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Forum ASEAN 2019 – Le domaine de la Santé en ASEAN : Entre défis technologiques et marché en expansi

Vendredi dernier avait lieu au Sofitel un débat sur l’accès et la qualité de la santé en ASEAN. Cette table ronde était animée par Arnaud Favry, responsable des initiatives stratégiques Asie Pacifique chez bioMérieux.

Si globalement, l’espérance de vie est montée entre 1990 à nos jours, elle connaît de profondes disparités selon les pays. A Singapour, l’espérance de vie est de 83 ans contre 66 ans au Myanmar et au Laos. Au Cambodge, elle est de 69 ans et, a connu une spectaculaire remontée depuis les années 1990.

Deuxième point important, le vieillissement de la population. Si la région est encore jeune, des pays comme Singapour, la Thaïlande, la Malaisie, et le Vietnam connaissent un vieillissement accéléré semblable au Japon. Or, ces pays ne sont pas préparés pour faire face à ce vieillissement.

La région connaît une situation paradoxale. Les maladies infectieuses comme le paludisme n’ont toujours pas disparu, tandis qu’on commence à constater l’apparition de maladies de pays développés comme le diabète. Cette coexistence de ces deux types de maladies est unique. Pour cette raison les opportunités existent et notamment commerciales pour les groupes pharmaceutiques qui voient l’ASEAN comme un marché d’avenir. Chaque intervenant, représentant leur entreprise a livré son opinion sur la situation du domaine de la santé en ASEAN.

De gauche à droite : Arnaud Favry, Nadine Brun, Nicolas Chabanier, Patrick Marie Herbet

De gauche à droite : Arnaud Favry, Nadine Brun, Nicolas Chabanier, Patrick Marie Herbet


Nadine Brun, Directrice régionale de l’ASEAN à biMerieux : Etats des lieux de la Santé et défis globaux en ASEAN

« Les disparités s’accentuent car les pays de l’ASEAN constituent dix économies dix politiques, et des épidémies différentes » rappelle Nadine Brun, Directrice régionale pour l’ASEAN à bioMerieux. Chaque pays doit mettre en œuvre des actions d’encadrement dans le domaine de la santé. Les institutions privées prennent une place plus importante. « La Malaisie et la Thaïlande ont vu apparaître de gros laboratoires, se regroupant afin de faire face aux investissements très lourds que nécessite le domaine de la santé », ajoute-elle.

Le second enjeu est la place des gouvernements. Leur rôle est particulièrement important dans la résolution de graves problèmes globaux comme la résistance aux antibiotiques. « Ce sujet n’a pas de frontière. Pour information, des investissements conséquents sont prévus d’ici 2050. Le sommet de Singapour a réuni les ministres de la santé en ASEAN en Novembre 2018, a décidé des priorités des investissements contre les nouvelles pathologies comme le diabète ou la résistance aux antibiotiques » insiste Nadine Brun.  Comment les entreprises françaises doivent-elles s’adapter pour faire face aux enjeux de la santé dans la région ?

« Trois leviers sont essentiels. Le premier est l’innovation. Lorsque nous ajoutons de la valeur médicale, le prix augmente, il faut expliquer aux institutions pourquoi il est important d’investir. Par exemple, si nous avons des solutions pour améliorer les diagnostics, nous pouvons prendre en charge le patient plus tôt », explique Nadine Brun.

« Second levier : faire évoluer son modèle de business, nous avons besoin de trouver de nouveaux partenaires, et plus seulement des distributeurs. Ce levier doit nous permettre d’améliorer notre organisation, et d’élaborer des actions au niveau de l’ASEAN. Le troisième levier est notre capacité à apporter localement de nouvelles compétences pour surmonter les défis propres à cette région du monde. L’éducation médicale, le digital font partie des secteurs à développer en ASEAN » rappelle Nadine Brun.

Nicolas Chabanier, Manager à Hello Health Group au Cambodge : Evolution des diagnostics et naissance d’un marché du numérique médical au Cambodge et en ASEAN

Comment le domaine du numérique peut-il avoir une influence sur l’évolution du diagnostic au Cambodge ?

« La médecine digitale est une transformation, les professionnels de la santé ne sont plus les gardiens de la connaissance médicale. Cela crée un statut quo entre le patient et le médecin. Au Cambodge, les connaissances à l’accès du médical et sur des sujets comme la résistance aux antibiotiques sont faibles. 60% des cambodgiens prennent des antibiotiques deux fois par semaine, le taux d’automédication est de 65% ». En effet, les cambodgiens ont l’habitude de demander aux pharmaciens un médicament qu’ils surnomment « de guérison » lorsqu’ils ont un rhume.

Ce médicament correspond à un mélange obscur de comprimés sortis de leur emballage d’origine et donc non identifiable. Or la prise d’antibiotique continue permet le développement de bactéries résistantes aux antibiotiques. « La digitalisation peut aider et recréer un cercle vertueux, en permettant l’accès au diagnostic ».

Existe-il un marché du digital dans la santé à l’Asean ?

« Oui il existe, près de 150 millions d’utilisateurs qui se connectent sur des plateformes médicales chaque mois. En Indonésie, il existe une plateforme ”Hello Docteur” spécialisée dans le diagnostic et la consultation. Malgré ces progrès, la transformation des pratiques culturelles est très lente. En Thaïlande, une plateforme s’est spécialisée sur la comparaison des sociétés d’assurances maladies. Si aujourd’hui elle est le plus gros comparateur d’assurance maladie dans le pays, il lui aura fallu huit années pour se développer.

Patrick Marie Herbet, Fondateur et président d’Abacare : l’avenir de l’assurance maladie en Asie

Fondateur d’Abacare, une société de courtage en assurance, installé à Hong Kong, il affirme que les progrès au niveau de la santé en Chine sont « inimaginables ».

Quelles sont les tendances du marché ?

A partir d’un téléphone mobile, tout le monde est connecté à sa société d’assurance. Les courtiers en assurance vont devenir numériques ou n’existeront plus. D’ici cinq ans la zone va connaître une complète révolution dans le marché de l’assurance. « En Chine, les clients seront directement connecté via leur société d’assurance à partir d’un téléphone public. ». « L’Etat ne peut plus prendre en charge les dépenses, il y a un changement fondamental qui est en train de se produire » affirme Patrick Marie Herbet. « La séparation entre les médecins, les hôpitaux et les compagnies d’assurances, tout ceci est fini. Ils tendent à se regrouper pour conquérir un marché qui semble illimité. La santé est un sujet qui nous concerne tous. »

Par Hugo Bolorinos

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