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Journée Internationale des Femmes 2021 : Monita, bien dans sa peau au Cambodge

À l'occasion de la Journée Internationale des Femmes de cette année, Cambodge Mag ouvre ses archives et remet à la une quelques-uns des nombreux portraits, interviews et photos de celles qui nous ont aidé à rendre le magazine vivant et attrayant au fil des années.

Je suis venu ici pour la première fois en novembre 2017, pour des vacances. Je voulais découvrir mes racines. Je suis d’origine cambodgienne, j’avais donc plein de questions en suspens.
Monita To

Depuis la parution de cette interview, Monita a quitté Last2ticket pour se lancer dans les relations publiques. Monita a vécu toute son enfance en France et a décidé de partir à la découverte de ses racines, de s’installer dans le pays de ses parents qui l’avaient fui. La jeune, jolie et brillante Monita est une franco-khmère pleine d’énergie et de sourires, qui n’a pas hésité à se confier à Cambodge Mag. Entretien :

CM : Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Monita To, je suis d’origine sino-khmère. Je suis née en France, en banlieue parisienne. Mes parents sont nés au Cambodge. C’est la guerre qui les a amenés à s’exiler en France. Ils ont réussi à s’enfuir après avoir vécu les premières années du régime khmer rouge. Ils se sont réfugiés dans un camp, et c’est d’ailleurs là qu’ils se sont rencontrés. Ils avaient de la famille un peu partout dans le monde suite à l’exil massif dû au régime de Pol Pot. Ils ont décidé de choisir la France lorsqu’on leur a proposé un pays d’accueil. J’ai donc passé toute mon enfance en France, avec mon frère et ma sœur qui sont aussi nés là-bas. Nous avons vécu et grandi comme une famille française, tout en gardant notre culture asiatique.

« Je suis venu ici pour la première fois en novembre 2016, pour des vacances. Je voulais découvrir mes racines. Je suis d’origine cambodgienne, j’avais donc plein de questions en suspens »

CM : Quelle place pour la culture cambodgienne dans votre famille ?

Entre eux, mes parents parlaient khmer. Mais, avec leurs enfants, ils parlaient français. Mais je les écoutais parler en Cambodgien et cela m’a aidé à maîtriser rapidement la langue. Mes parents ne parlaient pas du Cambodge à la maison, c’était un sujet assez tabou. Je ne sais même pas quand ils sont arrivés en France. Ils ne voulaient pas parler du passé. Pourtant, quand j’étais enfant, j’étais curieuse, je posais des questions, j’avais vu des documentaires, mais ils ne voulaient vraiment pas en parler. Au final, lorsque je voulais savoir quelque chose sur le Cambodge, je faisais mes petites recherches moi-même.

CM : Est-il difficile de grandir en banlieue pour une asiatique ?

À l’école, j’ai complètement ressenti une forme de ségrégation. Je n’étais pas la tête de turc mais les garçons asiatiques se faisaient pas mal maltraiter. Moi, on me taquinait, cela n’allait pas très loin, mais cela pouvait devenir pénible, les blagues racistes fusaient assez souvent. Mais finalement, je m’y étais habituée.

CM : Quelle formation avez-vous suivie après l’école ?

Après le bac, j’ai fait une école de commerce. Ensuite, j’ai suivi une formation sur les métiers du web. Je sentais qu’il fallait se spécialiser et suivre la tendance. Après mes études, j’ai commencé à travailler dans le marketing digital et, avant de revenir au Cambodge, je travaillais pour une régie publicitaire, Horyzon Média.

CM : Quand êtes-vous revenue au Cambodge la première fois ?

Je suis venue ici pour la première fois en novembre 2016, pour des vacances. Je voulais découvrir mes racines. Je suis d’origine cambodgienne, j’avais donc plein de questions en suspens.

CM : Quelle impression en découvrant le Cambodge ?

Je ne connaissais pas vraiment l’Asie. De découvrir le Cambodge: Quel changement ! Tout est si différent. J’ai eu l’impression qu’il y avait beaucoup de choses à faire. J’ai aussi découvert des gens très gentils, souriants et accueillants. On a aussi l’impression que tout est beaucoup plus simple. Il y avait le fait aussi que je voulais changer de vie, découvrir autre chose, et le Cambodge a été une très belle opportunité.

CM : Quand avez-vous décidé de vous installer ?

Dès décembre, on m’a proposé ce poste chez Last2ticket. Je suis rentrée en France pour trois semaines. J’ai préparé mes affaires, j’ai dit au-revoir à tout le monde et je suis revenue en janvier.

CM : Comment se passent vos nouvelles fonctions ?

Avec Last2ticket, on m’a confié rapidement beaucoup de responsabilités. Mon travail a commencé avec beaucoup de relations publiques, il fallait développer cette solution, la faire connaitre. Et, je suis satisfaite, cela se passe bien. Le réseau s’étoffe bien et de façon régulière. Il y a beaucoup d’évènements et cela prend pas mal de temps.

CM : Qu’est-ce qui vous plait dans le Cambodge ?

Le Cambodge est un tout. J’adore découvrir de nouvelles personnes, savoir comment ils vivent, je suis de nature très curieuse. Par contre, j’ai encore un peu de mal à m’intégrer complètement. Les Cambodgiens me prennent souvent pour une étrangère, et lorsque je parle khmer, ils me répondent souvent en anglais. Ils ont du mal à croire que je suis cambodgienne. En arrivant ici, je pensais pouvoir m’intégrer facilement dans les deux communautés, expats et cambodgiens. Mais les Cambodgiens me prennent pour une Japonaise ou une Coréenne ou même une Singapourienne.

CM : Quels loisirs pour Monita ?

Je fais beaucoup de sport, j’ai besoin de m’entretenir et de rester en forme. Ma deuxième passion serait les voyages. Depuis que je vis en Asie, je n’ai jamais autant voyagé. J’aime aussi lire, sortir avec mes amis.

CM : Comptez-vous rester au Cambodge ?

Tant que je me sens bien dans ma tête, dans ma peau et dans mon boulot, je resterai au Cambodge. Au début, je ne pensais pas rester aussi longtemps, mais finalement, j’ai envie de mieux m’intégrer, de mieux comprendre les cambodgiens, l’économie locale et le dynamisme de la région.

Et fonder une famille ?

Oui bien sûr, j’espère, c’est tout de même une finalité (rires).

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