Le lobby et la galerie d’art du Sofitel Phnom Penh Phokeethra étaient bondés vendredi soir à l’occasion de la désignation des gagnants de ce concours d’art original célébrant le 70e anniversaire de l’indépendance du Cambodge et regroupant une quarantaine d’artistes.
Le public, beaucoup d'artistes, d'amis d'artistes ou tout simplement amateurs d'art, est donc venu très nombreux pour célébrer le talent de ces artistes, connus et moins connus, qui avaient eu le privilège d'être sélectionnés parmi les 160 participants au concours, puis parmi les 40 exposants de la galerie de l’hôtel.
Comme d'habitude, le Sofitel a traité les invités comme des VIP, proposant un succulent buffet de sashimi préparé « live » par le Chef Louiz du restaurant Hachi ainsi que champagne et autres rafraîchissements.
Trois prix étaient en jeu pour récompenser les efforts des meilleurs artistes. Le Sofitel Phnom Penh Phokeethra et Recreation Cambodia avaient généreusement offert des récompenses en espèces s’élevant à 5 000 dollars, dont un prix du jury de 3 000, un prix du public de 1 500 et un prix des jeunes talents de 500.
Plusieurs œuvres avaient déjà attiré l'attention notamment la fresque imposante de Nut Daro, la composition non moins impressionnante d'Olivier Menge et le très beau tableau de la jeune Mélanie Quach représentant deux enfants cambodgiens et proposant une maîtrise des couleurs, formes et harmonies assez remarquable pour une « jeune artiste ».
Lors de son discours de bienvenue, Charles-Henri Chevet, directeur général du Sofitel Phnom Penh Phokeethra, remerciait une nouvelle fois les artistes d’avoir participé en si grand nombre à ce premier concours d’art et se réjouissait de voir le beau succès - au vu du public venu en masse - de cette soirée de remise des prix.
Rappelons que M. Chevet avait confié lors du vernissage que ce type de concours d’art destiné à révéler ou confirmer les talents du Royaume serait probablement reconduit dans le futur.
Le jury — composé de M. Chevet ; M. Pierre Rol, consultant au Lézard Bleu ; M. Jean Morel de Recreation ; M. Chan Vitharin, professeur d’art à l’Université royale des beaux-arts ; M. Valentin Rodriguez, directeur délégué de l’Institut français du Cambodge ; Dr Kerya Chau Sun, porte-parole de l’Autorité nationale Apsara ; et M. Casey Barnett, président de la CamEd Business School — a donc ensuite procédé à l’annonce des trois vainqueurs de ce concours.
Pour le prix du Jeune Talent, la jeune Cambodgienne Ork Socheata a été désignée. Son œuvre intitulée « Once You’re on Your Own – Une Fois que l’On Est Seul » représente un dessin en noir et blanc réalisé au marqueur noir et au crayon, illustrant un personnage doté d’ailes, au crâne ouvert d’où s’échappent des papillons et qui tend un cœur vers un décor de feuilles et de fleurs. On remarque aussi une tête de lion qui apparaît dans le coin supérieur gauche de l’œuvre.
Melissa Quach a remporté le prix du public pour son splendide tableau intitulé « I interweaved my past and my future, forging a path towards independent dawn - J’ai entremêlé mon passé et mon avenir, traçant un chemin vers une aube libre ». On y voit un adolescent et un enfant cambodgiens près d’une rivière au crépuscule, l’ado tenant une bouteille ovale contenant un paysage miniature de palmiers et de montagnes. Symbole probable d'un chemin depuis une relative obscurité vers un paysage de liberté.
Enfin, l’artiste Nout Daro a reçu le prix du jury avec sa fresque intitulée « My Life my Rule – Ma vie, mon éthique ». Réalisée à l’acrylique sur toile, l’œuvre présente une figure centrale composée d’éléments naturels, ressemblant à un masque avec de grandes structures semblables à des feuilles.
Selon l’artiste, la fleur de lotus rose symbolise la pureté et la renaissance et les extensions en forme de cornes qui s’élèvent de la tête du personnage mettent en valeur le thème de l’affirmation de la présence et de l’identité.
My Life My Rule mêle aussi deux mains pressées l’une contre l’autre en signe de respect, ainsi que cette fleur de lotus qui peut, peut-être, rappeler le monument de l’indépendance.
L’artiste explique le symbolisme de sa fresque en décrivant le lotus comme une « métaphore du voyage de l’adversité à l’élévation spirituelle, de la boue à l’autel du culte ». Les feuilles de plantes qui tombent, faisant office d’engrais, représentent la nature cyclique et interconnectée de la vie.
« Toutes mes peintures comportent des feuilles, symbolisant la nature et inspirées par mes aventures. J’évite d’ajouter des détails, car toute matière naturelle qui tombe dessus se fond inévitablement dans le sol » explique Daro.
Il confiera également qu'il ne s'attendait pas à remporter ce concours « au vu des nombreuses œuvres de qualité qui étaient en compétition ».
Grande joie pour les lauréats, quelques petites déceptions, mais un sentiment général de satisfaction parmi les artistes et un directeur d’hôtel ravi de cette soirée.
« C'est un succès, tant pour l'affluence que pour l'exposition elle-même car sept tableaux ont déjà étaient vendus », confiait M. Chevet en fin de soirée.
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