Le Cambodge célébre aujourd’hui le 70e anniversaire de Sa Majesté Preah Bat Samdech Preah Boromneath Norodom Sihamoni.
Biographie
Sa Majesté le roi Norodom Sihamoni (នរោត្តម សីហមុនី) est l’aîné des deux fils du défunt Roi-père Norodom Sihanouk et de la reine, Norodom Monineath. Le nom de Sihamoni est issu de la contraction de Sihanouk et Monineath.
Au moment de la naissance de Norodom Sihamoni, le Cambodge s’émancipait alors de la France qui jusque-là maintenait un statut de protectorat sur le royaume.
Malheureusement, la toute nouvelle nation se trouvait aussi à l’aube d’une longue période de guerre et de troubles dans la région et le prince Sihamoni passera une grande partie de sa vie à l’extérieur du Cambodge.
Jeunes années
Dès son plus jeune âge, Norodom Sihamoni montrera une belle aptitude pour les arts. Le jeune prince partira étudier en Tchécoslovaquie à l’âge de 9 ans et, à 14 ans, il jouera dans « Le Petit Prince », une fiction réalisée par son père, grand amateur du 7e art.
Après la destitution du roi Sihanouk lors du coup d’État de 1970, le prince restera à Prague où il fréquentera le Conservatoire national et l’Académie des arts musicaux, se concentrant sur la danse, la musique et le théâtre. Un documentaire réalisé par Vladimir Sís fut tourné sur le prince à Prague en 1967, sous le titre de « L’autre petit prince (Jiný malý princ) ».
Voir un extrait ci-dessous :
1975
En 1975, le prince rejoint son père en Corée du Nord et poursuit des études de cinéma. Il suivra ensuite ses parents en retournant à Phnom Penh alors que sévit le régime totalitaire des Khmers rouges. Il sera maintenu en résidence surveillée au palais royal. Plusieurs de ses frères et sœurs seront assassinés au cours de cette période sombre de l’histoire du royaume.
Après les Khmers rouges
Après la chute de Pol Pot, la famille est évacuée en Chine, où Norodom Sihamoni travaille avec son père pendant deux ans. En 1981, il s’installe à Paris et devient professeur de danse classique. Il formera sa propre troupe de danse, appelée Ballet Deva.
Le souverain chorégraphiera certaines des plus belles performances de la troupe et réalisera deux films sur la danse. En 1992, il sera nommé représentant permanent du Cambodge auprès des Nations Unies.
En 1993, année du retour de son père dans le royaume, Norodom Sihamoni devient le représentant permanent du Cambodge auprès de l’UNESCO, poste qu’il occupera jusqu’en 2004. Francophile convaincu, le monarque parle aussi couramment anglais, tchèque, et russe.
Couronnement
Le 14 octobre 2004, Norodom Sihamoni sera désigné par un conseil spécial de neuf membres, dans le cadre d’un processus de sélection rapidement mis en place après l’abdication surprise du roi Norodom Sihanouk. La sélection sera approuvée par le Premier ministre Hun Sen et le président de l’Assemblée nationale, le prince Norodom Ranariddh (le demi-frère du nouveau roi).
Norodom Sihamoni sera officiellement nommé roi le 29 octobre 2004.
Monarque constitutionnel, ses prérogatives sont définies par la constitution du 24 septembre 1993 qui, dans son article 7, stipule que le Roi du Cambodge règne, mais n’exerce pas le pouvoir. Les craintes que le jeune monarque aurait pu avoir des difficultés à être à la hauteur de la réputation de son père charismatique et politiquement avisé furent dissipées lorsque, au début de son règne, il s’est montré comme un souverain digne, humble envers son peuple et désireux de tendre la main aux Cambodgiens.
En plus de nombreux voyages diplomatiques à l’étranger, le roi effectue régulièrement des visites dans les villages des provinces rurales pour apporter de l’aide et s’entretenir avec les populations locales. Durant la période de pandémie et de verrouillage, le souverain et la Reine mère ont effectué de nombreux dons vers les plus démunis affectés par les problèmes issus de la crise sanitaire.
CG - Photographies AKP
