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Ancre 1

Siem Reap : Devi, le Cambodge en bouteille

Lancée en mars 2022, l’eau minérale Devi s’est assuré un joli succès en innovant et en appliquant des méthodes originales. Le mois de février 2024 marquera un tournant pour la petite entreprise, qui s’apprête à commercialiser de nouveaux produits, à ouvrir une unité de production à Siem Reap tout en étendant sa distribution.

« En ce moment, nous avons la tête sous l’eau ! » plaisante Thomico Sisowath en débutant notre entretien. Et pour cause : de multiples projets sont sur le point de se concrétiser, apportant leur lot de petites tracasseries de dernière minute, mais aussi, et surtout, de satisfaction devant le chemin parcouru en un aussi bref laps de temps. Avant d’aborder les toutes prochaines étapes que la marque s’apprête à atteindre, nous avons demandé à Simrach et Thomico de nous conter la naissance d’une eau qui ne se veut pas comme les autres.

Au pied de la Rivière aux mille lingas

« Tout a commencé à cause, ou plutôt grâce au Covid », relate ce membre de la famille royale Sisowath, ancien ingénieur informatique et rentré de France en 2000, qui se définit comme « Français de nationalité et Cambodgien de cœur ». Modeste et discret, Thomico est aussi responsable des Archives audiovisuelles du Palais royal. Sa femme Simarch, créatrice de bijoux, s’est elle aussi retrouvée impliquée dans cette aventure improbable, provoquée, donc, par l’irruption brutale d’un virus qui aura chamboulé la vie de millions de personnes.

« Ma ligne de bijoux était très prisée des touristes et était en vente dans les hôtels ainsi qu’au Musée national d’Angkor. Les ventes se sont arrêtées net quasiment du jour au lendemain, et il nous a très vite fallu trouver de nouvelles sources de revenus », raconte-t-elle.

« Nous avons un terrain de deux hectares en contrebas des monts Kulen, juste au pied de Kbal Spean, plus connu sous son nom de “Rivière aux mille lingas”. Ce haut lieu de la culture cambodgienne est révéré depuis des siècles et l’eau qui se fraie un chemin parmi les sculptures est considérée comme sacrée. Néanmoins, et à cause de la pandémie, nous avons songé à nous séparer de ce terrain pour une raison financière. Un ami puisatier est venu analyser les lieux et y a trouvé un important gisement aquifère, qui plus est d’une grande pureté. Cela nous a finalement dissuadés de notre projet de vente. », ajoute-t-elle.

Divine surprise

Les échantillons fournis au laboratoire révèlent une composition parfaitement équilibrée, tout en étant dénuée de métaux lourds. Restait encore à ce stade à réunir les fonds nécessaires à la création d’une entreprise, tout en élaborant un business plan et en baptisant la marque.

« La culture de l’entreprise est très différente au Cambodge, raconte Thomico. Ici, la plupart des sociétés, même les plus grandes, fonctionnent sur un modèle familial. Les Khmers qui ont vécu en France et qui reviennent au pays sont au contraire plus enclins à adopter un autre fonctionnement. Dans l’exemple qui nous concerne, nous avons choisi le modèle de la Société à responsabilité limitée (SARL), un concept encore peu usité au Cambodge. Quant à Devi, il s’agit d’une évocation de la divinité au sens large, selon un terme sanskrit très présent dans le vocabulaire et l’histoire angkorienne. Et il se trouve que c’est aussi le nom de notre fille ».

Se démarquer de la concurrence

Pendant que le projet se dessine sur le plan administratif, le couple réfléchit à un modèle viable dans un milieu particulièrement concurrentiel. « Selon la Chambre de commerce et d’industrie, il existe dans la seule province de Siem Reap près de 80 entreprises distributrices d’eau. Certaines sont implantées depuis de nombreuses années, appartiennent à de grands groupes industriels et sont présentes dans tous les commerces. Il était pour nous hors de question d’aller affronter ces marques sur leur propre terrain, mais bien plutôt de trouver une niche où nous positionner avantageusement. Cela ne s’est pas révélé trop difficile : nous avons choisi de mettre en avant ce qui nous tient depuis longtemps à cœur, à savoir l’environnement et le développement durable. Pour pouvoir atteindre la nappe, un puits profond de 95 mètres a été creusé, traversant trois couches de roche. La pompe a ensuite été reliée à des panneaux solaires qui assurent la totalité de l’alimentation électrique. Nous sommes à présent capables de produire cinq mille bouteilles d’un litre par jour et soixante-dix bonbonnes de vingt litres, ce qui nous laisse une marge de progression assez confortable ».

Nouvelle gamme

Ces bonbonnes de vingt litres ont constitué la base du modèle commercial de la marque. Assurant par ce conditionnement un prix très avantageux pour le consommateur, l’entreprise a opté pour une stratégie de distribution directe, ajustant ainsi sa production quotidienne aux besoins des clients. « Cela a permis de limiter au maximum la durée du contact entre l’eau et le plastique, précise Thomico. Nous avons décidé en octobre dernier de franchir un nouveau cap en proposant notre eau dans des bouteilles en verre. Cela représente un certain challenge, car il faut rappeler que le verre, au Cambodge, n’est pas recyclé. Il nous a fallu mettre en place tout un système de collecte afin de récupérer le précieux contenant. » Au cours de cette première année, Devi s’est aussi imposée sur les tables des hôtels et des restaurants, d’abord à Siem Reap et, depuis peu, à Phnom Penh. Mais Simarch et Thomico ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin : « Nous allons ouvrir ce mois-ci une nouvelle unité de production dans le centre de Siem Reap, qui facilitera tant la production que la distribution. Grâce à cela, nous pourrons débuter la commercialisation de notre nouvelle gamme, qui proposera de l’eau gazeuse ainsi que de l’eau aromatisée ».

Arômes du Cambodge

Gingembre et citronnelle feront partie des premières saveurs proposées, mais d’autres devraient suivre très bientôt. Il aura fallu quelque temps au couple afin de dompter la délicate alchimie des ingrédients mis en bouteille, dont la fermentation nécessite un certain tour de main. La maîtrise de cette dernière acquise, les nouvelles idées abondent, à base de tamarin ou de noix de cajou. « Quels que soient les arômes retenus, tout proviendra du Cambodge », assure Thomico Sisowath, qui a d’ores et déjà commencé à planter dans ce but plantes et arbres fruitiers sur le terrain de Kbal Spean. Née d’une histoire d’amour et de contraintes financières, l’eau minérale Devi n’en a décidément pas fini de pétiller dans nos verres.

Pour contacter la marque par téléphone ou Telegram : (855) 96 775 32 43

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