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Phnom Penh & Société : Le commerce de la viande de chien subsiste malgré les nombreuses critiques

Les commerçants de viande canine à Phnom Penh affirment que les affaires ne changent pas, car leur produit est toujours, malgré les critiques, populaire auprès de certains Cambodgiens .

Le commerce de la viande de chien demeure une activité prospère pour certains Cambodgiens. Photo Hong Sreyna
Le commerce de la viande de chien demeure une activité prospère pour certains Cambodgiens. Photo Hong Sreyna

Deux étals de viande de chien étiquetés « Viande spéciale » se trouvent dans la rue 217, près des feux de signalisation de Prek Chrey, dans le district de Dangkor. Un peu plus loin, quatre autres étals proposent de la viande de chien fraîche à 17 000 riels le kilo, tandis que les abats coûtent 13 000 riels.

Les commerçants disent que la viande de chien est très demandée en ce moment, mais refusent de commenter davantage lorsqu’on les interroge sur leur activité.

Seul un commerçant, qui a demandé à ne pas être nommé, déclare qu’il peut vendre 20 à 30 kilos de viande de chien, soit l’équivalent de deux à trois chiens, par jour. Le week-end, il dit pouvoir écouler jusqu’à 40 kilos, ce qui équivaut à cinq ou six chiens.

« Manger de la viande spéciale (viande de chien) est encore populaire chez certains Cambodgiens », dit-il.

La « viande spéciale » et le « bœuf nain » sont des termes que les mangeurs de viande de chien utilisent pour tromper les autres lorsqu’ils en consomment.

Un habitant de la commune de Sophy, dans la province de Takeo, Sok (pseudonyme), affirme que la viande de chien est bénéfique pour la santé, car elle peut rendre les gens plus résistants. De plus, c'est une viande savoureuse et accessible pour ceux qui sont à court d’argent, ajoute-t-il.

« La viande de chien n’est pas différente de celle de bœuf ou de porc », explique Sok.

Cependant, il avance que s’il souffrait d’une maladie chronique ou portait un collier de chaman, il n’oserait pas en manger.

Sophat, un résident de la province de Battambang, mange également de cette viande, précisant que ses amis et lui parlent aussi de viande spéciale lorsqu’ils veulent en acheter.

« Je n’évite pas la viande de chien. Je suis prêt à en manger s’il y en a de disponible », déclare Sophat.

« Dans le passé, j’étais gêné quand mon oncle me demandait d’acheter de la viande de chien. Mais, au fil du temps, c’est devenu normal. »

Bien que Sophat soit un mangeur de viande spéciale, il soutient également l’élimination du trafic de chiens. La plupart des commerçants achètent de la viande de chien à d’autres personnes pour la revendre, ce qui entraîne une recrudescence des cas de vols et trafic dans certains villages et districts.

Les autorités locales ont arrêté un certain nombre de gens qui ont avoué avoir attrapé des chiens pour les vendre à des commerçants pour 80 000 à 100 000 riels chacun.

Dim Sovann Udom, propriétaire d’un café à Phnom Penh, affirme qu’il n’est pas favorable à la vente et à la consommation de viande de chien. Udom possède une vingtaine de chiens dans sa boutique pour ses clients qui, comme lui, aiment les chiens.

« Manger de la viande de chien est un acte qui contribue au trafic », estime Udom.

« Si les gens n’en mangent pas, il n’y aura ni vendeurs ni trafic. Nous ne pouvons pas interdire complètement le commerce de la viande de chien, mais nous pouvons continuer à sensibiliser les gens pour qu’ils comprennent un jour. »

« Beaucoup de Cambodgiens aiment les chiens, mais elles ne peuvent pas les élever à cause de leurs parents ou du manque d’espace », ajoute-t-il. « J’ai donc ouvert ce café pour eux afin qu’ils puissent prendre un café tout en jouant avec eux ».

Khim Finan, gouverneur du district de Banteay Srey, déclare qu’il désapprouve le trafic de chiens et considère que manger de la viande de chien est une pratique particulièrement cruelle. Il estime que ces animaux ne devraient pas être consommés, car ce sont des compagnons fidèles.

« Nous devons leur donner de l’amour et les traiter comme des animaux domestiques qui vivent avec nous », explique M. Finan.

M. Finan, qui a interdit la consommation de viande de chien et le trafic de chiens dans son village en juillet, affirme que ce commerce ne peut pas être pratiqué, car il s’agit aussi d’une zone touristique.

« Les habitants de Banteay Srey ont participé à l’arrêt complet de la vente, du trafic et de la consommation de chiens », dit-il.

« Nous devons montrer que région fait preuve d’un large éventail de qualités telles que le respect, l’hospitalité et la gentillesse envers les animaux »

La ville de Phnom Penh compte 110 restaurants de viande de chien, chacun servant environ quatre à six chiens par jour. Selon un rapport de l’organisation mondiale de protection des animaux Four Paws en 2020, on estime que jusqu’à trois millions de chiens sont abattus, commercialisés et consommés chaque année au Cambodge.

En juillet 2020, le département de l’agriculture, des forêts et de la pêche de la province de Siem Reap a annoncé qu’il interdisait la vente de viande de chien afin de mettre fin à une industrie aussi cruelle que dangereuse. Tout acte d’achat et de mise à mort d’un chien est puni par les articles 112, 113 et 115 de la loi, les contrevenants risquant entre deux et cinq ans de prison, ainsi qu’une amende pouvant atteindre 50 millions de riels, soit environ 12 200 dollars, selon le ministère.

Hong Sreyna et Teng Yalirozy avec l’aimable autorisation de Cambodianess

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