top of page
Ancre 1

Frontière thaïlando-cambodgienne et Cessez-le-feu : Entre annonces et réalités

Malgré les annonces de cessez-le-feu, la frontière reste le théâtre d’affrontements inquiétants, alors que l’intervention du président Trump sur la scène diplomatique n’a pas suffi à faire taire les armes.

ree

Si, ce week-end, les deux pays ont officiellement accepté d’engager des négociations pour mettre fin à leur dispute frontalière, l’état de siège persiste. Samedi, Donald Trump affirmait avoir reçu l’engagement des deux parties pour une cessation immédiate des hostilités ; au matin, cependant, des tirs nourris retentissaient de nouveau dans la région du temple Prasat Ta Muen Thom — appelé Ta Krabey par les Cambodgiens. Le gouvernement cambodgien reproche à la Thaïlande de ne pas respecter les engagements, Bangkok exigeant en retour des « preuves de la sincérité cambodgienne » avant d’entamer de véritables pourparlers.

L'implication américaine, symbolisée par la menace d’imposer des tarifs douaniers très élevés aux deux États, a certes poussé les gouvernements à dialoguer, mais « la méfiance prévaut » et l’accusation mutuelle de violation territoriale ne cesse de s’amplifier.

Attitude thaïlandaise et comportement de l’armée

Bangkok a, dès les premières heures du conflit, adopté une posture dure. Selon le ministère thaïlandais des Affaires étrangères, les hostilités ont été déclenchées par le Cambodge le 24 juillet et la priorité donnée à la sécurité du territoire thaïlandais a justifié l'évacuation d'urgence de dizaines de milliers de civils. La Thaïlande affirme avoir subi des tirs de roquettes BM-21 sur des habitations civiles, tandis que son armée répond par des bombardements, y compris des frappes aériennes ciblant des infrastructures militaires à l’intérieur du Cambodge.

Sous prétexte très douteux de repousser l’envahisseur, l’armée thaïlandaise a décrété la loi martiale dans huit districts frontaliers. Les rapports des ONG font état d’une utilisation contestée de munitions à fragmentation par les Thaïlandais, allégations que le Royaume nie en bloc, affirmant respecter le droit international. Le gouvernement répète qu’aucune médiation étrangère n’est souhaitée, privilégie la « fermeté » et la négociation strictement bilatérale, malgré la pression d’ASEAN et de l’ONU.

La voix du Cambodge : Plaidoyer pour la trêve

De son côté, Phnom Penh multiplie les appels à l’arrêt immédiat des combats et sollicite le soutien de la communauté internationale, se posant en victime de l’agression. Le Premier ministre Hun Manet dit vouloir souscrire à un « cessez-le-feu inconditionnel » et demande des discussions directes sous supervision américaine, mettant en avant le risque de « guerre majeure ».

Pourtant, sa parole semble peiner à convaincre son voisin comme les ONG sur le terrain, qui signalent des mouvements de troupes rapprochés de la frontière pour empêcher l’usage de l’artillerie lourde thaïlandaise.

Réfugiés : Le drame humain en cours

Au-delà des jeux diplomatiques, la population paie le prix fort : plus de 131 000 personnes en Thaïlande et 4 000 autres au Cambodge ont déjà fui — parfois sous des pluies battantes — pour trouver refuge dans des écoles et monastères surpeuplés, où la nourriture, l’eau et les soins médicaux commencent à manquer. Le nombre total de déplacés s’agrandit à mesure que les combats s’étendent à de nouveaux villages ; l’UNICEF, tout en rappelant le devoir de protéger les enfants en toutes circonstances, s’alarme de la destruction d’établissements scolaires et de la multiplication des blessés civils, dont plusieurs enfants.

À Phnom Penh, l’UNHCR recense déjà plus de 75 000 personnes vulnérables ou apatrides nécessitant une protection internationale pour l’année, alors que les autorités cambodgiennes redoutent de devoir accueillir de nouveaux flux si la crise s’aggrave.

Trump, arbitre sous tension

Rentré dans le jeu mondial avec une diplomatie de la carotte (négociations commerciales) et du bâton (menaces tarifaires), Donald Trump s’est imposé comme le médiateur incontournable du moment. Mais l’efficacité de sa méthode reste questionnée, alors que les coups de canon persistent malgré ses injonctions à la paix. Les prochaines heures diront si la pression américaine obligera Thaïs et Cambodgiens à dépasser le stade des déclarations.

Entre réalité des combats et promesses politiques

En somme, la frontière reste livrée à la peur et à la violence alors que, côté officiel, chaque partie affiche sa volonté de paix – conditionnée à la « bonne foi » de l’autre. Derrière ce face-à-face, la communauté internationale s’inquiète que la région ne bascule dans une nouvelle ère d’instabilité, et attend des résultats concrets des négociations promises.

Pendant ce temps, à l’ombre des temples millénaires ensanglantés, la population, elle, attend surtout que son calvaire cesse — et que les frontières ne soient plus synonymes de murs, mais de ponts.

Cet article s'appuie sur les derniers rapports de presse et organisations humanitaires en date du 27 juillet 2025.

Commentaires

Noté 0 étoile sur 5.
Pas encore de note

Ajouter une note
  • Télégramme
  • Youtube
  • Instagram
  • Facebook Social Icône
  • X
  • LinkedIn Social Icône
bottom of page