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Archive & Chronique : Mes chers parents, je suis bien arrivé à Phnom Penh

En sortant de l’avion, la chaleur est le premier élément hostile. On s’y habitue. Mais la circulation, c’est tout simplement un autre monde !

Mes chers parents, je suis bien arrivé à Phnom Penh, nouvelle série de chroniques originales

L’impression d’être dans un jeu vidéo en trois dimensions. Les motos se faufilent partout. Comme des serpents, elles glissent entre des voitures qui sont souvent aussi grosses que des camions ; elles remontent des avenues à contre-sens, montent sur les trottoirs. Et j’en passe ! Les motos servent à tout. Ils leur accrochent des petits carrosses et en font des tuk tuks, sortes de taxis. Ils leur accolent des roulottes et en font des commerces ambulants. Pratique, ça permet aux vendeurs d’aller directement là où se trouvent les clients.

Remarquez, je croise des gens qui portent le casque. Parfois ils ne sont même pas à moto. Ils font leurs courses dans les supermarchés ou dans le marché à côté de là où j’habite, avec leur casque sur la tête.

Souvent, ceux qui portent le casque en marchant portent également des pyjamas comme chez nous. Mais pas pour rester à la maison. Ce sont des pyjamas d’extérieur.

Les gens ici sont très adroits et sont capables de monter à quatre, cinq ou plus sur leurs motos. Ils posent les bébés à califourchon sur leurs genoux ou debout à l’avant sur le cadre s’ils ont plus âgés, en équilibre. Et en route ! Ils les tiennent quand même d’une main, mais peuvent fumer une cigarette ou envoyer des SMS en même temps.

J’ai appris qu’on pouvait mettre n’importe quoi sur une moto, des choses immenses comme des lits, des armoires, des échelles, des baies vitrées, etc. Même des énormes cochons dans des paniers ! Pour les voitures, on se croirait au salon mondial de l’auto. Porsche, Land Cruiser, Land Rover, Rolls-Royce, BMW, Audi et j’en passe. Je n’avais jamais vu autant de Lexus au mètre carré.

La conduite se fait à droite dans le meilleur des cas, mais les véhicules sont autorisés à avoir le volant d’un côté ou de l’autre. Au choix. C’est peut-être à cause de l’emplacement du volant qu’on ne roule pas toujours à droite à vrai dire. Les virages à gauche se prennent totalement à gauche. On se déporte dans la file opposée longtemps avant de tourner puis, après le virage, il suffit de rejoindre sa voie, toujours en biais. Le jeu est d’éviter un maximum de véhicules qui arrivent en face en les forçant à se déporter du côté d’où l’on vient.

C’est compliqué à expliquer et c’est assez flippant au début. Mais c’est la règle. Je crois que c’est même la seule règle qui est respectée intégralement ici.

Autre originalité, les feux rouges : tant que les gens devant nous avancent, il faut avancer aussi. Les panneaux « sens interdit » n’interdisent personne de rouler dans le sens qu’ils veulent. Mes amis moto-taxis m’ont expliqué la raison : le sens interdit s’active uniquement lorsque des policiers sont en faction dans la rue. Sans policiers alentour le panneau perd toute sa valeur.

On trouve des choses vraiment étonnantes sur la route, comme l’essence, qui est vendue dans des bouteilles en verre. En dehors de Phnom Penh, c’est un festival d’engins tous plus étonnants les uns que les autres. Comme ces camions sans carrosseries que les Cambodgiens appellent « Kho Youn », et qui se traduit par « vaches à moteur ». À rendre jaloux Mad Max. Et je ne parle pas des motos qui tirent des remorques aussi grosses que des porte-conteneurs.

Bon je vous ai tout dit. Je vous laisse. Avec mes nouveaux amis du quartier, on a décidé de partir deux jours à la mer. À 8 dans une Camry. Frédéric Amat

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