Tranquillement installé au bord d’un bassin recouvert de lotus, David Lacy détaille la gamme de soins proposés par son établissement. Du massage polynésien aux séances de shiatsu, sans omettre l’acupuncture et le reiki, c’est tout un panel alliant bien-être et thérapie qui se dévoile à mesure de la discussion.
« Un petit paradis », c’est ainsi que ce Tarbais décrit les lieux, dont il est tombé sous le charme dès la première visite. Avec son jardin cerné par la verdure, l’endroit se révèle le préambule idéal aux sensations intenses induites par ses massages. Jouxtant le bassin aux lotus, une statue de bambous figurant de gigantesques cobras fait face à une cabane dans laquelle David et son équipe dispensent leurs soins.
À l’intérieur de la bâtisse, le rez-de-chaussée est dévolu aux traitements, tandis que David et Giulia, elle aussi membre de l’équipe, se partagent le reste de la maison. L’ambiance qui prédomine, zen et méditative, donne le ton : ici, les séances se déroulent sous le signe des ondes positives.
« Un changement radical »
Il faut pourtant disposer de solides arguments pour venir s’installer au Cambodge pour y prodiguer des massages. De la moindre bourgade aux artères de Phnom Penh, en passant par les lieux hautement touristiques, la concentration de salons de massage et autres spas se montre pléthorique. Rien qu’à Kampot, des dizaines d’établissements de ce type se côtoient, rendant l’activité particulièrement concurrentielle.
Mais les services proposés par David et son équipe se distinguent par leur approche totalement différente, n’ayant que peu de rapports avec les massages cambodgiens. Si la détente trouve effectivement sa place, d’autres enjeux sont ici mis en avant, allant « De la recherche spirituelle au traitement des douleurs, du soin énergétique au développement personnel, nos pratiques englobent des aspects que peu de thérapeutes abordent ici », précise David. « Mais ce qui est commun à toutes, c’est qu’on en ressort changé, et de manière parfois radicale. »
Les gestes qui soulagent
Particulièrement sensible à la dimension spirituelle, David a réussi à concrétiser un projet qui lui tenait depuis longtemps à cœur. Celui d’un centre holistique, ayant pour but de prendre en compte tant les aspects physiques qu’énergétiques. « Lorsque j’étais plus jeune, je souffrais de bronchites chroniques. Aucun traitement ne se montrait efficace et, alors que j’étais âgé de 17 ans, mes parents ont fini par m’emmener consulter un rebouteux. »
« En plus d’une amélioration de mon état de santé, j’ai aussi pris conscience que quelques gestes, quelques impositions pouvaient réellement soulager certains maux. Le guérisseur m’a enseigné les bases de sa gestuelle, et je me suis immédiatement entraîné sur les membres de ma famille.
C’est de là que vient mon intérêt pour le massage et les bienfaits qu’il procure, un intérêt qui ne m’a jamais quitté depuis lors. Pourtant, exercer cette profession en France se montre assez compliqué, et c’est dans un laboratoire de recherche aéronautique que j’ai débuté ma vie professionnelle. Mais l’appel du soin était trop fort pour que je l’ignore. »
Se sentir ici chez soi
Après 4 années passées à Toulouse, David Lacy décide de se consacrer entièrement au massage et décroche un premier diplôme, qui lui permet de se faire embaucher dans le prestigieux hôtel Four Seasons de Bora Bora. Il y perfectionne le savoir acquis et apprend les arcanes du massage polynésien, qui est depuis devenu sa signature et qu’il est l’un des rares à pratiquer au Cambodge.
En découvrant Phnom Penh, il décide d’y rester et travaille durant une année en tant qu’employé-formateur pour différents spas, avant de tomber sous le charme de Kampot et de ses environs. « Je connaissais déjà l’Asie, c’est un continent avec lequel je me suis toujours senti en affinité. Mais il y a quelque chose de particulier au Cambodge, et surtout à Kampot.
C’est un équilibre idéal, une petite ville dans laquelle on trouve tout ce dont on a besoin, les environs sont riches en merveilles telles que les mangroves, la montagne, la campagne et la mer, et il y a une communauté française soudée et amicale. Sans parler de la gastronomie. »
« Quand je vous ai dit plus tôt que cet endroit était un petit paradis, je le pensais vraiment, et pourtant, j’ai vécu à Bora-Bora ! Le Cambodge est un endroit dans lequel je me sens chez moi beaucoup plus qu’en France. C’est ma maison. C’est aussi un pays qui est capable de nous élever spirituellement, il n’y en a pas beaucoup comme cela dans le monde. »
Apprendre à mieux se connaître
Installé dans ses locaux depuis septembre 2021, David Lacy a peu à peu donné corps à son rêve, construisant lui-même la petite cabane dédiée aux soins et aménageant les alentours.
Le hasard et le bouche-à-oreille lui ont fait rencontrer d’autres spécialistes qui se sont depuis joints à lui, Giulia, versée dans les arts du shiatsu et du reiki, Jenn, qui pratique l’acupuncture, ainsi que Yoshi, qui est astrologue.
« La présence d’une astrologue n’était pas initialement prévue, mais sa démarche rentre en résonance avec la nôtre : ses consultations permettent de saisir qui l’on est, de mieux se connaître, d’apprendre ce qui nous bloque et, de là, ce qui peut nous faire changer.
Le hasard des rencontres contribuera peut-être à élargir notre équipe, pourquoi pas avec un psychologue ou un hypnothérapeute, si l’occasion se présente. »
Lutter contre les agressions extérieures
En attendant, la petite équipe semble avoir trouvé son rythme de croisière et s’est constitué une clientèle fidèle. « Beaucoup viennent au moins une fois par mois, certains même une fois par semaine. Des sportifs qui souhaitent être remis sur pieds grâce à des massages énergiques, ou au contraire des personnes en quête de bien-être et de relaxation, qui vont s’orienter vers le massage polynésien.
D’autres cherchent à soulager différents maux tels que l’insomnie, les menstruations douloureuses, l’arthrose, les acouphènes… Pour eux, le reiki et le shiatsu constituent des aides précieuses, sans oublier l’acupuncture, car chaque problème a son aiguille. Même les massages qui ne sont centrés que sur le bien-être agissent de manière efficace sur la santé, car cette dernière est particulièrement liée à l’état d’esprit. Une personne sereine et positive se montrera mieux à même de lutter contre les agressions extérieures. »
Privilégier la qualité à la quantité
Pour l’heure, la fréquentation du centre par une clientèle d’habitués convient parfaitement à David, qui ne souhaite pas enchaîner les séances et préfère donner le meilleur de lui-même :
« Effectuer un massage est éprouvant. Physiquement, tout le corps travaille, comme lors du massage polynésien par exemple, durant lequel le thérapeute se sert de ses coudes et avant-bras. Mais cela n’est pas simple psychologiquement non plus, car il faut respecter un profond silence et accéder à une sorte de neutralité mentale qu’il serait dur de maintenir pendant toute une journée. »
En ne pratiquant ses séances que sur rendez-vous, David peut ainsi gérer son temps, partir à la découverte de la nature environnante et exercer son autre vocation, celle de DJ. Bien-être et décontraction ne sont donc pas réservés qu’à sa seule clientèle, le praticien peut aussi y prétendre.
Comentários