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Cambodge & Environnement : Vivre durablement en harmonie avec la nature

À l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, rappelons que nous n’avons qu’une seule Terre et que la nature est au cœur du développement et un puissant catalyseur pour atteindre tous les objectifs de développement durable.

Populations du Ratanakiri
Populations du Ratanakiri

Conférence des Nations unies sur l’environnement humain

Il y a cinquante ans, le 5 juin 1972, les représentants de plus de 100 gouvernements se sont réunis à Stockholm, en Suède, pour assister à la Conférence des Nations unies sur l’environnement humain. Une conférence alors largement considérée comme la première réunion internationale consacrée à l’environnement.

Après la Seconde Guerre mondiale, le discours sur le développement mondial a été dominé par le programme de croissance économique, avant d’être élargi à des questions sociales telles que l’inégalité. Les préoccupations environnementales n’ont commencé à émerger qu’au début des années 70.

De plus en plus de preuves scientifiques ont été rassemblées et ont mis en évidence l’impact considérable de la trajectoire du développement mondial sur la nature.

Lors de la conférence de Stockholm, les délégués ont donc reconnu que nous n’avions « qu’une seule Terre » et que les objectifs de réduction de la pauvreté et de protection de l’environnement étaient étroitement liés. Les mots suivants, tirés de la déclaration de la conférence, sont devenus la pierre angulaire des programmes de développement ultérieurs, notamment les objectifs de développement durable : « L’homme a le droit fondamental à la liberté, à l’égalité et à des conditions de vie adéquates, dans un environnement dont la qualité lui permet de vivre dans la dignité et le bien-être, et il a la responsabilité solennelle de protéger et d’améliorer l’environnement pour les générations présentes et futures ».

Cinquante ans plus tard

Cinquante ans plus tard, ces mots sont plus pertinents que jamais. Il n’est pas surprenant que « Une seule Terre » ait été symboliquement choisie comme slogan de la Journée mondiale de l’environnement 2022. Ces derniers jours, la communauté internationale s’est réunie en Suède pour la conférence Stockholm+50 sur le thème « une planète saine pour la prospérité de tous - notre responsabilité, notre chance », afin de discuter des actions urgentes et audacieuses nécessaires pour garantir un avenir plus durable.

Rivière Sreysan - Ratanakiri
Rivière Sreysan - Ratanakiri

En effet, malgré les progrès réalisés en matière de politiques, de science et de technologie, l’alarme liée à la santé de notre planète retentit pour annoncer que nous sommes entrés dans un mode d’urgence en raison de multiples crises planétaires interconnectées allant du changement climatique à la perte de biodiversité en passant par la pollution, et que celles-ci intensifient les inégalités, les risques sanitaires et l’insécurité mondiale.

On estime que nous utilisons des ressources renouvelables équivalentes à ce que produirait 1,6 Terre pour maintenir notre mode de vie actuel et que la dégradation des écosystèmes touche 40 % de la population mondiale.

Il n’y a manifestement plus de temps à perdre si nous voulons redonner de l’espoir aux générations actuelles et futures ; la nature doit être au cœur du développement, et chacun d’entre nous, en tant que société, entreprise ou individu, devrait faire un plus grand effort pour vivre en harmonie avec la nature.

Sonnette d'alarme au Cambodge

La sonnette d’alarme est également tirée pour le Cambodge. Le pays a connu une croissance économique et des taux de réduction de la pauvreté impressionnants au cours des dernières décennies, mais ceux-ci se sont accompagnés d’une pression croissante sur les ressources naturelles et de coûts environnementaux.

Par exemple, la couverture forestière totale a diminué de 57 % à 47 % entre 2010 et 2018, entraînant non seulement une perte de biodiversité, mais aussi la perte des moyens de subsistance des populations rurales. Ce déclin a également entraîné la réduction des puits de carbone, conduisant à davantage d’émissions de gaz à effet de serre qui contribuent au changement climatique.

Villageois du Ratanakiri
Villageois du Ratanakiri

Bien que le Cambodge soit un émetteur relativement faible, le Royaume est l’un des pays les plus vulnérables aux menaces climatiques, d’où l’importance cruciale de l’action climatique et du développement de la résilience climatique. Une grande partie de la population dépend en effet de l’agriculture et vit dans des zones sujettes aux inondations.

En outre, la croissance démographique, l’urbanisation et l’évolution des modes de consommation ont entraîné une augmentation des volumes de déchets, qui sont devenus un problème aigu, en particulier dans les grandes villes. L’absence de gestion appropriée des déchets entraîne une pollution de l’air et l’obstruction des égouts et des voies d’eau, ce qui accroît le risque d’inondations soudaines et la pollution des zones côtières, des voies d’eau et des eaux souterraines.

Bien que le tableau semble sombre, nous devons souligner les signaux et tendances positifs qui, s’ils sont maintenus et renforcés au fil du temps, offrent au Cambodge la possibilité de changer le récit d’un avenir plus durable pour l’ensemble de la société.

Tout d’abord, il est de plus en plus reconnu que les défis environnementaux sont liés à d’autres dimensions économiques et sociales. En tant que tels, ils doivent être abordés de manière systémique.

Il est donc positif de constater que la nature et le changement climatique sont progressivement intégrés dans les politiques et plans sectoriels. Si l’on prend l’exemple du secteur de l’énergie, les annonces faites l’année dernière selon lesquelles aucune nouvelle centrale électrique au charbon ne sera construite dans le pays au-delà des projets approuvés d’ici 2019, que davantage d’investissements dans les énergies renouvelables sont nécessaires et qu’aucun autre grand barrage ne sera construit sur le cours principal du Mékong, sont des signes positifs. Des engagements similaires sont également observés dans d’autres secteurs.

Cascade de Banlun
Cascade de Banlun

À cet égard, le PNUD, l’UE et le gouvernement suédois ont travaillé dans le cadre de l’Alliance pour le changement climatique au Cambodge afin d’aider le pays à élaborer des plans multisectoriels comportant des engagements concrets et ambitieux en faveur de l’agenda climatique mondial. Il s’agit maintenant d’accélérer la mise en œuvre de ces plans. Si le gouvernement est censé diriger le processus, le succès dépendra des efforts concertés de toutes les parties prenantes, y compris le secteur privé.

Ensuite, on se rend de plus en plus compte que la nature et l’action climatique sont des opportunités de croissance économique et de développement social.

Prenons par exemple le potentiel des emplois verts : la mise en œuvre de la stratégie nationale à long terme pour la neutralité carbone devrait générer 449 000 emplois d’ici à 2050.

En revanche, on estime que le changement climatique réduira la croissance annuelle moyenne du PIB du pays de 10 % d’ici à 2050, si aucune mesure d’adaptation supplémentaire n’est prise. Alors que le Cambodge poursuit son chemin vers un statut de revenu moyen supérieur, le rôle du secteur privé sera de plus en plus important pour l’investissement dans les solutions basées sur la nature et l’action climatique.

Initiatives

À cet égard, le PNUD aide le pays à diversifier sa gamme d’options financières pour soutenir le programme de développement, y compris par le biais de financements innovants et verts. Par exemple, dans le cadre de l’initiative BIOFIN et en partenariat avec la Banque mondiale, le PNUD soutient le développement et l’opérationnalisation d’options de financement durables (telles que les marchés du carbone et l’écotourisme) pour financer la conservation de la biodiversité et la gestion des zones protégées. De même, le PNUD s’associe au gouvernement japonais pour soutenir la mise en place de mécanismes politiques permettant au secteur privé de réduire la quantité de plastique entrant dans le système.

Jeunes filles du Ratanakiri
Jeunes filles du Ratanakiri

Enfin, les citoyens sont de plus en plus conscients de la nécessité de repenser notre mode de vie et de consommation, ainsi que du rôle que chacun d’entre nous peut jouer pour faire la différence. Il est essentiel d’intensifier les efforts pour sensibiliser les citoyens et leur donner les moyens d’agir et de faire des choix intelligents. Cela est particulièrement vrai pour les jeunes qui, grâce à l’enseignement supérieur et à l’exposition (par exemple, par le biais des médias sociaux), sont plus sensibles aux questions de durabilité.

Catalyser l'innovation

Cette nouvelle prise de conscience peut également catalyser l’innovation et avoir un impact positif sur la durabilité en changeant la façon dont nous produisons et consommons, et plus largement interagissons avec la nature et ses ressources. À cet égard, le PNUD, par le biais de son Accelerator Lab, découvre et exploite ce potentiel d’innovation en détectant les défis et les opportunités émergents, en explorant la manière dont les citoyens les abordent déjà, et en testant et développant des solutions potentielles qui prennent en compte les dimensions de genre et intergénérationnelles, entre autres, faisant écho aux efforts mondiaux, tels que l’initiative Not too Late et la plateforme Youth Empowerment in Climate Action.

Enfin, à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, rappelons que nous n’avons qu’une seule Terre et que la nature est au cœur du développement et un puissant catalyseur pour atteindre tous les objectifs de développement durable. Vivre en harmonie avec la nature est le seul choix que nous ayons ! Le PNUD s’engage à intensifier ses efforts et ses partenariats pour promouvoir des solutions fondées sur la nature et l’action climatique au profit de tous les Cambodgiens.

Par Alissar Chaker, représentante résidente du PNUD au Cambodge et Paolo Dalla Stella, spécialiste des politiques environnementales au PNUD Cambodge.

Illustrations Christopge Gargiulo (c)

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