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Livre & Cambodge : Angkar, le roman noir de Christian Blanchard

Encore un livre sur les Khmers rouges ! pourrait-on se dire, oui. Sauf que l'auteur, qui avait déjà signé l'excellent polar « Iboga », choisit un style plus original que l'autobiographie ou l'ouvrage historique. Son livre débute par les rêves troublants d'une jeune femme qui vont l'amener vers la quête de ses origines et l'effroyable vérité.

Angkar, le roman noir de Christian Blanchard
Angkar, le roman noir de Christian Blanchard

Résumé de l’éditeur

Champey est une jeune mère courage qui tente de se reconstruire après la trahison ignoble de son ex-mari. À leur fille de 6 ans, elle invente un bon père, mort dans un accident de voiture, alors que Mau était bébé. Mentir plutôt que la laisser découvrir la vérité sur son géniteur. Mais une nuit, Champey fait un cauchemar qui la transporte au Cambodge dans la peau d’une autre femme.

Elle vit les bombardements, le sang, l’horreur. Les revit les nuits suivantes. Ses rêves sont si violemment réalistes que la jeune femme, bouleversée, décide de retourner dans le pays qui l’a vue naître, sous la dictature des Khmers rouges. Au même moment et sans le savoir, mère et fille vont devoir se confronter à l’insoutenable et cruelle vérité de leurs origines. Suffocant, terrifiant, dans la lignée de son succès Iboga, le nouveau roman de Christian Blanchard prend sa source dans les heures les plus sombres de l’histoire du XXe siècle.

Critiques

Roman noir

Le point de départ de ce roman très noir est absolument passionnant : la double confrontation à des origines troubles et violentes d’une mère et d’une fille. La mère Champey est une jeune femme adoptée, née pendant le génocide cambodgien qui décima un quart de la population entre 1975-1979. Sa fille, Mau, 6 ans, ne connaît pas la vérité sur son père, sa mère lui faisant croire qu’il est décédé lors d’un accident de voiture lorsqu’elle était bébé. Des événements terribles et le retour de fantômes qu’elle croyait du passé vont faire bouger les lignes en forçant Champey à affronter ses cauchemars, la vérité, sa vérité et celle de sa fille.

« Je tiens à souligner à quel point la quatrième de couverture est remarquable peu diserte, ne dévoilant rien de plus que ce qu’il ne faut pour préserver la lecture et les surprises qu’elle recèle. Je n’en dirai pas plus sur l’intrigue, mais ce qui est sûr, c’est que ce roman est très addictif et qu’une fois commencé, on est happé. »

La première partie est très puissante, autour de la thématique forte de la mémoire transgénérationnelle ou épigénétique : Champey rêve de situations réelles qu’elle n’a pas subies, mais qui lui ont été transmises par ses aïeuls, comme si des souvenirs qui n’étaient pas les siens remontaient et explosaient dans son surmoi, tant ils seraient ancrés dans sa mémoire cellulaire. Christian Blanchard se sert de cette théorie comme un catalyseur de son intrigue, et c’est très bien amené pour déboucher sur la machine de mort khmer rouge. Les pages sur les suppliciés du camp S-21 (17 000 prisonniers torturés, dont 1200 enfants, 7 survivants en 1979) sont absolument terrifiantes de réalisme.

À mi-parcours, le roman bascule vers de l’action pure, le rythme s’accélère et le cœur du lecteur bat la chamade avec une sensation d’oppression très présente. C’est d’une redoutable efficacité, mais j’ai préféré l’ambiance plus introspective de la première partie, qui conférait au roman sa force et son originalité. Là, on retombe sur du plus banal.

Kirzy membre des explorateurs du polar Lecteurs.com

Une réussite

Champey est une jeune femme affirmée qui élève seule sa petite fille Mau, de six ans. Elle a décidé de lui mentir sur l’identité de son père, préférant inventer un homme aimant et idéal au lieu de lui dire l’innommable vérité sur ce monstre. Champey est d’origine cambodgienne et adoptée par une famille française. Son quotidien va se retrouver bouleversé lorsqu’elle va commencer à faire des cauchemars étranges. Elle se retrouve au Cambodge pendant ses mauvais rêves, avant même d’être née, au milieu des bombardements et elle a l’impression prégnante d’avoir vécu ces événements. Que lui arrive-t-il ? C’est encore une réussite que signe ici Christian Blanchard avec ce roman noir, puissant et incroyablement immersif. Je ressors essoufflée de ma lecture et cet auteur m’épate à chaque fois lorsqu’il s’agit de faire des constructions romanesques parfaites. Ici, la mécanique est parfaitement huilée, et dès les premières pages, l’auteur m’a attrapée dans une intrigue complexe et riche en rebondissements.

« Christian Blanchard sait ménager son suspense et distiller les éléments au fur et à mesure. Ici, c’est particulièrement réussi. Je me suis demandée tout au long de ma lecture ce qui pouvait bien arriver à Champey, et le pourquoi de ses cauchemars. »

L’auteur aborde une dimension psychologique unique dans son intrigue. Des thématiques peu croisées dans d’autres lectures font leur apparition, telles que la mémoire transgénérationnelle. J’ai trouvé cela vraiment passionnant et parfaitement intégré au fond de l’intrigue. Le deuxième point qui m’a particulièrement plu, c’est le contexte historique peu connu pour ma part que va aborder Christian Blanchard. Il va s’arrêter sur une période noire du Cambodge. Il le fera avec beaucoup de réalisme. Le travail de recherches est bien là, et Christian Blanchard a tout fait pour nous restituer au mieux les événements historiques et les intégrer à son intrigue. La plume de l’auteur est toujours aussi plaisante. Sous forme de petits chapitres et avec une alternance de points de vue, le style est fluide et les pages ont défilé. Ce roman peut aisément se lire d’une traite. Le suspense est maintenu jusqu’au bout. Un roman noir et puissant, abordant des thématiques peu croisées généralement dans les lectures. Le suspense est maintenu et l’intrigue est menée tambour battant, le tout servi par une écriture immersive et fluide. Une réussite.

Esther R

À propos de l’auteur

Christian Blanchard est auteur de thrillers et romans noirs. Il a été inspecteur, conseiller en formation, proviseur adjoint d’un lycée professionnel. En 2004, il démissionne de l’Éducation nationale pour créer une petite maison d’édition : Les éditions du Barbu, fermée en décembre 2011. Désormais il se consacre à temps plein à l’écriture. Christian Blanchard vit à Brest (Finistère) depuis 1996.

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