel encadrant. Prévention routière et contre la drogue, hygiène mais aussi gestion d’un budget font partie du cursus qui s’étale sur 11 mois ».

Lieu de vie

Logeant sur place, les élèves interrogés conçoivent tous Sala Baï comme une deuxième famille. Une association a été créée, permettant un réseautage et un partage d’expérience entre anciens et nouveaux élèves. Nombre d’étudiants viennent des provinces frontalières avec la Thaïlande, qui comptent parmi les plus pauvres du pays et les plus touchées par le trafic humain. Le principal critère de sélection, hormis l’âge, se base sur les revenus des familles dont sont issues les élèves, priorité étant donnée aux plus défavorisées. Lors de l’ouverture des inscriptions pour la session 2019/2020, 418 dossiers ont été déposés. Afin de sélectionner les 150 jeunes admis, une équipe de travailleurs sociaux a sillonné le pays, rendant visite aux familles et sélectionnant les élèves en situation de grande précarité. Le nombre de personnes vivant au foyer, leur niveau d’études moyen, l’accès à l’eau potable ou encore les matériaux de construction utilisés pour leur demeure font ainsi partie des critères de sélection.

Majorité féminine

Une autre priorité est donnée aux jeunes filles, qui composent 70 % de l’effectif. « Considérées comme plus vulnérables et faisant face à de nombreuses difficultés dans leur carrière professionnelle, il était logique, depuis le début, de leur accorder un accès prioritaire à la formation », poursuit Renaud Fichet. Une fois admis, les élèves bénéficient d’une prise en charge de leurs frais médicaux, mais aussi de tous les frais de vie et de scolarité, d’un logement sur place, ainsi que d’une assurance et même d’un vélo. Au sortir de l’une de ces formations, il n’est pas rare que les élèves trouvent un emploi dont le salaire est de trois à quatre fois plus élevé que celui de leurs parents.

Apprendre avec application

Les stages ne sont pas les seuls moyens de mettre en pratique les connaissances acquises. Depuis sa création, l’école a fait le pari de partager les expériences des élèves avec les clients dans des conditions réelles. Les locaux de Wat Svay, inaugurés en 2016, disposent d’un restaurant de 65 places, offrant un menu composé à la fois de plats khmers et occidentaux, tous préparés et servis par les étudiants. Les cuisines, parrainées par le chef trois étoiles Régis Marcon, peuvent être observées derrière une immense baie vitrée.

À quelques mètres de là, les six chambres de l’hôtel applicatif ainsi qu’un salon de massage permettent de prolonger l’immersion. « Toutes les recettes des prestations sont réinjectées dans le budget de l’école », précise son directeur. Les autres sources de revenu sont collectées auprès d’organismes privés, de dîners de charité ou de dons effectués par des particuliers.

Contribution à l’environnement

Un autre aspect majeur de l’école concerne son rapport avec l’environnement. « Depuis ces dernières années, nous tâchons de faire le maximum pour réduire notre impact environnemental. L’installation de panneaux solaires nous permettra à terme de devenir énergétiquement indépendants. Les huiles usagées sont transformées en fioul domestique alimentant nos générateurs, les déchets fournissent du compost à notre petit potager applicatif, les emballages en plastique sont soigneusement évités et toutes les chambres sont décorées avec de l’artisanat local. Nous n’utilisons pour notre restaurant que des produits de saison et nous nous efforçons de sensibiliser les élèves aux problèmes liés à la pollution ».

Lorsque je retourne dans mon village et que les gens me demandent ce qu’ils doivent faire pour que leurs enfants trouvent du travail, ma réponse tient en un seul mot : éducation

Ce défi, dans lequel se lancent de plus en plus d’établissements siemreapois, sera l’un des principaux combats de Renaud Fichet, qui a découvert le Cambodge en 1995 et est immédiatement tombé amoureux du pays. Un autre challenge sera de se faire parrainer par une personnalité cambodgienne, donnant ainsi une plus grande visibilité à l’association.

Le mot de la fin reviendra à Sok Meng, ancienne élève ayant monté sa propre entreprise. « Lorsque je retourne dans mon village et que les gens me demandent ce qu’ils doivent faire pour que leurs enfants trouvent du travail, ma réponse tient en un seul mot : éducation. Alors, ils m’écoutent, envoient leurs enfants à l’école et certains ont même la chance de venir étudier à Sala Baï, comme moi. Croyez en vous ! »

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