Retour sur une pépite parmi les pépites du Festival International du Film Cambodgien, le documentaire inédit sur l’engagement de la princesse Buppha Devi pour le Ballet royal, co-produit par Son Altesse Royale le Prince Tesso Sisowath et Christophe Gargiulo, a fait salle comble au cinéma de l’Institut français lors de sa diffusion le mois dernier.
Un document inédit
Né de plusieurs heures d’interviews accordées en 2010 dans le cadre du tournage de la série documentaire (11 x 26 minutes), la première œuvre télévisée portant sur l’histoire du Ballet Royal et de la Princesse, ce dernier document est une initiative conjointe de la direction du Festival du Film et de Christophe Gargiulo.
La plupart des lecteurs francophones connaissent son nom en tant que directeur de la rédaction de Cambodge Mag (Groupe Thalias) mais, installé au Cambodge depuis près de 20 ans, ce dernier a réalisé auparavant de nombreuses séries documentaires, pour le groupe France Télévisions, les chaînes de télévision Apsara TV et CTN, et la plate-forme Mediacorp qui diffuse au Japon, en Corée du Sud et d’autres pays d’Asie.
Son Altesse Royale le Prince Tesso, proche collaborateur de la Princesse, lui apportera alors son précieux concours pour lui faciliter et mener à bien les nombreuses interviews que lui accordera avec enthousiasme la princesse Buppha Devi pour le projet de série TV sur le Ballet Royal et la Princesse.
En 2010, cette dernière se laisse ainsi filmer pendant de longs mois dans sa vie quotidienne, à travers ses répétitions avec les danseuses du Ballet royal, pour finir par se prêter au jeu de l’interview.
Ces dernières semaines, en amont de l’ouverture du Festival International du Film, Christophe et le Prince Tesso se sont lancés dans le projet de ré-éditer leur série documentaire « The Art and the Legend », diffusée en 2010, comme un vibrant hommage à une princesse engagée, fille de Sa Majesté le Roi Norodom Sihanouk.
Buppha Devi a marché sur les pas de ses ancêtres et de sa grand-mère la reine Sisowath Kossamak pour vouer toute son existence à maintenir et préserver le Ballet royal du Cambodge.
Un voyage dans le temps, de l’enfance préservée de la Princesse à la reconnaissance d’un art unique
Le film documentaire de 52 minutes « Princesse Buppha Devi, la première Apsara royale » entre en résonance avec la sortie de l’une des pépites du Festival, « La beauté du geste », le film documentaire de Xavier de Lauzanne, dont la grande première a eu lieu le 26 mars dernier au théâtre Chaktomuk en présence de Sa Majesté le Roi Norodom Sihamoni,
Illustré par de nombreuses images d’archives, le documentaire retrace fidèlement l’engagement de la Princesse pour le Ballet royal et nous offre une lecture inédite de son parcours et de son engagement, de ses débuts dans l’ombre des danseuses et de sa grand-mère qui dirigeait alors le Ballet royal, à son engouement pour les centaines de kbach, mouvements, postures et gestes sacrés d’un art unique, qui chacun est porteur de sens et raconte une histoire. La danse classique khmère, et son unique et complexe codification, est incroyablement riche, comme le rappelle la Princesse.
Tout au long de ce documentaire inédit, S.A.R Buppha Devi se livre sans détour, avec énergie et parfois de l’humour aux questions du journaliste pour nous offrir en partage son enfance, son unique lien avec son père, le roi Norodom Sihanouk et sa grand-mère la reine Kossamak, ses débuts en tant que première danseuse étoile, son tournage de L’Oiseau de paradis en 1962 avec le réalisateur français Marcel Camus, sa première représentation à Paris à l’Opéra Garnier, sa rencontre avec le Général de Gaulle et d’autres hauts dignitaires étrangers, sa détermination à sauver le Ballet royal, notamment dans les périodes les plus sombres de l’histoire du Cambodge.
La Princesse Buppha Devi partage également sa vision d’un Ballet royal qui se veut particulièrement exigeant, ancré dans les traditions ancestrales. Alors qu’elle était ministre de la Culture, la Princesse s’est par ailleurs passionnément et ardemment investie pour la reconnaissance à l’International d’un art unique.
Depuis 2008, le Ballet royal est ainsi inscrit sur la Liste représentative du Patrimoine immatériel de l’Humanité de l’UNESCO, pour sa gestuelle gracieuse et ses somptueux costumes, ainsi que pour son rôle sacré et symbolique, ses valeurs traditionnelles de raffinement, de respect et de spiritualité, et son caractère emblématique de la culture khmère.
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