Charme et chaos
Nouvelle petite série photographique dans l’ambiance des petites rues de Phnom Penh. Cette série est prise dans les ruelles autour du Marché Central de Phnom Penh. Comme toujours, c’est un peu chaotique, très encombré de couleurs, d’odeurs et de motos un peu trop pressées. Mais ces endroits de la capitale ont incontestablement un charme. Tout d’abord, à l’inverse de ces nouveaux grands ensembles qui fleurissent, il y règne un esprit communautaire, une ambiance bon enfant et, ce n’est pas une surprise, les sourires sont spontanés, immenses et réconfortants.
Aux alentours du Marché Central
Il est peu probable, et c’est à espérer, que ces quartiers si typiques, qui font parfois penser à certains endroits de Hong Kong, disparaissent un jour. Il n’y a apparemment pas de grand projet immobilier et la configuration des lieux laisse suggérer que l’attrait commercial ait suscité peu de convoitises.
Ces petites communautés fleurissent souvent entre deux rangées d’immeubles
Flexibilité…
Ce sont aussi beaucoup de lots individuels et certaines familles qui vivent là depuis longtemps n’envisagent pas de céder leur habitation, parfois une simple grande pièce, parfois un étage entier. Aussi, le cadastre laisse suggérer quelque flexibilité liée aux activités et petits commerces qui se greffent sur les pas de porte, le long des murs, à une intersection. Rien n’est défini, tout bouge en permanence, mais dans la même rue.
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Coiffure
Beaucoup de murs noircis par les huiles de cuisson rappellent l’abondance de street food. Les restaurants de rue sont encore nombreux mais les besoins, et les habitudes, ont évolué. Beaucoup de magasins de téléphonie tentent de se faire une place avec leur façade bien moins exotique, les salons de coiffure se mettent au gout du jour mais les vieilles habitudes masculines sont encore bien ancrées. Le seul coiffeur de rue du quartier ne désemplit pas, il n’a pas changé ses prix depuis cinq ans et met un point d’honneur à rester fidèle à sa rue.
Coiffeur de rue
Son salon est propre, pas de montagne de cheveux accumulés sur le sol. On en sait un peu moins sur la fréquence de nettoyage des instruments mais bon, à 6000 riels la coupe, les assistantes type salon Dessange n’ont jamais postulé. Tout près, plusieurs jeunes femmes vendent du vernis dans une vitrine, les yeux un peu trop rivés sur les smartphones amis le sourire est encore là, spontané, naturel et tellement cambodgien.
Vendeuses de vernis à ongle
Ici, l’intimité, la vie privée ne sont pas une priorité, les habitants cuisinent et mangent dans la rue. On bavarde beaucoup, du petit dernier, des prix qui montent, des habitants qui entreprennent quelques réparations (il y en a) et, bien entendu des nombreuses conciergeries (il y en a beaucoup)…
Cuisine dans la rue
Ces endroits ne sont pas des quartiers touristiques. Il n’y a d’ailleurs aucun qui s’aventure dans ces ruelles bien Phnompenhoises. Les petites rues de Phnom Penh ont leur cachet, leur ambiance et sont aussi le bonheur des photographes en raison de cette vie si colorée et de l’architecture bien ”libre”. Toutefois, il est recommandé d’y aller en observant un minimum de respect. Les Cambodgiens adorent se faire prendre en photo mais il est plus courtois de demander la permission. Généralement, un simple sourire en montrant l’appareil suffit. Il est bien également de ne pas passer en coup de vent, prenez quelques heures pour vous asseoir à quelques tables, consommer, discuter, faire connaissance.
Moment familial
Les petites rues sont une occasion idéal de découvrir un Cambodge urbain différent. Ici, l’étranger n’est pas forcément un client potentiel, il peut aussi être un curieux qui a envie de découvrir un peu de différence, une capitale bien plus souriante, un peu hors du temps, l’autre Phnom Penh….
Pour consulter tout l’album photographique :
Texte et photographies par Christophe Gargiulo
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