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Presse : L'ambassadeur du Cambodge à Paris répond aux accusations de Médiapart

Dans une lettre adressée à Stéphane Alliès et Carine Fouteau, rédacteurs en chef du média francais Médiapart, l’ambassadeur du Cambodge en France, Son Excellence Dr Widhya CHEM répond à l’article publié dans ses colonnes le 18 avril 2020, intitulé « Au Cambodge, un état d’urgence liberticide sous couvert de lutte contre le covid-19 ».

l’ambassadeur du Cambodge en France, Son Excellence Dr Widhya CHEM
L’ambassadeur du Cambodge en France, Son Excellence Dr Widhya CHEM. (ph.Ambaclub)

Article de Médiapart

Pour rappel, l’article de Médiapart présente le texte de loi sur l’état d’urgence comme « une loi permettant d’appliquer l’état d’urgence dans le pays. Au prétexte de lutter contre la propagation de la pandémie, c’est une véritable machine à broyer les derniers bastions de dissidence qui pourra désormais être mise en place ».

Pour argumenter ces propos forts, le texte de l’auteur, Pierre Motin, inclut les réactions de la rapporteuse spéciale de l’ONU sur les droits de l’homme au Cambodge, Rhona Smith, de Chak Sopheap, directrice exécutive du Centre cambodgien pour les droits de l’homme, de Nicholas Bequelin, directeur régional pour l’Asie à Amnesty International, et d’autres intervenants ouvertement hostiles à l’adoption du texte. Sont également cités Lee Morgenbesser, Maître de conférences à l’Université de Griffith en Australie et Sophal Ear, chercheur associé de diplomatie internationale à Los Angeles, tous deux opposants sans réserve du gouvernement actuel au Cambodge. « L’état d’urgence va permettre de préparer le terrain pour une répression si des troubles ont lieu à cause de la catastrophe économique qui s’annonce au Cambodge », interprète et prévoit Sophal Ear.

Besoin d’état d’urgence

En réponse à ces accusations, dont certaines sont même des prédictions, S.E. Dr Widhya CHEM rappelle que :

« Avec une propagation ultrarapide et virulente du virus COVID-I9, le monde entier fait face à une pandémie sans précédent touchant tous les continents, causant des dégâts catastrophiques plusieurs centaines de milliers de morts et provoquant à moyen terme des conséquences économiques désastreuses que le monde n’ait plus connu depuis la grande dépression des années trente. »

Face à cette situation, l’ambassadeur précise que les dirigeants d’au moins 70 pays à travers le monde ont proclamé des états d’urgence et des mesures de confinement afin de prévenir et de contenir la propagation de ce virus.

Enrayer l’épidémie

« Hautement conscient de la gravité des menaces tant sur le plan sanitaire que socio-économique, le Gouvernement royal du Cambodge s’est penché sur un large éventail de mesures politiques et pratiques pour enrayer l’épidémie. En outre, l’état d’urgence doit être proclamé dans un délai déterminé pour tout ou une partie du territoire cambodgien là où la situation est exacerbée et hors de contrôle », explique le diplomate cambodgien.

Précisions et rappels

S.E. Dr Widhya CHEM précise ensuite dans sa missive que « Le Cambodge attache une grande importance aux droits à la vie et à la santé. Dans cet esprit, il a permis au navire de croisière Westerdam, chargé de plus de 2 200 passagers d’accoster alors qu’aucun pays ne voulait les accueillir.

« Nous les avons reçus et assistés dans leur rapatriement. En outre, malgré notre peu de moyens, le Cambodge a offert des traitements sans frais non seulement pour les ressortissants cambodgiens, mais aussi majoritairement des étrangers dont la plupart sont des ressortissants français infectés par le covid-19. À ce jour, 110 patients sur 122 ont été guéris ».

Quels pouvoirs ?

Les pouvoirs délégués au gouvernement pendant l’état d’urgence ne sont pas illimités. Les articles 86 et 102 de la Constitution établissent un mécanisme de suivi par le Parlement du Cambodge à deux chambres. De plus, la loi doit prescrire des sanctions en cas de non-respect pour assurer une application efficace. La décision et la portée de la sanction à infliger sont à la discrétion du pouvoir judiciaire.

Pas un obstacle

L’ambassadeur conclut son courrier en précisant clairement que ce type d’article de presse n’empêchera pas le processus d’application de la loi et l’éventuelle déclaration de l’état d’urgence si la situation l’exige.

« Il va sans dire que le Cambodge est doté d’une Constitution qui permet dans son article 22 de proclamer un état d’urgence à un moment critique de la pandémie. L’affirmation selon laquelle l’état d’urgence viole les droits de la personne est non seulement sans fondement, mais aussi révélatrice d’une application sélective et biaisée des droits de la personne. Nonobstant et sans préjudice d’une telle expression sélective de préoccupation, cela ne compromettra pas les obligations du gouvernement de protéger la vie et la santé publique de la population, de protéger la sécurité nationale et de maintenir l’ordre public », déclare Son Excellence Dr Widhya CHEM.

De son côté, l’auteur de l’article qui a suscité quelques réactions sur les réseaux sociaux ne souhaite pas réagir.

Terme inapproprié

Pour Viseth Tith, Chef adjoint de la police municipale en charge de l’immigration,

« il ne faut pas employer des termes extrêmes comme ''liberticide'', il y a une consonance tout-à-fait inappropriée tant sur le fond que sur la forme »

Rappelons que le haut fonctionnaire avait déjà réagi dans nos colonnes à propos de l’état d’urgence, arguant que : « En lisant les dispositions du texte de loi concernant l’état d’urgence au Cambodge, nul ne devrait s’inquiéter. Au contraire, cette initiative permet de mettre en place un confinement mesuré à la population et donc, une meilleure protection contre la propagation du Covid-19. En France, le pays est également en situation d’état d’urgence ‘sanitaire’, et c’est accepté, car tout le monde comprend l’urgence de cette situation exceptionnelle ».

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