Phnom Penh & Exposition : Koem Keo Socheat et la White Collection à Phnom Penh
- La Rédaction
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Plantation Urban Resort & Spa présente actuellement la White Collection, accompagnée d’une sélection d’œuvres de Koem Keo Socheat, jeune artiste émergente originaire de la province de Kampot.

Diplômée de l’Université royale des beaux-arts de Phnom Penh (RUFA), Koem Keo Socheat conjugue tradition et innovation dans un travail artistique qui mêle peinture, dessin et textile. Son parcours, marqué par une immersion profonde dans les racines culturelles khmères, l’amène à interroger les grands thèmes de la philosophie, de la religion et de la vie quotidienne avec une sensibilité unique. Pour elle, l’art prime avant tout ; ses œuvres sont d’abord guidées par la pensée et le ressenti plutôt que par des considérations commerciales.
La White Collection, au cœur de cette exposition, évoque la pureté, la réflexion et le lien tangible entre passé, présent et futur. Cette série, qui se distingue par l’utilisation prédominante du blanc, n’est pas un simple choix esthétique mais un véritable langage symbolique.
En optant pour cette palette dépouillée, Socheat élimine les distractions chromatiques pour mettre en lumière les détails complexes et les subtilités narratives de ses œuvres. À travers cette collection, elle aspira à faire ressentir au visiteur les continuités culturelles et spirituelles qui tissent la trame de l’identité cambodgienne contemporaine.

L’exposition se déroule jusqu'au 14 décembre 2025 à Phnom Penh, dans le cadre du Plantation Urban Resort & Spa, un lieu qui s’est imposé comme un centre clé de la promotion des arts contemporains locaux. Cet hôtel, ouvert depuis 2011, offre un écrin serein où l’art rencontre l’architecture héritée et la nature luxuriante, entre jardins tropicaux et bassin de lotus. Son engagement de Plantation envers la scène artistique locale s’inscrit aussi dans une démarche de responsabilité sociale, avec un soutien régulier à l’Université royale des beaux-arts et aux jeunes talents à travers des expositions, des ateliers et des ventes caritatives.
Koem Keo Socheat, bien que jeune dans le milieu artistique professionnel, a déjà attiré l’attention grâce à son langage visuel singulier et engagé. Ses anciennes expositions, notamment Eyes of Mercy (2019), Why do I…? (2020) et la première série White (2022), ont exploré avec courage et grâce des thèmes profonds tels que la mémoire collective, l’égalité des sexes dans la société cambodgienne, ainsi que la transmission intergénérationnelle. Ces œuvres, souvent réalisées sur toile blanche avec des dessins au crayon, favorisent une méditation sur la culture, la tradition et les émotions humaines universelles.
Comme le souligne un critique d’art, Socheat « n’est pas une artiste commerciale – son travail est centré sur des idées, la culture et l’émotion. Elle veut que le spectateur comprenne son art, qu’il ne se contente pas de le regarder ».
Son processus créatif se veut à la fois réflexif et expérimental. En plus de la peinture, elle intègre le textile dans certaines de ses œuvres, forgeant ainsi un dialogue entre la matérialité ancestrale et l’expression contemporaine. De plus, Socheat s’inscrit dans un réseau dynamique d’artistes contemporains cambodgiens engagés à redéfinir les contours de l’art khmer, souvent marqués par une synthèse réussie entre les héritages culturels et les problématiques actuelles.
Une de ses séries récentes, Acharphay, aborde la spiritualité cambodgienne, fusionnant sculpture et récit visuel pour inviter le public à méditer sur la complexité des racines culturelles et leur impact aujourd’hui.
Au-delà de ses œuvres individuelles, Koem Keo Socheat participe activement à la communauté artistique. Ses expositions ont eu lieu dans des galeries privées de Phnom Penh, notamment dans des espaces culturels discrets mais influents comme la Street 240, un véritable corridor artistique de la capitale, réunissant galeries, librairies et lieux d’expression culturelle.
Le public est ainsi invité à dépasser la surface visuelle, à prendre le temps d’une réflexion intérieure, guidée par les œuvres qui révèlent notre humanité partagée. L’exposition est ouverte jusqu’au 14 décembre 2025, une occasion à ne pas manquer pour les amateurs d’art et ceux qui souhaitent comprendre le visage en pleine évolution de la création cambodgienne d’aujourd’hui.