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Cambodge & Histoire : Lon Nol, l’homme qui renversa le Prince Sihanouk il y a 52 ans

Il y a 52 ans (18 mars), le Cambodge était témoin de l'un des événements les plus marquants de son histoire moderne - le coup d'État de 1970 qui a vu le général Lon Nol remplacer le prince Norodom Sihanouk à la tête de l'État et la naissance de la République khmère.

 Lon Nol, lit une déclaration lors d'un rassemblement de masse stipulant que le Cambodge deviendrait une république dans un avenir proche, Phnom Penh, 11 avril 1970. (AP)
Lon Nol, lit une déclaration lors d'un rassemblement de masse stipulant que le Cambodge deviendrait une république dans un avenir proche, Phnom Penh, 11 avril 1970. (AP)

Lon Nol

Né le 13 novembre 1913, dans la province de Prey Veng, dans une famille de fonctionnaires, Lon Nol a fréquenté l’école primaire de Phnom Penh avant de se rendre au lycée Chasseloup-Laubat de Saigon pour ses études secondaires. Le prince Norodom Sihanouk était alors un camarade de classe.

Après avoir obtenu son diplôme en 1934, Lon Nol entre dans la fonction publique, ce qui lui permet d’occuper des postes de plus en plus importants, notamment celui de gouverneur de la province de Kratié au moment de l’expulsion des Japonais à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

En 1949, Lon Nol est directeur de l’administration à Phnom Penh, poste qu’il occupe jusqu’à son entrée dans l’armée, où il commence à gravir les échelons en étant nommé lieutenant-colonel à la tête d’un bataillon d’infanterie.

En 1955, il devient chef d’état-major militaire à Phnom Penh, puis ministre de la Défense. En 1966, le prince Sihanouk nomme Lon Nol au poste de Premier ministre, ce qui l’amène à voyager dans tout le pays et lui donne l’occasion de tisser des réseaux au niveau local.

Coup

Après avoir été gravement blessé dans un accident de voiture en 1967, Lon Nol démissionne et le prince le rappelle en 1969, alors que le Cambodge est confronté à une crise économique et à une corruption endémique.

Quelques mois plus tard, alors que Sihanouk se trouve à Moscou pour un traitement médical, Lon Nol ordonne la fermeture des aéroports et des frontières et convoque le parlement pour renverser le prince.

Ce farouche anticommuniste dirigea ce qui fut appelé la République khmère
Ce farouche anticommuniste dirigea ce qui fut appelé la République khmère. AKP

Ce farouche anticommuniste dirigea ensuite ce qui fut appelé la République khmère, menant à bien le renforcement de l’armée cambodgienne, qui passa de 37 000 à plus de 150 000 hommes.

L’aide américaine financera cette expansion tandis que les avions américains recommenceront à bombarder les bases du Vietcong à l’intérieur du Cambodge et que les troupes terrestres, aidées par les forces vietnamiennes, entreront dans le pays pour éradiquer ce mouvement.

Mais l’injection massive d’aide étrangère s’accompagne de corruption, et les fonds destinés à nourrir les troupes cambodgiennes sont détournés. Les Cambodgiens des zones rurales sont déçus par les soldats affamés qui pillent leurs villages et, de 1970 à 1975, les Khmers rouges passent de quelques milliers de guérilleros à une force d’environ 30 000 hommes qui mènent une guerre civile contre le gouvernement.

Le 1er avril 1975, deux semaines avant que les Khmers rouges n’envahissent Phnom Penh, Lon Nol monte à bord d’un hélicoptère pour s’enfuir du pays avec sa famille en Thaïlande avant de s’installer aux États-Unis.

Il a vécu tranquillement à Hawaï, avant de s’installer à Fullerton, en Californie, où il est mort en 1985.

Opinion

L’ambassadeur Julio A. Jeldres, ancien secrétaire privé principal et biographe officiel du défunt roi Norodom Sihanouk, estime que le coup d’État a été le point tournant qui a changé le Cambodge pour toujours et pour le pire.

« À l’époque, le Cambodge était un pays pacifique et en développement, mais après cela, il a été impliqué dans la guerre du Vietnam, puis de nombreux Cambodgiens sont morts, suite à l’instauration d’un régime meurtrier », dit-il.

« Cela a également ouvert la porte à une intervention étrangère au Cambodge, et l’indépendance et l’intégrité territoriale du pays, que le Roi Père avait toujours défendues et pour lesquelles il s’était battu, ont été brisées. »

Jeldres fait partie de ceux qui rendent Lon Nol responsable du chaos et de l’instabilité qui ont frappé le Cambodge et son peuple à l’époque.

« D’après mes recherches, Lon Nol préparait le coup d’État, il avait fermé la frontière avec le Nord-Vietnam plusieurs semaines avant le coup ».

Selon Jeldres, les Américains et les Sud-Vietnamiens pensaient qu’en se « débarrassant » du prince Sihanouk, ils gagneraient la guerre au Vietnam.

« Mais c’était totalement faux, et Lon Nol s’est trompé, les Nord-Vietnamiens allaient de toute façon gagner la guerre, et Sihanouk a compris que le Vietnam s'unifierait. C’est pourquoi le Cambodge a établi une relation avec le Nord-Vietnam. »

« Mais, Lon Nol n’a pas compris cela. Il pensait que les Américains venaient l’aider et c'est le Cambodge qui a le plus souffert. »

Jeldres ajoute que la leçon que les Cambodgiens devraient tirer du coup d’État de 1970 est qu’ils doivent garder leurs politiques neutres et rester unis.

« Le Roi Père a toujours soutenu que la chose la plus importante pour un pays consistait à travailler ensemble et rester uni, il faisait de son mieux pour maintenir le Royaume en dehors de la guerre du Vietnam, mais il n’a pas réussi, principalement en raison de l’ingérence étrangère. »

Soksreinith Ten avec l’aimable autorisation de VOA News

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