Le Cambodge réintègre ses travailleurs rapatriés : plus de 300 000 déjà embauchés dans l’économie nationale

Le ministère cambodgien du Travail et de la Formation professionnelle a annoncé une avancée majeure dans sa stratégie de réintégration des travailleurs migrants revenus de Thaïlande. Plus de 300 000 Cambodgiens ont déjà retrouvé un emploi au sein du marché du travail national, marquant une étape significative dans les efforts du pays pour renforcer sa résilience économique et sociale.

La majorité des travailleurs réinsérés ont été embauchés dans le secteur industriel, notamment dans les usines textiles et manufacturières

Lancé en juin dernier, le programme vise à absorber une vague de retours sans précédent : près de 940 000 travailleurs sont rentrés de Thaïlande. Selon le ministère, environ 700 000 à 750 000 d’entre eux sont actuellement en âge et en recherche d’emploi.

Un redéploiement dans les secteurs productifs

H.E. Sun Mesa, porte-parole du ministère, a précisé à l’Agence Kampuchea Presse (AKP) que la majorité des travailleurs réinsérés ont été embauchés dans le secteur industriel, notamment dans les usines textiles et manufacturières. D’autres ont trouvé des opportunités dans la construction, l’agriculture ou ont choisi de créer leurs propres microentreprises.

« Les 300 000 emplois recensés représentent des postes formels enregistrés auprès du ministère. Ce chiffre n’inclut pas les nombreux travailleurs intégrés à l’économie informelle, qui constitue un vivier considérable d’activités productives », a-t-il souligné.

Un effort national et décentralisé

Le programme, piloté par le MLVT en coordination avec les autorités provinciales, s’étend à l’ensemble du territoire. Des bureaux provinciaux et municipaux ont été mobilisés pour accompagner les travailleurs dans leur insertion et les orienter vers les opportunités existantes.

H.E. Sun Mesa a encouragé les rapatriés à contacter les services locaux du ministère ou à utiliser la ligne directe 1297 afin d’obtenir un accompagnement personnalisé. L’objectif est de garantir une transition rapide vers des emplois sûrs, formalisés et assortis de bénéfices sociaux.

Un choix de stabilité et de sécurité

Le ministère met en avant les avantages concrets d’un emploi au Cambodge : sécurité accrue, frais de subsistance réduits et accès à des régimes de protection sociale comprenant assurance maladie, retraite et compensation en cas d’accident du travail.

« Travailler dans son pays offre des avantages comparables, voire supérieurs, à ceux d’un emploi à l’étranger », a insisté le porte-parole.

Cette réintégration massive s’inscrit dans la vision économique du gouvernement royal, qui cherche à transformer la dépendance à la migration en une dynamique de croissance intérieure. En consolidant l’emploi local et en valorisant les compétences acquises à l’étranger, le Cambodge espère renforcer la compétitivité de son économie tout en protégeant sa main-d’œuvre.

Vers une économie mieux intégrée

Au-delà des chiffres, cette opération de réinsertion traduit une évolution structurelle du marché du travail cambodgien. L’État investit désormais dans la formation professionnelle, la certification des compétences et la mise en relation directe entre entreprises et demandeurs d’emploi. Ces mesures participent à un modèle de développement plus inclusif, soutenu par la relocalisation des savoir-faire et la diversification économique.

En replaçant plus de 300 000 travailleurs dans des emplois domestiques, le Cambodge démontre sa capacité à convertir un défi migratoire en levier de consolidation économique. Une politique proactive qui semble désormais porter ses fruits.