À l’occasion de la sortie cambodgienne du film « White Building », retour sur les principaux articles proposés par Cambodge Mag en partenariat avec Les Films du Losange lors de la sortie internationale du film de Kavich Meang. La première du film aura lieu au cinéma Legend Midtown de Phnom Penh, le 6 avril 2022 à 17 h.
Avant la destruction
Au fil des années, de nombreuses campagnes et voix d’artistes se sont penchées sur le sort du White Building, l’un des bâtiments les plus vétustes, mais aussi des plus emblématiques de Phnom Penh.
Résidence d’environ six cent familles, le bâtiment construit en 1963 à destination des ménages à petits revenus est devenu un édifice préoccupant en raison des nombreuses fissures et des menaces d’écroulement de certaines façades, à même de menacer la sécurité des habitants.
Si la sécurité est un argument en faveur de la destruction ou la rénovation du bâtiment, les techniciens et fonctionnaires de la municipalité et du ministère de l’Aménagement du Territoire, avec des ingénieurs japonais, avance aussi le souci d’esthétisme :
« … nous sommes préoccupés par ce vieux bâtiment. Tout d’abord, par la sécurité parce que ce bâtiment est condamné, et ensuite car l’apparence délabrée de ce vieux bâtiment ne correspond pas à l’image du développement actuel de Phnom Penh. Notre pays est en plein essor avec l’apparition de nouveaux ensembles immobiliers luxueux. Par conséquent, ce bâtiment ne peut pas rester en l’état… », a déclaré Seng Lot, un porte-parole du ministère, à la presse locale.
Suite à cette récente inspection du site, les résidents du bâtiment, emblématique et symbole des extrêmes du Cambodge, ont juré de rester dans leurs logements sauf à ce que les autorités leur proposent un dédommagement ou la possibilité de se reloger dans les mêmes conditions d’environnement social, en raison des forts liens de solidarité qui se sont créés au sein des familles du White Building :
»… Nous ne voulons pas bouger parce que nous voulons vivre ensemble dans ce lieu. Beaucoup d’entre nous vivent ici depuis plus de trente ans. Nous pouvons y travailler pour nourrir nos enfants et petits-enfants. Ce sera beaucoup plus difficile pour nous si nous partons vivre ailleurs… dans notre esprit, le ministre Chea Sophara a l’intention de développer ce site en un meilleur endroit, nous serions alors heureux, car nous ne voulons pas sortir de cette terre… », expliquent les résidents.
Toutefois, les fonctionnaires du ministère ont insisté sur le caractère informatif de leur visite en compagnie des Japonais, avançant que l’idéal serait de trouver une solution satisfaisante pour les deux parties mais que la vétusté du bâtiment restait un obstacle majeur à une possible rénovation de la structure et des fondations actuelles.
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