top of page
Ancre 1

Enseignement : Des cours sur les questions LGBTIQ pour les écoliers du Cambodge

Les écoliers du Cambodge suivront des cours sur les questions LGBTIQ (lesbienne, gay, bisexuel, transgenre, intersexe et queer *) dans le but d’éliminer l’intimidation et la discrimination vers cette communauté. La nouvelle est passée relativement inaperçue, mais la démarche constitue une avancée significative vers cette communauté.

Photographie par Lecercle (cc)
A Siem Reap, Photographie par Lecercle (cc)

À partir de la septième année, vers l’âge de 13 ans, des modules couvrant l’orientation sexuelle et l’identité de genre seront intégrés dans les programmes d’éducation sexuelle des écoles, a confirmé Yung Kunthearith, directeur adjoint du département des études de la santé au ministère de l’Éducation. « Il s’agit de promouvoir l’égalité », a-t-il déclaré à la Fondation Thomson Reuters.

« Nous souhaitons que nos enfants soient conscients de ces problèmes et sachent que personne ne doit être victime de discrimination à l’école ou n’importe où ailleurs. »

Tolérance officielle

Le Cambodge n’est pas doté de législation traitant spécifiquement des personnes LGBTIQ. Les mariages homosexuels ne sont ni interdits, ni criminalisés, ni officiellement reconnus par l’État. Alors que l’intégration sociale des LGBTIQ au Cambodge fait des progrès remarquables, une personne sur trois de cette communauté rapporte des problèmes de harcèlement sur le lieu de travail, indique une étude publiée en décembre dernier par le Cambodian Center for Human Rights.

Certains sont encore contraints par les parents à des mariages non désirés ou à une soi-disant thérapie de conversion imposée avec des guérisseurs traditionnels, qui vise à les rendre hétérosexuels ou non transgenres, déclarent les militants.

Avant-garde

Les nouveaux modules d’enseignement aideront à « cultiver un état d’esprit fondé sur les droits afin que les enfants puissent exercer leur libre arbitre », a déclaré Ryan Silverio, coordinateur régional du Caucus ASEAN SOGIE, un groupe de défense des droits des LGBTIQ. « Cette décision place le Cambodge au premier rang de l’éducation LGBT + en Asie du Sud-Est, la Thaïlande voisine étant la seule autre nation connue à avoir inclus ces questions dans l’enseignement ordinaire », a-t-il ajouté.

Jusqu’à présent, 3 100 enseignants cambodgiens ont été formés pour fournir le contenu et les supports des modules d’enseignement, selon Srun Srorn, un activiste LGBTIQ qui a développé ces modules en collaboration avec le ministère cambodgien de l’Éducation. Il a précisé que, bien qu’il persiste une certaine résistance parmi des enseignants « très homophobes », le programme avait généralement été reçu avec « enthousiasme ».

« C’est déjà une victoire pour nous », a-t-il annoncé, ajoutant que, malheureusement, l’intimidation et la discrimination étaient encore monnaie courante parmi les élèves et les enseignants.

« Nous devons commencer maintenant. Dans 10 ou 20 ans, les étudiants d’aujourd’hui seront propriétaires d’entreprises, ils auront des responsabilités… alors nous verrons des évolutions positives dans ce problème de société. »

Appels

La semaine précédant cette annonce, la communauté LGBTIQ avait réitéré son appel au gouvernement cambodgien pour légiférer sur les protections contre la discrimination. Cet appel coïncidait avec un rapport publié par un groupe de défense des droits qui révélait qu’un cinquième des personnes interrogées confiaient s’être vues refuser un emploi en raison de leur identité.

Le Centre cambodgien pour les droits de l’homme avait alors organisé une exposition de photos au Centre Bophana intitulée « Ma voix, mes droits », mettant en vedette des femmes défenseures des droits humains et activistes de la communauté LGBTIQ.

Rapport

Le groupe de défense a également publié un rapport révélant que des membres de la communauté LGBT étaient régulièrement victimes de discrimination sur la base de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre et de leur expression. Cela avait conduit 25 % des personnes interrogées à cacher leur identité lors d’un entretien d’embauche de peur de ne pas être pris.

Noun Sidara, coordinateur du projet sur le genre et l’identité au CCHR, a déclaré que le manque de protections législatives était l’une des raisons pour lesquelles la communauté était victime de discrimination de la part de son entourage, y compris à la maison et au travail.

« S’il n’y avait pas de discrimination, les membres de la communauté auraient les mêmes droits sur le lieu de travail et dans les écoles, notamment en aidant à prévenir la violence domestique de la part de leurs parents », a déclaré Noun Sidara.

Lors de l’exposition, les militants ont souligné que la communauté se heurtait à des obstacles pour accéder à l’enseignement supérieur et souhaitait une législation pour promouvoir l’égalité du mariage.

Chhun Monyvichera, qui s’est identifiée comme lesbienne, a déclaré que la discrimination contre les membres de la communauté rendait difficile l’accès aux opportunités et à s’exprimer librement. « Je veux voir des protections légales pour la communauté LGBTIQ, afin que ses membres puissent montrer de quoi s’ils sont capables », a déclaré Chhun Monyvichera.

March Sotheary, directrice adjointe du Département de l’égalité des sexes au ministère des Affaires féminines, a déclaré qu’en dépit de l’absence de protections législatives, la discrimination contre la communauté LGBTIQ restait « limitée ». « Cela signifie qu’ils peuvent se marier. Bien que la loi ne le reconnaisse pas, nous ne restreignons pas leur droit au mariage. », a-t-elle affirmé.

Avec VOA Khmer

*Queer : terme générique pour les minorités sexuelles et de genre qui ne sont pas hétérosexuelles ou cisgenres

Merci pour votre envoi !

  • Instagram
  • Facebook Social Icône
  • Gazouillement
  • LinkedIn Social Icône

Accueil   Économie   Tourisme     Culture     Destination     Gastronomie     Sport   Environnement 

bottom of page