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Ancre 1

Contes et Légendes du Cambodge : L’histoire du tresseur de bottes en feuille de palmier

Autrefois, il existait un homme qui savait bien tresser des bottes en feuille de palmier. Voulant avoir un domestique, il alla tresser des bottes à la cime d’un palmier en rêvant : « Si je tresse une boîte, je la vendrai dix sous et si je tresse mille boîtes, j’obtiendrai cent riels. Ensuite j’achèterai un domestique. S’il ne me donne pas satisfaction, je lui enverrai des coups de pied. »

Ayant réfléchi ainsi, il leva ses mains et ses pieds pour frapper des pétioles de palme. Il perdit l’équilibre et tomba de la cime du palmier. Mais il arriva à saisir au passage une palme et resta se balançant dans l’air comme si on l’avait suspendu. À ce moment-là passa par hasard un cornac monté sur son éléphant.

Le vannier s’écria : « Si vous m’aidez à descendre de la cime du palmier, j’accepterai d’être votre serviteur à vie ».

Le cornac, l’ayant entendu, fut très content. Il conduisit son éléphant sous le palmier et se mit debout sur le dos de ce pachyderme. Puis il se haussa et tendit ses mains pour prendre les pieds du vannier. Le mouvement fit remuer le dos de la bête qui brusquement s’en alla. Le cornac resta suspendu avec cet homme. À ce moment-là quatre hommes chauves, partis à la recherche de domestiques pour servir leurs femmes respectives, arrivèrent sous ce palmier. Le cornac et le vannier se mirent à pousser des cris : « Eh, Messieurs ! Si un parmi vous peut nous aider à descendre de la cime de ce palmier, nous deux, nous accepterons d’être vos serviteurs à vie ».

Les quatre chauves, les ayant entendus, furent pris d’une grande joie et réfléchirent :

« Nous les aurons comme esclaves selon notre désir ».

Alors ils s’écrièrent :

« Nous quatre, nous pouvons vous aider ».

Les quatre chauves se mirent debout sous le palmier, prirent un pagne et en nouèrent chacun un coin à leur cou. Puis ils avertirent le vannier et le cornac en criant ;

« Eh, vous deux ! Laissez-vous tomber de la cime du palmier ».

Les deux hommes se jetèrent sur le pagne tendu par les quatre chauves. Cela fit tirer brusquement le pagne. Les quatre chauves se heurtèrent tête contre tête et moururent sur le coup. Quand le cornac et le vannier virent que les quatre chauves étaient morts ainsi, ils eurent peur et allèrent avertir une vieille femme :

« Ô, grand-mère ! Si vous arrivez à arranger l’affaire, nous deviendrons vos serviteurs à vie »

La vieille femme fut transportée de joie car son mari était allé défricher son champ dans la forêt et elle dit :

« Si c’est ainsi, vous allez transporter les quatre cadavres chez moi et vous les envelopperez ».

Puis la vieille dame leur ordonna de sortir de la maison seulement un cadavre. Ensuite elle se mit à se lamenter. Les gens du village la questionnant, elle répondit :

« Mon mari est mort ».

Ils emportèrent le cadavre pour le faire incinérer. La vieille leur recommanda :

« Veuillez le brûler bien ! Quand il était vivant, il m’aimait beaucoup ».

Quand fut brûlé le premier cadavre, la vieille femme s’écria :

« Mon mari est revenu à la maison ».

Les gens du village transportèrent un autre cadavre et l’incinérèrent aussi. Ayant recommencé la même opération quatre fois, ils virent alors sortir de la forêt le vieillard, le véritable mari de cette vieille femme qui avait le corps entier taché de charbon. Les gens du village, l’ayant aperçu ainsi, le saisirent de force et le brûlèrent vif…

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