Aux origines du peuple thaï : De la Chine méridionale à ses liens indélébiles avec l'empire khmer
- Christophe Gargiulo

- 30 juil.
- 3 min de lecture
L’histoire des peuples et des royaumes d’Asie du Sud-Est est le théâtre d’un fascinant brassage : migrations, échanges culturels, rivalités éclatantes… Autour de la figure du peuple thaï et du royaume de Siam se révèle une fresque d’influence khmère profonde, encore vivace au cœur des mémoires collectives.

Les racines du peuple thaï
Les Thaïs, connus aussi sous le nom de Tai, puisent leurs origines dans le sud de la Chine, dans la région du Yunnan. Les ancêtres des Thaïs s’y installèrent dès le Ier siècle avant J.-C., mais ce n’est qu’à partir du XIe siècle que les premières migrations massives vers le sud s’accentuent, provoquées par la pression des puissances chinoises et la recherche de nouvelles terres fertiles. S’établissant progressivement dans la vallée du fleuve Chao Phraya, au cœur de la future Thaïlande, ces populations assimilent les traditions locales, influencées par les civilisations môn et khmère, et par la culture indienne véhiculée par le bouddhisme et l’hindouisme.
L’étymologie même du mot Siam vient du terme sanscrit « śyâma », signifiant « brun » ou « foncé » — une dénomination que leur donnèrent les Khmers, qui dominaient alors la région. Plusieurs autres royaumes autochtones, comme Dvaravati et le Srivijaya, participent également au métissage de la future identité thaïe.
La naissance et l’essor du royaume de Siam
Tandis que l’empire khmer rayonne sur la péninsule indochinoise, c’est au XIIIe siècle que naissent les premiers royaumes thaïs indépendants : Sukhothaï et Lanna. Puis, en 1350, un prince thaï fonde la capitale d’Ayutthaya et inaugure le royaume de Siam, qui deviendra rapidement la puissance dominante de la région.
La formation du Siam n’est pas exempte de conflits. D’abord vassal ou tributaire de l’empire khmer, le jeune royaume thaï s’affirme par la conquête. En 1431, les armées siamoises prennent Angkor, jadis imposante capitale khmère, accélérant le déclin d’un empire jusqu’alors inégalé. Progressivement, le Siam absorbe Sukhothaï et étend sa domination sur des territoires aujourd’hui cambodgiens et laotiens.
Siam et l’empire khmer : héritage et rivalités
La relation entre Siam et le puissant empire khmer fut d’abord teintée de respect, d’inspiration et d’alliances, mais aussi de luttes armées pour la suprématie régionale. À leur arrivée sur la scène du bassin du Mékong, les Thaïs adoptent nombre de traits khmers : organisation administrative, architecture (en témoignent les temples impressionnants de la période d’Ayutthaya), langue et arts de la cour. Le bouddhisme theravada, importé de l’Empire khmer et des Môns, se substitue rapidement à l’hindouisme et façonne définitivement l’âme du Siam.
Cependant, la chute d’Angkor marque un basculement : le Siam prend le relais de la centralité politique et économique, tandis que le Cambodge s’enfonce dans une ère de repli et de déclin, soumis tour à tour à l’influence siamoise et vietnamienne. Ce contexte historique instable engendre une profonde transformation culturelle et sociale.
Les élites cambodgiennes, jadis puissantes et indépendantes, voient leur pouvoir s’affaiblir peu à peu, tandis que la population rurale lutte pour préserver ses traditions face à la domination étrangère.
Malgré cela, la résilience du peuple cambodgien se manifeste à travers la continuité des pratiques religieuses et artistiques, qui demeurent un pilier identitaire essentiel. Ce n’est qu’au XXe siècle, avec l’émergence du nationalisme cambodgien et les mouvements d’indépendance, que le pays commencera à retrouver progressivement sa voix sur la scène régionale, ouvrant une nouvelle page de son histoire.
Un héritage culturel entremêlé
L’identité thaïe, loin d’être monolithique, est héritière de multiples courants culturels — chinois, indien, môn, khmer — qui se révèlent dans l’écriture, la religion, les arts et la conception même du pouvoir royal. Aujourd’hui encore, la toponymie, la gastronomie, et les pratiques rituelles témoignent de ce creuset originel.
Les liens qui unissent Siam et l’empire khmer participent ainsi d’un passé fait de conquêtes, d’influences réciproques et d’une fertilisation culturelle dont la richesse rayonne toujours, de Bangkok à Phnom Penh, de Sukhothaï à Angkor.







Les Thai de l'époque ont fui la pression chinoise puis, fui l'invasion des Mongoles en Chine. Ils ont immigré dans le territoire des Khmers. Ces Khmers étaient très impliqués dans l'humanité laissant les Thai faire des enfants, vivre dans la paix pendant plusieurs siècles. Une princesse khmère a même épousé un Thai. Ce prince thai a finalement trahi le roi khmer, avec ses complices, faisant la guerre contre l'empire khmer. D'où la naissance de Sokhotei. L'histoire se répète aujourd'hui avec la tentative thai de prendre les temples khmer à la frontière des deux pays.
Merci pour ce rappel de l'histoire de nos deux peuples, si semblables et en même temps si différents dans la mesure où le dernier arrivant ( les siamois ) essayait à tout prix d'établir une stratégie de dominant dominé.