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Cambodge & Tourisme : Chhay Sivlin, « privilégier la qualité sur la quantité »

Mme Chhay Sivlin, présidente de la « Cambodia Association of Travel Agents », donne son point de vue sur les tendances et défis auxquels le secteur du tourisme cambodgien est aujourd'hui confronté.

Mme Chhay Sivlin, présidente de la « Cambodia Association of Travel Agents »
Mme Chhay Sivlin, présidente de la « Cambodia Association of Travel Agents »

La « Cambodia Association of Travel Agents » ou Association cambodgienne des agents de voyage (CATA) est se présente comme « l’unique voix des agents de tourisme cambodgiens et des associations de l’industrie du tourisme ». Selon Mme Chhay Sivlin, l’association agit donc, en plus de la Fédération du Tourisme au Cambodge, comme un intermédiaire entre le gouvernement et les acteurs du privé à propos de politique touristique et de relance au sein du Royaume.

Le Cambodge a accueilli plus de six millions de visiteurs en 2019, dont de nombreux Chinois, mais ne prévoit qu’un million d’arrivées internationales en 2022 en se basant sur les chiffres du gouvernement. Selon Chhay Sivlin, bien que lent à remonter la pente, le secteur reste prometteur :

« La reprise globale est plutôt lente, mais régulière. Les entreprises liées au tourisme redémarrent aussi lentement, tandis que d’autres sont sur le point de reprendre leurs activités ».

Ne pas dépendre des Chinois

Un autre domaine évoqué est la perception d’une dépendance excessive des visiteurs chinois au Cambodge. En 2019, les touristes chinois représentaient 2,4 millions d’arrivées, soit 36 % du total des visiteurs, un nombre qui est tombé presque à zéro après que la Chine eut pratiquement verrouillé ses frontières.

Selon Chhay Sivlin, cela représente en fait une chance de diversification au sein du Royaume :

« Depuis la réouverture, la grande majorité des touristes viennent des pays voisins, la Thaïlande et plus particulièrement le Vietnam. Outre le marché chinois, le Cambodge envisage de promouvoir d’autres pays de l’ASEAN en raison de leur proximité, de leur facilité de déplacement et de leur accès sans visa », dit-elle.

Chhay Sivlin présente l’Inde comme un marché potentiellement énorme pour le Cambodge en raison de son économie à croissance rapide, de sa proximité et de ses similitudes culturelles. Contrairement à la Chine, l’Inde s’est complètement rouverte aux voyages entrants et sortants et manifeste un intérêt croissant pour les affaires.

S’orienter vers l’écotourisme et le haut de gamme

Selon Mme Sivlin, la possibilité de croissance consiste à donner la priorité aux voyageurs haut de gamme, ou à privilégier la « qualité sur la quantité », ce dont le Cambodge pourrait également bénéficier, avec des exemples tels que le Shinta Mani Wild.

« Shinta Mani Wild est l’exemple parfait d’une expérience de “glamping” dans la nature intacte et la sérénité du pays tout en offrant une expérience haut de gamme supérieure. Nous sommes certainement favorables à ce type investissements haut de gamme au Cambodge », dit-elle.

Une fréquentation massive est une préoccupation constante dans les destinations touristiques populaires
Une fréquentation massive est une préoccupation constante dans les destinations touristiques populaires

C’est dans le secteur de l’écotourisme que la présidente de la CATA voit également un énorme potentiel de croissance :

« Nous avons besoin d’un éventail plus diversifié de stations balnéaires pour répondre aux besoins de toutes les catégories de touristes qui visitent le pays. Je me réjouirais de voir plus de développements dans ce secteur au Cambodge, afin d’attirer davantage de touristes internationaux dans d’autres régions du pays », précise-t-elle.

Plan de relance de 150 millions de dollars

En mai, le gouvernement cambodgien a annoncé un plan de relance de 150 millions de dollars pour aider le secteur du tourisme, mais cela ne s’est pas fait sans controverse, les parties prenantes se plaignant que l’accès à ces fonds n’ait pas été facile.

Expliquant l’impact de l’annonce de ce programme sur l’industrie, Chhay Sivlin déclare : « Le potentiel du plan de relance est énorme, car les entreprises ont besoin de rénover et de réparer pour revenir aux normes antérieures à la loi COVID, sans parler de l’investissement dans les ressources humaines. À cet égard, nous saluons cette initiative. Cependant, nos membres n’ont pas encore pu accéder à l’argent, car il n’a pas été débloqué par le ministère de l’Économie et des Finances, malgré l’annonce déjà effectuée », ajoute-t-elle.

Elle avance même que même lorsque les fonds seront débloqués, des obstacles bureaucratiques empêcheront probablement ceux qui en ont le plus besoin de les recevoir : « Les prêteurs exigeront toujours des propriétaires d’entreprises des documents financiers qu’ils n’ont pas à cause de la crise sanitaire ».

Selon Chhay Sivlin, les documents financiers ne devraient pas être une condition préalable pour qu’une entreprise puisse accéder aux fonds, puisqu’elle était déjà en difficulté et donc pas maintenant en mesure de demander des prêts.

« La solution que je propose est que le gouvernement facilite les exigences documentaires pour que les propriétaires d’entreprises puissent demander des prêts dans le cadre du plan de relance, ce qui leur faciliterait l’accès aux fonds afin de renforcer leurs activités ».

Toutefois, Chhay Sivlin tient également à souligner les domaines dans lesquels le gouvernement cambodgien a aidé l’industrie et donc ses membres, notamment en ce qui concerne la vaccination du pays, la réouverture des frontières et l’investissement dans les infrastructures.

Elle a également dressé une liste des domaines dans lesquels le gouvernement cambodgien a apporté une aide supplémentaire pour accélérer la reprise de l’industrie. L’un de ces domaines concerne les ressources humaines et le personnel touristique qualifié, beaucoup ayant quitté le secteur pendant la pandémie pour d’autres activités.

Mme Sivlin suggère que le gouvernement cambodgien offre des sessions de formation gratuites, ainsi que des incitations pour que les travailleurs reviennent dans le secteur en prévision de l’augmentation du nombre de touristes.

En outre, l’association CATA souhaite également que l’on aide à résoudre les problèmes survenus pendant la période de la pandémie, notamment à propos des dettes contractées pendant cette période.

« Les dettes de l’année précédente et les audits effectués pendant la pandémie doivent être annulés. Beaucoup de nos membres craignent de rouvrir à cause de ce problème et cela pourrait conduire à la fermeture de nombreuses entreprises, mais aussi à une perte de personnel touristique formé et professionnel », conclut Mme Sivlin.

Gareth Johnson avec notre partenaire Cambodia Investment Review

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