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Phnom Penh & Chronique : Épreuves et tribulations de Riverside durant la période Covid-19

Sur les quais bordant le Mékong, le long de la zone communément appelée « Riverside », la dévastation économique y est plus évidente que partout ailleurs dans la ville.

L'un des restaurants emblématiques de Riverside
L'un des restaurants emblématiques de Riverside

Le premier cas importé de Covid-19 au Cambodge, en provenance de Chine, est survenu fin janvier 2020, tandis que le premier ressortissant cambodgien diagnostiqué avec le coronavirus l’a été début mars 2020.

Ce qui a suivi a été la fermeture des écoles et des universités dans tout le pays, l’annulation des principaux jours fériés et la mise en place de lockdowns et de nombreuses restrictions différentes. Les vols internationaux ont ensuite été interrompus et les frontières fermées. Les entreprises liées au tourisme, la plupart des hôtels, de nombreux restaurants, bars, boutiques de souvenirs, salons de massage ont été immédiatement et massivement touchés par la pandémie.

« Une forte concentration de ces établissements se trouve bien sûr le long du Mékong, en particulier entre Hummus House et le FCC, sur une bande de près d’un kilomètre et demi »

En septembre, j’ai repéré un nombre croissant de panneaux « à louer » et « à vendre » sur cette zone et j’ai décidé de les compter. J’ai identifié environ 22 commerces fermés. J’ai répété l’opération en janvier 2021 et en ai compté 31. En avril de cette année, le nombre est passé à 60 et la semaine dernière à 67 ! Ces chiffres ne mentent pas, c’est une catastrophe.

Flaner le long de la promenade
Flâner le long de la promenade

J’ai toujours compté les places au rez-de-chaussée le long de Sisowath Quay uniquement. Bien sûr, un nombre remarquable de places voisines sont fermées le long des rues perpendiculaires aussi. Ce qui est encore plus inquiétant, c’est que je n’ai compté que 51 commerces qui sont réellement actifs ! Cela inclut les bureaux de la Western Union, les banques, les vendeurs de riz, les boutiques de cercueils… Il y a donc beaucoup plus d’endroits fermés qu’ouverts, et d’autres sont en construction — ils n’ont pas été inclus dans le compte.

Tristes exemples

La dévastation économique y est plus évidente que partout ailleurs en raison de la concentration des entreprises ; vous trouverez à peine quelques maisons familiales au rez-de-chaussée. La plupart des lieux encore en activité sont en mode de survie, payant souvent des loyers et des salaires plus bas et ne générant pas de bénéfices. Ils perdent souvent de l’argent.

Un triste exemple de restaurant qui a fini par fermer ses portes est Andy’s Riverside Bistro, qui était sur le point de fêter son 25e anniversaire cette année. Situé dans un bâtiment emblématique, ce bistrot était une entreprise très prospère, malgré le fait qu’il montrait son âge depuis longtemps déjà. Andy était fier du fait que, pendant ces 25 ans, il n’a pratiquement jamais fermé, pas même pendant le coup d’État de 1997.

En face du Palais royal
En face du Palais royal

Avec l’arrivée du Covid-19, le Riverside Bistro est mort lentement mais sûrement et une agence immobilière a pris le relais. La même chose s’est produite avec de nombreux autres anciens établissements comme Viva, Mekong River Restaurant & Lounge, Mao’s, etc..... Tant d’autres tentent désespérément de s’accrocher et gardent à peine la tête hors de l’eau.

J’aimerais cependant mentionner un autre élément, afin de mettre les choses en perspective.

« Par le passé, le bord de la rivière a longtemps été un bien immobilier de premier choix et très populaire auprès des touristes et des expatriés, mais cette popularité a commencé à diminuer il y a quelques années »

Il y a plusieurs raisons à cela : la multiplication de meilleurs bars, restaurants, stations de charme dans toute la ville, le fait que la circulation est toujours intense et bruyante sur cette route et que le trottoir est constamment encombré de voitures et de motos garées, ce qui rend la marche difficile. En deux mots : pas très familiale. En revanche, il est agréable de flâner le long de la promenade.

Malgré cette situation, les espaces disponibles sont restés assez difficiles à trouver et les prix de location ont continué à augmenter. Les propriétaires d’entreprises ont juste généré moins de bénéfices dans l’ensemble, mais n’ont pas fait faillite en grand nombre. Ce que je souhaite souligner, c’est que les choses n’étaient pas parfaites auparavant, mais que lorsque la pandémie a frappé, elle a causé une dévastation totale.

Phnom Penh durant le festival de l'eau, la capitale a été la première destination pour les touristes locaux
Phnom Penh durant le festival de l'eau, la capitale a été la première destination pour les touristes locaux

Les conditions commencent maintenant à s’améliorer, les restrictions sont levées alors que le nombre de vaccinés atteint plus 80 % de la population totale. Les vols internationaux devraient bientôt reprendre en plus grand nombre et les touristes commencer à affluer.

La question que tout le monde se pose est de savoir combien de temps il faudra avant que la situation ne revienne à la « normale », si cela s’avère possible. Entre-temps, nous verrons certainement des signes de reprise économique, bien que limités, au cours de l’année prochaine.

Par Philippe Janowski pour Thalias Hospitality

Photographies Christophe Gargiulo

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