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Retour aux Racines : Le Parcours Inspirant de Channara Bun, Architecte et Chef de Projet au cœur de Phnom Penh

Né au Cambodge, Channara a parcouru un long chemin qui l'a conduit de la France à son pays natal, mû par un désir profond de contribuer au développement de son berceau. Ingénieur et architecte formé à Paris, il partage ici son parcours professionnel riche et les défis relevés dans des projets emblématiques, tout en portant un regard personnel sur l'évolution de Phnom Penh et sa vie au-delà du travail.

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Channara, pouvez-vous nous raconter votre parcours personnel et professionnel ainsi que les raisons qui vous ont poussé à revenir au Cambodge ?

Je suis né ici au Cambodge. À l'âge de 11 ans, ma grand-mère m'a emmené en France pour des raisons personnelles et pour me donner une chance de poursuivre mes études dans de meilleures conditions. J'y ai donc effectué tout mon cursus scolaire.

Après le baccalauréat, j'ai intégré l'école d'ingénieur ESTP ainsi que l'école d'architecture Paris-La Villette, obtenant ainsi deux diplômes. À la fin de ma dernière année en école d'ingénieur, il fallait effectuer un stage à l'étranger.

C'est ainsi qu'un collègue m'a parlé d'Archetype. J'ai rencontré Michel Cassagnes, aujourd'hui Directeur général pour le Cambodge, le Laos et le Vietnam, qui m'a immédiatement accepté pour un stage de quatre mois en 2016. Je suis ensuite retourné en France, où j'ai travaillé pendant deux ans dans un bureau d'études en tant que pilote et maître d'œuvre sur des projets résidentiels.

Toutefois, l'envie de retrouver mes racines et de contribuer au développement du Cambodge m'a poussé à revenir.

J'ai recontacté Michel, et je suis revenu au Cambodge en 2018.

Pouvez-vous nous décrire votre travail et les projets auxquels vous avez participé ?

Je suis Project Manager chez Archetype depuis maintenant plus de 7 ans. J'ai eu la chance de travailler sur une grande variété de projets : hôtels, musées, espaces commerciaux divers et usines.

En 2019, j'ai participé à la phase de préconstruction du Raffles Grand Hotel d'Angkor à Siem Reap, avant de superviser la rénovation complète du Raffles Hotel Le Royal à Phnom Penh. Ces deux projets, emblématiques du patrimoine hôtelier cambodgien, ont représenté un défi passionnant : moderniser des établissements historiques tout en préservant leur charme colonial et leur identité architecturale.

Malgré la crise du Covid, qui a temporairement ralenti le chantier, les travaux se sont achevés avec succès.

Par la suite, j'ai participé au Big Tree Community Mall, un concept de centre commercial à échelle humaine, pensé comme un lieu de vie convivial.

Environ un an et demi après le début de la pandémie, j'ai eu la charge du chantier du Novotel Holiday Palace à Sihanoukville, un projet hôtelier d'envergure qui a marqué la relance progressive du secteur. Peu après, j'ai rejoint l'aventure du Mekong Factory, situé dans la zone industrielle de PPSEZ — un projet développé intégralement par Archetype, de la conception à la réalisation, qui illustre bien notre capacité à accompagner le client à chaque étape du processus.

Plus récemment, j'ai eu le privilège de piloter la maîtrise d'œuvre du Duty-Free Lagardère Travel Retail dans le nouvel aéroport international de Phnom Penh, qui m'a permis d'explorer un tout autre univers !

Pouvez-nous en dire davantage ?

En apparence, un projet retail peut sembler plus petit qu'un hôtel, mais il demande une intensité et une précision supérieures. Nous avons géré 17 boutiques différentes, ce qui équivaut à 17 mini-projets simultanés, en coordination avec deux contracteurs principaux. J'ai eu la chance de suivre le projet du tout début — design, choix des contracteurs, exécution, jusqu'à la remise finale.

« Le design était encadré par des guidelines internationales, mais il fallait constamment les adapter aux contraintes locales et à l'environnement de l'aéroport. Chaque boutique nécessitait des ajustements sur mesure. »

Dans un aéroport, les délais sont non négociables : la date d'ouverture est fixée, quoi qu'il arrive. Malgré un retard dans la conception, nous avons réussi à réduire le temps d'exécution sans compromettre la qualité.

Avec l'expérience, j'ai appris que le succès d'un projet dépend avant tout de la gestion des approvisionnements : un planning parfait ne vaut rien si les matériaux n'arrivent pas à temps.

Quelle est votre plus grande fierté dans ce projet ?

Ma plus grande fierté réside dans ma forte implication dans le design, ainsi que dans les échanges que j'ai eus avec les clients. Habitués à travailler en France, ils ne connaissaient pas bien le marché local ni les matériaux disponibles. J'ai pu leur proposer des alternatives économiques et qualitatives.

Par exemple, pour respecter les exigences d'extraction de fumée, j'ai suggéré de concevoir des plafonds perforés afin d'atteindre l'ouverture minimale de 25% imposée par la réglementation. À partir de cette idée, le client a développé un motif de perforation aléatoire, donnant un rendu à la fois artistique et fonctionnel.

Il y a toujours eu un dialogue constructif entre l'équipe, les clients et moi, pour trouver des solutions adaptées.

Que pensez-vous du nouvel aéroport de Phnom Penh ?

C'est un très bel aéroport, à la fois grand et majestueux, remarquable par son architecture élégante. Dès l'arrivée, on est impressionné par ces puits de lumière venant du toit et la végétation tout autour.

Parlez-nous un peu de votre vie privée. Que faites-vous en dehors du travail ?

Je fais un peu de sport et j'aime sortir boire un verre de temps en temps avec des amis. Je suis aussi papa d'un petit garçon de deux ans et demi, avec qui je profite pleinement des weekends. Ce que j'apprécie au Cambodge, c'est la liberté de prendre la route facilement : nous partons souvent à Kampot ou Sihanoukville pour quelques jours de détente. En dehors de cela, je mène une vie assez simple.

Quelle a été votre première impression en revenant pour la première fois à Phnom Penh ?

La ville a beaucoup changé. Quand je suis parti, j'étais très jeune et il n'y avait pas de tours. En revenant, elles poussaient comme des champignons partout. J'avais toujours en tête cette idée que Phnom Penh était une ville de petites maisons basses, pas moderne comme d'autres capitales.

Mais avec l'âge, j'ai réalisé que cette modernité n'est pas forcément un progrès. En grandissant, on voit les choses en grand, mais en revenant, tout paraît plus petit, y compris ma maison.

Enfin, qu'est-ce que vous aimez le plus et le moins dans la vie à Phnom Penh ?

Ce que j'aime le plus, c'est la liberté : pouvoir sortir facilement, voir des amis, et la confiance que mon employeur m'accorde dans la gestion de mes projets.

Ce que j'aime le moins, c'est sans doute le manque de diversité culturelle dans certaines activités ou événements. Les weekends en province sont agréables, mais parfois un peu répétitifs.

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