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Les Cambodgiennes des provinces choisissent de travailler, au détriment des études universitaires

Eng Narin et Tharn Sopheak, qui vivent dans le même village de Svay Chek, dans la province d’Oddar Meanchey, ont un point commun : les deux jeunes femmes ont opté pour le travail dans des petites entreprises et le mariage plutôt que de suivre des études universitaires.

Eng Narin (à gauche) et Tharn Sopheak. Photo fournie.
Eng Narin (à gauche) et Tharn Sopheak. Photo fournie.

Dans le cas d’Eng Narin, le fait de devoir étudier à la maison pendant la fermeture de l’école en raison du COVID-19 a renforcé une décision qu’elle avait déjà prise. « Avant d’obtenir mon diplôme d’études secondaires, c’était difficile d’étudier en ligne parce que l’enseignement à distance rendait les cours difficiles à suivre pour moi, et j’étais si nerveuse pendant les examens », dit-elle.

« De plus, il arrivait que je doive vendre dans l’entreprise familiale tout en étudiant »

Selon une étude menée par Save the Children International et publiée au début de 2021, pas moins de 7,99 % des élèves des niveaux provinciaux risquaient d’abandonner leurs études en raison de la situation créée par la pandémie.

Ainsi, après avoir obtenu son diplôme d’études secondaires en 2020, Narin a décidé de ne pas poursuivre des études supérieures et de gérer plutôt l’entreprise familiale. « J’aime vendre et faire des affaires depuis que je suis jeune », explique-t-elle.

« De plus, j’avais aussi besoin d’aider l’entreprise familiale, c’est pourquoi je ne pouvais pas étudier loin de chez moi »

Puis, en 2021, Narin s’est mariée. Elle a pris cette décision juste après avoir obtenu son diplôme d’études secondaires parce qu’elle voulait un partenaire de vie compréhensif avec qui elle pourrait gérer sa propre entreprise sans dépendre de l’argent de ses parents :

« Avant, j’étais sous la protection de mes parents, je n’avais pas… à me concentrer sur les problèmes ».

Mais aujourd’hui, dit-elle, « je dois vendre toute la journée et gérer les revenus et les dépenses. En plus de faire du commerce, je dois aussi accomplir des tâches ménagères. »

Elle et son mari doivent tous deux travailler dur pour que leur entreprise soit prospère, explique Narin. « Vendre du porc est une activité pénible pour moi, car le magasin est loin de la maison et je dois me lever à 4 heures du matin tous les jours.

« Je n’ai toujours pas de temps libre, même si le porc se vend rapidement, car je dois faire la lessive, la cuisine et le ménage jusqu’à 23 heures », ajoute Narin, en précisant que son mari travaille également dur.

Tharn Sopheak, qui est également originaire de ce village de la commune de Phlat, dans le district d’Anlong Veng, a arrêté l’école après la 11e année et a commencé à travailler dans une bijouterie dans la province d’Oddar Meanchey en tant que caissière.

« Avant d’obtenir cet emploi, j’avais pensé à poursuivre mes études », dit-elle. « Cependant, mon travail a commencé à m’intéresser après y avoir travaillé quelque temps. J’ai donc décidé d’abandonner mes études et de continuer à travailler. “

Sopheak s’est mariée à la fin de l’année 2020. Elle envisage de créer sa propre entreprise de transfert d’argent et de change de devises, car elle aime vraiment ce travail.

Les femmes devraient poursuivre des études supérieures pour accéder aux postes de décision

Selon Seng Reasey, directrice de l’organisation Silaka au Cambodge — une ONG qui a travaillé au renforcement de la capacité de leadership des femmes dans le pays — les jeunes femmes qui choisissent de ne pas effectuer d’études supérieures conduisent à une diminution du nombre de femmes au niveau décisionnel dans les secteurs publics, privés et aussi dans la société civile.

En effet, si celles-ci occupent un emploi ou possèdent leur propre entreprise, les postes de direction exigent généralement des femmes ayant suivi des études supérieures, explique-t-elle.

« L’éducation et la participation au développement social sont liées l’une à l’autre », ajoute Mme Reasey.

Certains postes dans la société exigent une éducation et des compétences professionnelles. Si les femmes n’ont pas un niveau d’éducation supérieur, la probabilité de leur participation au niveau de la prise de décision dans les différents secteurs devient limitée.

« Si les femmes n’ont pas ces compétences, il est peu probable qu’elles obtiennent ces postes », poursuit Mme Reasey.

‘Ceux qui occupent ces postes prennent des décisions qui vont grandement influencer la mise en œuvre des politiques des organisations au niveau de la prise de décision au travail.’

Les femmes perdent ainsi la possibilité de jouer un rôle dans la mise en œuvre de ces politiques, ajoute-t-elle. Selon Seng Reasey, le faible nombre de femmes occupant des postes de direction entraîne un manque de participation et de contribution des femmes : elles risquent de perdre la possibilité d’exercer leurs droits à la prise de décision.

Un Vatana et Meng Seavmey avec l’aimable autorisation de Cambodianess

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