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Photo du rédacteurChristophe Gargiulo

Cambodge & Initiative : Apprendre le Khmer avec Fabien Peyronnet, publication enfin disponible

Apprendre le Khmer n'est pas forcement une tâche facile, l'enseigner n'est certainement pas aisé non plus et, enfin, publier une méthode d'apprentissage, en format digital et papier, est un projet de longue haleine que le Français de Kampot, Fabien Peyronnet, vient de concrétiser avec la parution de l'ouvrage « LA GRAMMAIRE FRANCAISE au service de LA LANGUE KHMERE ».

« LA GRAMMAIRE FRANCAISE au servie de LA LANGUE KHMERE »

Pouvez-vous nous parler des motivations qui vous ont poussé à éditer ce livre ?

Comme vous le savez, j’ai créé il y a plus de 3 ans ma page « apprendre le khmer » sur Facebook. Créer une nouvelle publication quotidienne n’est pas facile, et je voulais surtout éviter de dire deux fois les mêmes choses, donc j’ai eu le besoin de structurer tout ça, et j’ai commencé à rédiger un livre.

À un moment donné également, j’ai eu besoin de revoir entièrement la phonétique que j’utilisais au début des publications, cela m’a demandé plus de trois mois de travail, et ce travail je l’ai aussi retranscrit dans ce livre, afin d’expliquer lettre par lettre, son par son, pourquoi j’avais fait tel ou tel choix de retranscription de la langue khmère en lettres romanes compréhensibles pour les lecteurs francophones.

Un livre m’a beaucoup inspiré, c’est « parler le cambodgien » de Pierre-Régis Martin, mais j’ai cherché à en faire plus, à faire des recherches plus profondes, à donner plus d’exemples et à l’enrichir dans certains domaines, notamment l’étude de la forme passive en khmer.

J’ai rajouté bien d’autres chapitres, comme le vocabulaire le plus fréquemment utilisé, les interjections, le vocabulaire érotique, etc…

Même si je fais le maximum pour apprendre la langue khmère un peu plus chaque jour, je me savais perfectible et jamais je n’aurais osé le publier ainsi. J’ai eu la chance de pouvoir faire relire toute la partie khmère par le frère d’un ami khmer, et suite à une rencontre fortuite, un jeune polytechnicien français a eu la gentillesse de le relire entièrement, et de corriger aussi bien la partie littéraire française que la vérification de ma phonétique.

Combien de temps pour écrire ce livre ?

Il m’a fallu plus de trois ans pour l’écrire, à raison de deux à trois heures par jour, parfois plus, puis reformatage, relecture, analyse des corrections suggérées, encore près de six mois de travail…

LA GRAMMAIRE FRANCAISE au service de LA LANGUE KHMERE

Quelles démarches pour le finaliser ?

Eh oui, j’ai eu envie que tout ce travail devienne une réalité physique, alors je me suis mis en quête d’un imprimeur, et c’est par un ami Nicolas, que j’ai eu les coordonnées d’un imprimeur capable de pouvoir imprimer ce livre en quantités raisonnables et à un coût abordable. Les premiers devis que j’avais reçus étaient déraisonnables, aussi bien au niveau des quantités que des coûts unitaires. Mais avec les nouvelles conditions reçues, tout devenait possible, donc j’ai foncé.

À quel type de lecteur s'adresse cet ouvrage ?

Beaucoup de personnes de nationalité khmère sont expatriées hors du Cambodge savent parler le khmer mais avec ce livre, elles peuvent apprendre à le lire… et à mieux appréhender la structure des phrases. Il y a bien sûr aussi des expatriés francophones résidant au Cambodge, et qui souhaitent parler la langue pour mieux s’intégrer et profiter de la richesse d’une conversation en khmer. Je pense sincèrement que ce livre peut répondre à ces besoins.

Pour moi, il s’agit d’un recueil, une simple trace écrite de mon avancée dans l’apprentissage de cette magnifique langue qu’est la langue khmère, une synthèse de ce que j’ai lu, apprécié et découvert.

Quelle méthode de travail ?

Cela peut vous sembler étrange, mais c’est avec un peu de tristesse que j’écris cette conclusion, car ce recueil a été mon quotidien pendant près de trois ans et de savoir que je ne travaillerai désormais plus dessus me procure un sentiment bizarre.

Pour le rédiger, je me suis appuyé sur l’ensemble des documents cités en référence et aussi sur de multiples sites présents sur la toile qu’il serait bien trop long d’énumérer mais notamment « Google translator » et « Wikipedia ».

D'autres projets de ce type ?

Ce n’est pas parce que ce recueil s’arrête ici que mes recherches vont s’arrêter. Je vous réserve d’ailleurs deux nouveaux recueils consacrés au vocabulaire khmer, l’un sur les adjectifs et les verbes, le deuxième sur les substantifs. À ce recueil, on aurait pu également rajouter un chapitre sur les proverbes, aborder les superstitions, étoffer les interjections et bien d’autres choses encore… Je sais cependant que plusieurs personnes ont déjà consacré beaucoup de temps à la transcription des proverbes khmers, aussi je préfère attendre qu’ils publient leur travail pour l’acquérir.

J’aurais aimé pouvoir m’appuyer sur une sommité pour me relire et me corriger, mais (malheureusement) pour plusieurs raisons cela n’a pas été possible.

Qui vous a soutenu dans ce projet ?

Je tiens à remercier trois personnes :

  • Any, ma compagne, que j’ai certainement abrutie avec toutes mes questions plus farfelues les unes que les autres, ce qui lui faisait remarquer parfois « Tu n’es pas quelqu’un d’ordinaire, où es-tu aller chercher ces phrases, on ne parle plus comme ça aujourd’hui ! ». Parfois, elle devait elle-même faire des recherches pour savoir si le mot dont je lui parlais existait vraiment !

  • ង៉ូវ Mr N’Gow, un jeune cadre bancaire qui, en dehors de ses heures de travail, a relu toute la partie khmère de mon livre

  • Adrien Guillon, un jeune polytechnicien venu faire un stage au Cambodge et qui, grâce à des cours intensifs et une volonté sans faille a acquis un niveau en khmer réellement impressionnant. Nous nous sommes rencontrés sur Kampot, l’une des étapes de son tour du Cambodge en vélo, réalisé pour récolter des fonds pour une association humanitaire. Il a effectué un travail de dingue pour corriger mon français, ma phonétique comme mes traductions en khmer et son travail d’une précision remarquable m’a été d’une aide réellement précieuse

Parlez-nous des quelques difficultés dans cette initiative

Pour des raisons de commodité d’impression, j’ai réalisé ce recueil en format A5, peut-être qu’un jour j’aurai le courage de me lancer dans son impression papier, toujours est-il qu’il est dès aujourd’hui disponible en format numérique.

Ce recueil est complété par un dictionnaire que j’ai réalisé sur Excel et qui à l’heure où je referme ce récit comporte 20350 lignes, et il continuera d’évoluer chaque jour…

Il n’existe absolument aucune statistique sur le nombre de mots existant actuellement dans la langue khmère et de plus beaucoup de mots abstraits comme « acoustique » ne parviennent pas à faire l’unanimité dans leur transcription… Dès lors, comment les inclure dans un recueil ou un dictionnaire sous peine de tromper le lecteur ?

Fabien Peyronnet
Fabien Peyronnet

Il existe dans la pratique une différence énorme entre le khmer littéraire et parlé. En français on dit souvent qu’on mange les mots et c’est encore plus vrai en khmer où des mots complets sont souvent omis, aussi j’ai souvent privilégié dans ce recueil des exemples adoptant des tournures utilisables et compréhensibles au quotidien.

La langue khmère vit aujourd’hui un paradoxe. D’un côté, elle s’enrichit de mots nouveaux, majoritairement sous l’influence de l’anglais, du français et du chinois, ce qui permet d’incorporer par exemple le vocabulaire des nouvelles technologies. De l’autre, elle s’appauvrit de jour en jour car beaucoup de mots tombent en désuétude et ne sont plus connus par la génération khmère d’aujourd’hui comme Âbâkar qui désigne un vassal, comme Aïthna qui désigne un messager royal, la faute à une littérature khmère bien trop pauvre…

Il faut se rendre compte que certains jeunes auteurs khmers aujourd’hui préfèrent même publier en anglais afin de pouvoir toucher un plus grand nombre de lecteurs !

Que ce recueil vous soit utile est mon plus grand souhait, mille merci pour votre confiance !

Parlez-nous du livre, composition, pages, prix, disponibilité

Ce livre fait 507 pages, il est disponible dans sa version papier livrable partout au Cambodge pour 27$ livraison comprise, sa version numérique est bien sûr disponible dans tous les pays, pour 25$. Certaines personnes désirent acquérir les deux versions, elles peuvent le faire pour 40$.

Pour le commander, il suffit d’échanger avec moi via messenger. Le règlement peut s’effectuer directement par un QR code, ou par virement sur un compte bancaire en France.

« C’est un complément de mes leçons en ligne, car certains chapitres ou exemples n’ont jamais été publiés dans mes leçons en ligne. »

Le livre commence par un historique de la langue khmère, ses origines, puis des explications très détaillées sur la phonétique utilisée et les bases de l’écriture. On aborde ensuite chaque thème de la grammaire française : les noms ; pronoms, adjectifs, etc… Le livre se termine par des chapitres spécifiques relatifs au vocabulaire, avec notamment une liste des noms, verbes et adjectifs les plus fréquemment utilisés

Poursuivrez-vous les leçons en ligne ?

Bien sûr, ce n’est pas un coût d’arrêt, je vais poursuivre mes leçons en ligne pendant au moins un an, … après aurais-je encore quelque chose à partager, je ne sais pas encore. Mes projets sont un recueil de vocabulaire portant sur les mots qu’il faut absolument connaître, et je souhaite pouvoir finaliser mon dictionnaire sous excel. Dans sa version de janvier 2024 il comportait 14000 entrées, il en aura près de 21 500 dans sa prochaine version, qui sera disponible fin janvier.

Quand les recueils de vocabulaire seront terminés, je pense que je m’attèlerai à retranscrire tout mon dictionnaire excel afin de pouvoir le rendre éditable.

 

Contributions et références

Apprendre le Khmer avec Fabien Peyronnet, publication enfin disponible
 

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