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Sports : Portraits croisés sur le green du Phokeethra

Dernière mise à jour : 12 nov. 2019

Avec son équipe de 160 personnes, le golf Phokeethra constitue l’un des plus gros employeurs de cette zone rurale, située à 22 kilomètres du centre de Siem Reap. Rencontre avec deux de ses salariés.

Le golf Phokeethra à Siem Reap
Le golf Phokeethra à Siem Reap

Il faut faire un petit bout de route, sur la nationale 6, pour parvenir au Phokeethra Country Club. Le trajet d’une demi-heure n’est pas désagréable : sur le bas-côté défilent pagodes, écoles et rizières, ponctués par une succession de vendeurs d’essence, de beignets ou de vêtements aux couleurs vives. Après le village de Puok et son grand marché, la route bifurque et un petit chemin calme laisse entrevoir derrière les haies une pelouse au vert impeccable. Le golf n’est pas loin.

Enfant de la balle

Sopheak a rejoint le golf dès la fin de ses études et exerce depuis 11 ans la profession de caddie. L’énorme casquette à visière qui surmonte son visage fait ressortir son sourire et ses yeux pétillants. “Mon métier ne consiste pas qu’à suivre les joueurs. Je les accueille dès leur arrivée, les aide à choisir les 14 clubs nécessaires, donne des informations sur le parcours, conduit la voiture et les assiste dans leur jeu. » Les 80 caddies bénéficient tous d’une formation initiale au golf, et s’entraînent régulièrement sur le parcours pour en appréhender les moindres détails.


Sopheak a rejoint le golf dès la fin de ses études et exerce depuis 11 ans la profession de caddie
Sopheak a rejoint le golf dès la fin de ses études et exerce depuis 11 ans la profession de caddie
« Etant enfant, je n’aurais jamais pensé travailler un jour dans un golf, je ne savais même pas ce que c’était ! »

« La plupart des golfeurs qui nous rendent visite sont des joueurs confirmés, mais il nous arrive parfois d’aider les débutants, de leur donner des conseils sur la manière de jouer, et lorsque ce genre de situation se présente, c’est pour nous un challenge passionnant. Et puis, comme chaque session dure entre 4 et 5 heures, une véritable proximité s’installe entre le joueur et son caddie. »

La dizaine de milliers de clients qui fréquentent chaque année le Phokeethra Country Club sont en majorité d’origine asiatique, Chinois ou plus souvent Coréens. A ce titre, les caddies se doivent de pratiquer quelques rudiments de langues étrangères, challenge auquel Sopheak se plie avec humour, elle qui déclare vouloir apprendre quelques mots dans chacune des langues des visiteurs.

Cette jeune maman, qui habite dans un village à quelques encablures du green, s’estime privilégiée dans l’exercice de sa profession : « Etant enfant, je n’aurais jamais pensé travailler un jour dans un golf, je ne savais même pas ce que c’était ! »


Sangwat Heng, le club house manager
Sangwat Heng, le club house manager
« C’est un travail captivant, qui nécessite une vigilance de tous les instants »

Sangwat Heng, le club house manager, s’installe ensuite à notre table pour évoquer son métier. A 41 ans, Heng connaît toute l’histoire du Phokeethra Country Club, puisqu’il y est entré dès sa fondation.

Arrivé à Siem Reap à l’âge de 20 ans, il débute comme magasinier au Sofitel de 1999 à 2000, puis sillonne durant quatre ans les rues de Siem Reap en tant que moto-dop. En 2005, lorsque débute la construction du golf, la direction le rappelle : le voilà de nouveau magasinier, puis intendant, responsable de la maintenance, des caddies, avant d’être enfin nommé assistant directeur en 2010. « C’est un travail captivant, qui nécessite une vigilance de tous les instants : avec le directeur, nous nous devons de cumuler les tâches administratives, financières et organisationnelles, tout en veillant à la qualité de l’encadrement et à la satisfaction des clients. »

Siem Reap, destination golfique

Ces activités ne l’empêchent heureusement pas de pratiquer un sport qu’il affectionne, puisqu’il se joint souvent à ses visiteurs lorsque ceux-ci réclament sa compagnie. Pourtant, le golf peine encore à séduire les Cambodgiens : au faible nombre d’infrastructures s’ajoute une méconnaissance de ce sport, même si des réductions substantielles sont accordées aux pratiquants khmers. « Il n’y a que trois parcours de golf à Siem Reap, et la pratique ne bénéficie d’un véritable essor qu’à Phnom Penh. Notre clientèle demeure donc essentiellement étrangère. Pour beaucoup, Siem Reap reste néanmoins la cité des temples, et notre futur défi sera de faire reconnaître la ville comme destination golfique à part entière. D’autres villes y sont parvenues, comme en Thaïlande ou au Vietnam. »

Viser l’excellence

Le Phokeethra Country Club ne manque pas d’arguments pour séduire : « Ses 200 hectares ont été remaniés cette année, les modifications les plus notables concernant la décoration du parcours et, surtout, le remplacement du gazon de tous les greens, afin d’obtenir les plus rapides du Royaume.

Des routes de carts neuves et un nouveau système d’irrigation automatique ont également été aménagés. » A ces améliorations s’ajoute un argument archéologique majeur : la présence d’un pont angkorien du XIème siècle classé à l’UNESCO, beaucoup plus ancien que le célèbre pont de St Andrews, qui ne date, lui, « que » du XIVème…

Mais pas question pour Sangwat Heng de se reposer sur ses acquis : « Il faut veiller à maintenir notre position de premier golf de Siem Reap, et entrer dans le Top 10 des golfs en Asie. Et nous avons encore quantité d’idées pour améliorer le parcours. » Des idées et de nombreux projets : de quoi fournir de nouveaux emplois et de nouvelles histoires autour de la fameuse balle blanche.


Texte et photographies par Rémi Abad

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