Chers lecteurs, dans la continuité de ma série de portraits de Khmers au parcours atypique à travers le monde, nous retournons en Californie, à Long Beach. J’ai donc le plaisir de vous faire découvrir aujourd’hui - en exclusivité - le fondateur de la marque de vêtements qui fait un malheur sur les réseaux sociaux : REP CAMBODIA.
Cambodge Mag est également ravi de vous annoncer que cette interview est la première que le créateur implanté à Cambodia Town accorde à un magazine.
Entretien
Qui se trouve derrière REP CAMBODIA ?
Je m’appelle Cameron Sam, né dans un camp de réfugiés en 1981, Marie et père de trois enfants… et je suis le fondateur de REP CAMBODIA. La marque a vu le jour après l’essai de deux autres marques de vêtements qui m’ont permis de bien connaître le processus de fabrication de vêtements :
La 1ère STRONG BEACH FIT
La seconde une marque de fitness se nommait FIT FAM APPAREL
Voici huit ans que votre marque a vu le jour. Quel a été votre déclencheur pour concrétiser la mise en avant de la culture khmère ?
Il est important à mes yeux que notre culture soit reconnue à travers le monde et que les générations présentes et futures soient fières de ce que nous sommes, malgré les tragédies et les killing fields
En vivant à Long Beach, j’ai finalement pu voir la naissance de CAMBODIA TOWN en 2007 et je savais dès lors que le moment était venu de faire quelque chose pour nous mettre en avant
C’est une première en Californie de voir un créateur khmer aussi impliqué pour représenter sa culture de manière urbaine. Comment la communauté khmère de Cambodian town a-t — elle accueilli cette initiative ?
La communauté a de suite était très réceptive et fière aussi d’arborer la marque
Quelle est l’importance de la culture khmère dans votre quotidien ?
Sa place est primordiale et je m’efforce de parler khmer au quotidien avec toute la famille. La musique khmère tient aussi une place très importante dans ma vie, tout comme la transmission de nos traditions.
Quelles ont été les principales difficultés pour lancer ce beau projet ?
Le plus dur fut sans aucun doute de concilier ma vie familiale ainsi que mon travail à plein temps de l’époque avec le lancement de ce projet.
J’y ai consacré mes nuits et découvert le pouvoir des réseaux sociaux et leur possibilité de me donner un réel retour des consommateurs.
Votre ligne est disponible uniquement en ligne. Comment avez — vous fait pour vous faire connaître aussi rapidement ?
En me focalisant sur le compte Instagram et en le nourrissant au quotidien de la meilleure façon que je puisse le faire
Votre premier produit phare était le Classic Angkor Wat SnapBack et le succès fut immédiat. D’où est venue cette idée de commencer par cet item ?
Une conversation avec mon cousin a fait germer cette idée. Chaque cambodgien ici a une gravure d’Angkor Wat chez soi et la casquette est un accessoire populaire aux usa.
Quelles seraient vos trois créations préférées ?
Ma première création donc la casquette Angkor Wat (photo ci-dessous)
Le T-shirt rouge de Baseball
Le T-shirt aux effets 3-D
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Je dirais qu’il me plait à donner une certaine forme de vie à notre culture, puis ma famille, et en particulier mes parents
Votre page Instagram n’est pas présentée de façon conventionnelle. Ce sont tous vos clients qui font la vedette. Comment ce concept est-il né ?
Des mes premières ventes, les acheteurs ont d’eux-mêmes posté sur leurs pages en me taguant. J’ai pensé qu’il serait sympa et différent de me servir de tous ces posts pour en faire la propre page de la marque.
Vos vêtements sont très « sportwear ». Face à votre succès, avez - vous songé à développer une ligne plus classique ? Ou pourquoi pas plus ethnique ?
Oui je considère définitivement ces deux options pour le futur.
Avez - vous l’occasion de rentrer parfois au Srok khmer ?
La dernière fois que j’y suis allé remonte à 2011… je suppose sue beaucoup de choses ont changées depuis
Être un créateur khmer aux usa en 2022 reste encore un phénomène rare. Pourriez-vous nous expliquer ce constat ?
Oui cela reste rare, mais je crois profondément qu’il y a une place pour chacun d’entre nous ! Alors, si vous êtes khmer (e) et que l’envie de créer vous prend… n’hésitez pas.
Avez - vous des projets fous qui vous tiendraient à cœur de réaliser ?
Oui je me sens prêt désormais à collaborer avec d’autres Khmers influents, notamment des musiciens khmers (j’ai collaboré précédemment avec Jay Chan) afin de créer encore d’autres projets, toujours dans le but de maintenir notre mouvement en première scène.
Dans les années 2000, une marque fut créée par des Afro-Américains qui se basait sur le même type de message FUBU — for us by us. Aujourd’hui votre marque est bien plus que ça, c’est un mouvement. Si vous deviez faire passer un nouveau message par l’intermédiaire de votre marque, quel serait — il ?
Représentez ce que vous êtes
N’oubliez jamais d’où vous venez
Poussez toujours notre culture de l’avant
Propos recueillis par Françoise framboise (Chantha R)
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