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Cambodge & Archive : Oum Sam Tharoth, spécialiste du Bokator, actrice et femme forte

Oum Sam Tharoth sera à l'affiche du gala de la fondation Airavata demain soir. Retour sur le parcours de la jeune sportive.

En partenariat avec Konrad-Adenauer-Stiftung Cambodia, Cambodge Mag vous propose une série de portraits intitulée « Jeunes leaders et influencers », qui donne la parole à différents jeunes Cambodgiens ambitieux, fiers de leurs pays et prometteurs.

Oum Sam Tharoth, spécialiste du Bokator
Oum Sam Tharoth (à droite), spécialiste du Bokator et actrice

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots et nous parler des réalisations dont vous êtes la plus fière ?

Je m’appelle Oum Sam Tharoth, je pratique le Bokator (un style de combat traditionnel khmer) à un niveau national et régional. Je suis également actrice et étudiante à l’Académie de police du Cambodge. Je suis la plus jeune des quatre membres d’une famille modeste, mon père était violoniste dans les années 1960. Au niveau scolaire, je viens de terminer ma 12e année.

Je compte environ huit ans d’expérience en tant qu’artiste Bokator. Ce qui me rend la plus fière : grâce à ce sport de combat, j’ai eu la chance de participer à des compétitions d’arts martiaux et de jouer dans des productions cinématographiques qui ont largement contribué à largement promouvoir les aspects de la culture khmère.

Lorsque vous avez commencé votre carrière, quels étaient vos principaux défis ?

Au début de ma carrière, mon plus grand défi concernait la famille. Je subissais des pressions et des critiques de la part de mon entourage, qui ne soutenait pas vraiment mes ambitions. Un autre challenge concernait les questions financières, car je n’étais pas indépendante à l’époque, et je recevais principalement le soutien de ma mère, même si elle n’était pas vraiment heureuse de ma carrière de sportive.

« Ma mère et tous mes proches ont essayé de me convaincre de quitter cette voie, mais j’ai essayé de surmonter cela et j’ai poursuivi ce parcours professionnel avec confiance et à juste titre »

Au fil des années, quelles leçons précieuses avez-vous apprises dans votre carrière ?

J’ai retenu une leçon précieuse : vivre seule et se débrouiller toute seule. Je me suis engagée à réaliser mon rêve et à travailler dur pour obtenir de bons résultats pour moi, mais aussi pour ma famille et mon pays, et je me suis également engagée à partager mes connaissances et mes expériences pratiques avec les plus jeunes.

J’ai aussi appris à connaître l’amitié, à me faire des amis et à entretenir des relations enrichissantes
J’ai aussi appris à connaître l’amitié, à me faire des amis et à entretenir des relations enrichissantes

J’ai également appris à vivre, à penser positivement et à être patiente. Il ne faut jamais se montrer trop agressive et aussi ne jamais abandonner devant la difficulté.

Quelles sont vos valeurs fondamentales et comment vous assurez-vous que votre entourage est en phase avec vos valeurs ?

Ma valeur fondamentale est de démontrer les qualités d’une jeune femme forte à travers le parcours d’une enfant khmère qui souhaite apprendre les arts martiaux khmers et aider à préserver ce sport de combat pour les générations futures.

« Je souhaite aussi que tout le monde puisse constater que la persévérance porte ses fruits »

J’ai également expliqué, de manière positive et calme, à ma mère, à d’autres membres de ma famille, à mes amis et à d’autres que ce que je fais n’a pas pour but de devenir une mauvaise graine ou d’inciter les gens à commettre des actes de violence. Au contraire, je leur ai expliqué que je souhaitais faire découvrir ce sport traditionnel qui était sur le point de disparaitre. Je leur ai toujours expliqué de cette façon et, en voyant mon parcours, ils ont fini par accepter, soutenir et comprendre mon engagement et la reconnaissance d’un travail acharné.

Quels sont les comportements ou les traits de caractère qui, selon vous, ont un impact négatif sur le leadership ?

Je pense que les comportements qui ont des effets négatifs sur le leadership sont le manque d’honnêteté et de transparence. En outre, je n’aime pas vraiment ceux qui n’écoutent pas ou ne prêtent pas attention aux opinions des autres et pensent toujours que leurs opinions sont les meilleures.

« Ils sont trop fiers d’eux-mêmes, manquent de compréhension, sont mauvais en communication et ne respectent pas les autres »

De plus, ces personnes aiment se plaindre des autres, rejeter la faute sur les autres, et elles ne savent pas apprécier ou admirer les gens pour leurs efforts. Elles ne savent pas non plus comment trouver la paix intérieure. De plus, certaines d’entre elles ont une attitude extrême et n’acceptent pas le changement.

Un autre facteur important est le manque d’amabilité et de sourires, et bien d’autres que je ne mentionnerai pas...

Mon principe fondamental consiste donc à démontrer la valeur d’une femme forte, d’une enfant khmère qui veut apprendre les arts martiaux khmers et aider à préserver ce sport de combat pour les futures générations

Quelles serait votre stratégie pour inspirer/motiver les autres à devenir des leaders et des personnes influentes comme vous ?

Pour donner du pouvoir aux jeunes, je les inciterais à étudier dur et à apprendre dans tous les domaines, pas seulement à l’école. Je crois qu’il est primordial apprendre plusieurs langues. Il est aussi indispensable d’encourager les jeunes à pratiquer au moins un ou deux sports, car c’est très bénéfique pour la santé, tant mentale que physique, on devient plus actif et plus confiant.

La pratique d’un sport ou d’un art martial peut aider à devenir amicale et à nouer davantage de liens. Cela encourage les jeunes à développer leur force intérieure, leur engagement, leur amour du pays et à être respectueux de leur famille et des autres.

« Aussi, ne vous sentez pas facilement déprimé, maîtrisez vos nerfs et essayez de surmonter la tristesse »

Soyez ouvert d’esprit, compréhensif et capable de vous adapter à tous les environnements. Les jeunes doivent savoir utiliser des mots de politesse simples tels que « Merci » et « Mes excuses » et montrer une attitude de partage et d’entraide. Dans tous les domaines, nous devons penser à l’image de notre famille et de notre pays dans son ensemble.

Quels sont les plus grands risques que vous avez pris dans votre carrière ?

Parmi les risques auxquels j’ai été confronté dans ma carrière, il y a eu des blessures physiques liées au sport, comme des blessures à l’épaule, des bleus ou des écorchures pendant une compétition. Je me souviens qu’en 2015, après avoir terminé la compétition dans un événement intitulé « One Championship », j’ai été sélectionnée pour jouer dans un film intitulé « First They Killed My Father » réalisé par Angelina Jolie. À ce moment-là, mon visage était encore tuméfié quatre à cinq jours après la compétition. Cela a eu un impact important sur mon attitude, car le rôle exigeait que je sois jolie.

Oum Sam Tharoth, spécialiste du Bokator, actrice et femme forte

Malgré cette situation désagréable, je suis restée positive et persévérante en décidant de résoudre les problèmes étape par étape. Et, j’ai surmonté ces difficultés, j’ai continué à jouer et j’ai reçu les soins qu’il fallait. On a pu constater que j’étais active, forte et, au final, capable d’effectuer ce travail.

Qu’est-ce qui rend la culture cambodgienne unique et comment pensez-vous que le leadership des jeunes cambodgiens puisse s’épanouir ?

Je pense que le caractère unique du Cambodge est que nous avons une civilisation unique.

Je pense que le Cambodge peut être promu par les jeunes leaders, car ils sont les « successeurs de la nation ». Les jeunes de notre époque sont intelligents, habiles, créatifs et ouverts d’esprit. Ils partagent leurs connaissances et se motivent mutuellement pour rester actifs et aller de l’avant.

Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à la jeune génération de Cambodgiens ?

Je les encouragerais à étudier sans relâche et à s’enrichir des connaissances de tous ceux qui les entourent. Moi, je n’ai pas beaucoup étudié comme les autres. J’encourage également les nouvelles générations à être plus persévérantes dans leur vie. Je crois que, que l’on soit né dans une famille privilégiée ou une famille pauvre, chacun doit s’attendre à des difficultés. Par conséquent, je vous invite à vivre en construisant le bien et vous montrant reconnaissant de l’aide et du soutien des autres.

« Les jeunes doivent également promouvoir la solidarité, faire preuve d’ouverture d’esprit, ne pas se risquer à des suppositions hâtives ni critiquer les gens, et aussi essayer de se faire davantage d’amis »

Il ne faut jamais abandonner ses rêves et rester forts. Rien n’est impossible. Et s’il vous plaît, encouragez les jeunes à penser à tout le monde, à leur famille et à leur pays.

Pour mon dernier commentaire, je l’ai déjà mentionné plus tôt, nous devrions apprendre les arts martiaux ou pratiquer un sport pour tous les bénéfices que cela apporte. Le sport m’aide non seulement à rester en bonne santé, mais aussi à devenir une bien meilleure professionnelle qu’auparavant.

Avec Konrad-Adenauer-Stiftung Cambodia : https://www.kas.de/en/web/kambodscha

Remerciements à Long Chanbormey, Chargée de Programme et Dr Daniel Schmuecking, Directeur pays de Konrad-Adenauer-Stiftung Cambodia.

Photographies additionnelles & traduction : C.Gargiulo

Merci pour votre envoi !

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