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Chronique & Cambodge : Geste historique à un passage pour piétons dans la capitale Phnom Penh !

Vendredi matin (6 août), alors que je me rendais à la banque près de chez moi, le conducteur d’un SUV rouge a fait un geste historique — et je pèse mes mots — et devrait recevoir un prix « Roue d’or » de la part des autorités.

Circulation dans Phnom Penh
Circulation dans Phnom Penh. Photographie Bryant Wong

Je m’explique

Ceux qui lisent cette chronique savent que, ayant fait le choix de ne pas conduire de véhicule motorisé, j’utilise autant que possible les deux jambes dont la nature m’a doté à cet effet pour me déplacer dans la capitale.

Mes constantes déambulations à pied dans les rues et boulevards de Phnom Penh m’ont donné de nombreuses occasions d’exprimer ma colère et de dénoncer l’intolérable et dangereux non-respect du Code de la route par la plupart des usagers motorisés ; la privatisation abusive des trottoirs qui oblige souvent les piétons à marcher dans la rue à leurs risques et périls ; les agents de la police de la route qui ont souvent la tête ailleurs, pour le dire poliment, lorsqu’il s’agit de régler le chaos de la circulation.

J’imagine que de nombreux automobilistes ou motocyclistes se sont dit pourquoi il n’irait pas se dégourdir les jambes à la campagne, ce piéton grincheux, et arrêter de vouloir imposer des règlements qui nous feraient perdre du temps dans la circulation.

Eh bien, non : je ne suis pas un piéton grincheux. En plus de contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre à l’origine, selon une écrasante majorité d’experts, du changement climatique et de ses effets dévastateurs, je veux simplement rappeler, à travers ces coups de gueule, que les rues et les trottoirs sont des espaces publics que tous les usagers — motorisés ou non — doivent partager en respectant ce que l’on appelle le « Code de la route » ainsi que les politiques d’occupation de l’espace urbain.

« Heureusement, ma longue expérience de piéton dans les rues de la capitale m’a permis de développer quelques réflexes de base auxquels je dois probablement ma vie d’aujourd’hui »

Par exemple :

toujours regarder à droite et à gauche avant de traverser une rue, même si elle est à sens unique ; attendre au moins 15 secondes après que le feu soit passé au rouge avant de traverser la rue ; si possible, marcher face à la circulation lorsque les trottoirs sont transformés en parkings ou que les restaurants de rue vous obligent à marcher dans la rue ; etc.

Revenons à cette chronique et à ce merveilleux conducteur au volant d’un SUV rouge. Savez-vous ce qu’il a fait et qui m’a laissé pantois ? Alors que je traversais la rue à l’intersection de la rue 63 et du boulevard Sihanouk, le feu « piéton » étant vert, ce conducteur qui tournait à droite sur la rue 63 s’est arrêté et m’a fait signe de la main de continuer à marcher.

Son feu était vert comme le mien, mais il m’a laissé la priorité comme les piétons sont censés l’avoir aux passages pour piétons — pour ceux qui ne le savent pas, un passage pour piétons est indiqué sur la chaussée par des bandes blanches successives qui montrent les zones réservées aux piétons et où, ayant la priorité, ils peuvent traverser la rue en toute sécurité, surtout si le feu pour piétons est vert lorsqu’il y a des feux pour piétons à une intersection.

« Et croyez-le ou non : C’était la première fois dans ma vie de piéton à Phnom Penh que cela arrivait »

Jamais jusqu’alors un conducteur de véhicule ne m’avait laissé passer alors que je me trouvais sur un passage pour piétons et que le feu « piéton » était vert. Et encore moins me laisser passer avec un sourire.

En général, personne ne s’arrête et, pire encore, vous courez le risque d’être renversé par l’un de ces motocyclistes livreurs fous qui se sont multipliés.

Cela s’est passé si vite que je n’ai vu que vaguement un sourire et une main me faisant signe de continuer à marcher, sans pouvoir dire s’il s’agissait d’un conducteur homme ou femme. Alors, Madame ou Monsieur qui conduisait ce SUV rouge, permettez-moi de vous décerner la « Roue d’or » du Grand Ordre de la Civilité Routière. Les autorités seraient bien avisées d’instaurer cette distinction, car la plupart des conducteurs de Phnom Penh semblent se disputer la médaille du Grand Ordre de l’Inconvenance routière.

Avec l’aimable autorisation de Cambodianess

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