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Presse : Bernard Krisher est décédé à l’âge de 87 ans

Bernard Krisher, journaliste, philanthrope et créateur du journal anglophone « Cambodia Daily » est décédé début mars 2019 à Tokyo. Il avait 87 ans.

Sa mort a été annoncée par son propre journal, le Cambodia Daily, les membres de sa famille citent une insuffisance cardiaque.

Portraits de Bernard Krisher, fondateur du Cambodia Daily, lors de ses funérailles à Phnom Penh, Cambodge, le 19 mars 2019

Portraits de Bernard Krisher, fondateur du Cambodia Daily, lors de ses funérailles à Phnom Penh, Cambodge, le 19 mars 2019


Mr.Krisher a eu une longue et illustre carrière en tant que journaliste en Asie. Il a réalisé des interviews exclusives avec des personnalités comme l’empereur du Japon Hirohito, et le Président Indonésien Sukarno.

Il a fondé le Daily en 1993, après la création, un an plus tôt, du Phnom Penh Post. Les deux journaux se sont implantés pour symboliser le nouvel optimisme d’une période d’après guerre civile au Cambodge. Un optimisme qui se serait ensuite estompé avec les fermetures successives des deux journaux. Le Daily a du cesser d’imprimer ses éditions l’année dernière et le Post a été vendu à un investisseur Malaisien.

Au Cambodge, les journalistes et les anciens membres du personnel du Daily, ainsi que des collègues et amis du World Assistance for Cambodia et L’ONG Krisher ont fait leurs adieux et rendu hommage à Bernard Krisher. Une cérémonie Bouddhiste de deux jours en son honneur s’est terminée mardi dernier.

Un groupe d'enfants est venu rendre hommage à Bernard Krisher lors de son enterrement à Phnom Penh

Un groupe d’enfants est venu rendre hommage à Bernard Krisher lors de son enterrement à Phnom Penh


Anciens

Un ancien journaliste du Daily ,Vann Roeun a déclaré que Krisher souhaitait former des journalistes cambodgiens de qualité internationale et promouvoir les reportages indépendants.

« Le perdre équivaut à perdre complètement le journal en raison de tout ce qu’il a construit pour la liberté de la presse, et les journalistes qu’il a formés », dit-il. Il ajoute qu’au cours des années, le Daily a fait face a de nombreuses difficultés, mais, jusqu’à son arrêt définitif en 2017, Krisher a su maintenir le journal à flot.

« Malgré de nombreux obstacles, sa position restait stoïque. Il a continué d’avancer sans jamais reculer. Il a résolu des problèmes paisiblement, il ne s’est pas pressé mais a agi avec confiance » dit Roeun.

Fermeture

Krisher a commencé à s’éloigner de la gestion du journal en 2016, quand son état de santé s’est détérioré, il a passé le contrôle du journal à sa fille, Deborah Krisher-Steele. Mais la gérance de Mme. Krisher-Steele a été de courte durée. En 2017 le gouvernement a condamné le Cambodia Daily a une amende fiscale de six millions de dollars US. Sur ce problème fiscal Krisher avait déclaré qu’il en prendrait «l’entière responsabilité». N’étant pas en mesure d’honorer la dette fiscale, le journal a du fermer ses portes.

Japon et Sihanouk

Pu Sothirak, ancien ambassadeur du Cambodge au Japon, où Krisher a passé la majeure partie de sa vie, déclare qu’il était un “champion de la presse libre ». «Je suis vraiment désolé de savoir qu’il est décédé, nous nous souviendrons de ses bonnes actions pour le Cambodge. Il connaissait beaucoup de nos dirigeants, y compris notre défunt roi Norodom Sihanouk », ajoute-t-il.

Krisher a rencontré le Roi Sihanouk en 1964 lorsqu’il a interviewé le président indonésien Sukarno. Le Roi-Père a ensuite invité le journalsite à se rendre au Cambodge. Le prince Sisowath Thomico, ancien assistant du roi, a déclaré que Krisher et Sihanouk étaient devenus de bons amis. Le roi, dit-il, lisait le quotidien tous les jours.

Hommage

Elizabeth Becker, journaliste chevronnée qui a couvert les conflits au Vietnam et au Cambodge, déclare qu’elle admirait Krisher. «Peu d’étrangers ont eu un engagement aussi permanent et positif envers le Cambodge que Bernie. Démarrer un grand journal ou une maison d’édition est difficile en toutes circonstances. Et il a tenu son engagement jusqu’à ce qu’il soit obligé de fermer le journal », dit-elle.

«Grâce à lui, pour avoir fondé le Cambodia Daily et à Michael Hayes, fondateur du Phnom Penh Post, plusieurs générations de Cambodgiens ont été formées au plus haut niveau. Ils constituent l’héritage vivant de Bernie. »

Critiques

Auprès du gouvernement, Krisher et le Cambodia Daily ont eu leurs critiques. “Je ne pense pas que le Cambodia Daily était un journal professionnel”, pense Phay Siphan, porte-parole du gouvernement. “Le journal n’était qu’un outil pour appuyer les organisations non gouvernementales internationales ayant des motivations politiques. »

Nop Vy, directeur des médias au Centre cambodgien pour les médias indépendants, pense que la mort de Krisher est une grande perte pour le Cambodge.

Cheng Sokhorng, une ancien journaliste du Daily, qui travaille maintenant pour le Phnom Penh Post, déclare : “Je pense que son accomplissement majeur restera au Cambodge les Cambodgiens. Et, ceux-ci se souviendront de son nom”, conclut-elle.

Par Kann Vicheika & Neou Vannarin – VOA Khmer

Traduit par Eva Marcadé

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