Le ministère du Commerce a désigné l’écrevisse de Takeo comme une indication géographique (IG) potentielle, dans une tentative de bâtir une solide notoriété autour de ce crustacé d’eau douce que l’on trouve principalement dans les régions orientales de la province méridionale de Takeo.
Ce dernier prétendant à l’étiquette IG convoitée est une variété d’écrevisse australienne à pinces rouges, également connue sous son nom scientifique Cherax quadricarinatus.
Suon Vichea, directeur du département des droits de propriété intellectuelle du ministère, a déclaré au Post que le ministère, en collaboration avec des experts, avait organisé des conférences virtuelles avec le département du commerce de la province de Takeo et des représentants des négociants sur la promotion de la marque géographique et les projets d’enregistrement de l’IG.
Il a précisé que l’équipe associée a recueilli les avis des commerçants et mis en place un comité provisoire chargé de rédiger une brochure décrivant en détail la reproduction et l’élevage du crustacé, l’association gestionnaire, le règlement intérieur, la conception et la présentation du logo de l’IG, ainsi que d’autres informations pertinentes.
« Afin de mettre en œuvre ce projet de manière efficace, le ministère du Commerce prévoit d’inviter les commerçants, les parties prenantes et les autorités locales à un atelier dans le courant du mois pour participer à la réalisation de la brochure », a-t-il ajouté.
M. Vichea espère que le ministère aura achevé les procédures préliminaires d’ici à la fin du mois d’avril, ce qui pourrait conduire à l’enregistrement de l’IG et à sa reconnaissance officielle.
Rim Zip, vendeur d’écrevisses de Takeo depuis plus de 30 ans, et qui vit dans la ville provinciale de Donkeo, fait valoir que le crustacé ressemblant à un homard a déjà acquis une certaine notoriété, mais reconnaît qu’il pourrait bénéficier d’une certification IG.
Selon lui, les écrevisses sont exclusivement présentes à l’état sauvage dans les districts d’Angkor Borei et de Borei Cholsar, dans l’est de Takeo, où elles sont les plus abondantes entre août et janvier, ce qui coïncide avec une grande partie de la saison des pluies.
Il ajoute que les crustacés — qu’ils soient pêchés ou élevés — ont une taille et une saveur distinctes qui sont très reconnaissables par les touristes.
« Une fois que l’écrevisse de Takeo bénéficiera de l'IG, elle sera l’un des produits les plus vendus par les producteurs, et son goût sera reconnu dans tout le pays », affirme-t-il.
En incluant les écrevisses australiennes à pinces rouges naturelles et d’élevage, ainsi que les importations du Vietnam, Zip affirme pouvoir vendre en moyenne 80 à 100 kg par jour en semaine et 200 à 300 kg le weekend et les jours fériés.
Ear Ouk, une vendeuse d’écrevisses de la province, a déclaré que ses ventes avaient subi un coup dur, avec moins de commandes de la part des magasins et des restaurants.
Les ventes se sont légèrement améliorées avec la reprise du tourisme intérieur, mais pas aux niveaux précédents, dit-elle, déplorant qu’il y ait maintenant plus de vendeurs que jamais, ce qui entraîne une concurrence accrue.
« Si l’écrevisse de Takeo était enregistrée comme IG, les clients seraient plus confiants dans sa qualité et les ventes s’amélioreraient », estime Mme Ouk.
Selon les deux commerçants, l’écrevisse coûte près de 50 dollars par kilo pour un produit de première qualité, plus de trente pour une deuxième qualité, environ 20 dollars pour une troisième qualité, et 20 à 25 pour un produit d’élevage importé du Vietnam.
Hom Phanet avec notre partenaire The Phnom Penh Post
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