Cambodge & Volontariat : Morgane Levasseur, jeune Française engagée pour Kep Children
- La Rédaction

- 13 oct.
- 4 min de lecture
À 25 ans, Morgane Levasseur incarne la jeunesse dynamique et engagée qui œuvre à la promotion de la solidarité et de l'engagement au Cambodge. Originaire de la région parisienne, elle est arrivée au Cambodge il y a un an et demi pour s’investir dans l’association Kep Children.

Parcours, expérience sur le terrain, défis rencontrés et vie au Cambodge… Morgane nous confie son aventure humaine et professionnelle dans cette interview.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Morgane Levasseur, j’ai 25 ans, je viens de la région parisienne. Mon parcours universitaire est d’abord axé sur la gestion de projets socio-culturels avant que je ne me spécialise en santé publique, avec un master orienté vers la prévention et la promotion de la santé. Je suis arrivée au Cambodge il y a environ un an et demi pour rejoindre Kep Children. J’ai commencé par un service civique de dix mois où je participais à la promotion des activités sur les réseaux sociaux et à l’animation avec les éducateurs sur place.
Ensuite, j’ai eu l’opportunité de prolonger mon engagement via un volontariat de solidarité internationale, toujours au sein de Kep Children, avec des missions plus larges comme la recherche de fonds, le développement de projets, les partenariats et la gestion de la communication.
Comment se déroule une journée type chez Kep Children ?
On commence tous à 7h30 par se retrouver, c’est aussi l’heure d’accueil des enfants, notamment des maternelles amenés en tuktuk. Cela facilite la vie des familles qui peuvent vaquer à leurs occupations.
Dès leur arrivée, on prend un moment pour les accueillir, voir comment ils vont et s’ils manquent de quelque chose. Après cela, on fait un briefing avec la directrice et ma collègue en service civique pour planifier la journée, avant de commencer nos tâches respectives.

Pour ma part, je passe beaucoup de temps devant l’ordinateur, à gérer les mails notamment car nous avons plusieurs partenaires, et des bénévoles en France qui travaillent souvent avec le décalage horaire. Je fais aussi régulièrement des pauses pour vérifier que le goûter des enfants se passe bien et rester en contact avec l’équipe.
Combien de temps vous reste-t-il sur ce projet ?
Le contrat est d’un an renouvelable, j’ai choisi de le prolonger six mois, il me reste donc environ dix mois avant de terminer fin juillet.
Quelles sont vos perspectives après cette mission ?
J’aimerais retourner en France pour continuer ma formation dans la santé publique. Ce domaine me tient particulièrement à cœur. Je souhaite travailler sur des projets de santé à l’échelle locale en France avant de peut-être repartir pour des projets internationaux ou locaux, notamment liés à l’agriculture et à l’éducation.
Quelles ont été vos premières impressions en arrivant au Cambodge et dans l’ambiance de travail ?
Ce qui m’a sauté aux yeux, c’est cette absence totale de procrastination. Ici, tout se fait à la minute. Dès qu’une idée naît, on la met en œuvre rapidement. J’avais l’habitude dans mes emplois précédents de prendre du temps, demander beaucoup de validations, ici c’est très différent, on est dans l’action directe.
Ce qui m’a demandé une grande capacité d’adaptation, être flexible, toujours disponible et avoir l’énergie pour agir sur le terrain quotidiennement.
C’est très gratifiant de voir les projets évoluer aussi vite.
Quels ont été les défis majeurs ?
La barrière de la langue a été un vrai challenge. Dans notre équipe de neuf salariés chez Kep Children, seule la directrice parle anglais, tous les autres communiquent essentiellement en khmer. Il a donc fallu apprendre cette langue pour échanger facilement avec tout le monde.
Que faites-vous hors du travail ?
Je découvre beaucoup le Cambodge. Il existe plusieurs associations francophones, ce qui permet de rester en contact avec la communauté française locale et de rencontrer d’autres associations. Je me lie d’amitié aussi avec les jeunes khmers engagés, beaucoup parlent anglais. Le cadre est très vert, nous allons souvent marcher en campagne et profiter des couchers de soleil.
J’ai découvert une salle de sport à prix très abordable, ce qui est super pour rester en forme. Je pratique aussi le vélo et surtout j’adore cuisiner, notamment fusionner les saveurs françaises et cambodgiennes, en apprenant à utiliser des condiments khmers dans mes recettes françaises, c’est une belle aventure culinaire.
Un dernier mot ?
Nous avons un poste de service civique à pourvoir dès janvier 2026. Je cherche donc ma future collègue pour continuer ce beau travail !
À propos de KEPCHILDREN : un engagement pour l’éducation et l’avenir des enfants à Kep
Depuis sa création en 2012, KEPCHILDREN s’est donné pour mission de faciliter l’accès à l’éducation des enfants les plus défavorisés du village de Kep, situé au sud du Cambodge. Cette association franco-cambodgienne accompagne près de 70 enfants chaque jour, en partenariat étroit avec l’école publique locale, ainsi que l’école maternelle Educating Smiling Children et le lycée Chomka Dong, à une dizaine de kilomètres du village.

Au-delà de la simple scolarisation, KEPCHILDREN adopte une approche globale visant à améliorer les conditions de vie des enfants et de leurs familles. L’association ne se limite pas à la fourniture de matériel scolaire, uniformes et chaussures distribués deux fois par an, mais propose également des cours de soutien en khmer, en mathématiques et en anglais. Les plus petits de 3 à 6 ans bénéficient d’un jardin d’enfants matinal. En termes de santé, KEPCHILDREN organise un bilan dentaire annuel, rembourse les frais médicaux et met à disposition un espace douche au sein de ses locaux.
Le moyen de transport est aussi un enjeu important ; l’association offre des vélos aux enfants plus grands et assure un ramassage en tuk-tuk pour les maternelles, avec une aide au financement de motos possible pour les adolescents poursuivant des études supérieures. Une aide socio-éducative personnalisée accompagne les familles pour améliorer leur bien-être global, incluant un soutien économique, social et sanitaire. La distribution alimentaire comprend 10 kg de riz par mois et par enfant, avec un repas journalier pour les maternelles et deux repas hebdomadaires pour les plus grands.
L’épanouissement culturel de ces enfants est favorisé par des sorties récréatives, des cours de boxe khmère, des mini-camps et un centre aéré hebdomadaire. La philosophie de KEPCHILDREN repose sur « faire ensemble », refusant toute forme d’assistanat, et insiste sur un accompagnement individualisé adapté à chaque réalité familiale. Chaque enfant et sa famille signent un contrat moral garantissant l'assiduité scolaire, base d’un partenariat engagé.







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