Six grandes tablées, des banquettes en skaï, un bar en bois et des posters vintage partout sur les murs. La déco entretient l’ambiance des Yokocho, charmantes allées de barbecues des grandes villes du Japon. La gargote est une des plus anciennes de «Little Tokyo», ce quartier japonais au sud de la rue 63.

Pour picorer: du kimuchi, version nipponne du « kimchi» coréen, et des feuilles d’algues nori craquantes. La spécialité ici c’est la viande : je commande une assiette de Negi sio et un Special kalbi, de la langue de bœuf à l’ail, et des morceaux désossés, importés des Etats-Unis. Grillées au feu de bois, les tranches crépitent sous des cheminées qui évacuent fumée et odeur. La viande arrosée de citron et d’ail est tendre et fondante. On l’accompagne d’une marmite de riz frit façon bibimbap; le jaune d’œuf crépite lorsqu’on le mélange avec le riz, les oignons nouveaux et les miettes de porc. C’est délicieux.

Sur le mur, une formule « All you can drink » offre bières, cocktails et whiskies, pour 6$ les 60 minutes. Je passe mon chemin, préférant commander un saké, comme la clientèle principale, japonaise et chinoise, sur les conseils du serveur. Le breuvage doucereux réchauffe le corps. Arrivent enfin les cinq coquilles Saint-Jacques macérées dans une sauce au miso, légèrement sucrée et pimentée.
« Quand j’ai envie de retrouver des saveurs japonaises je viens ici», confie Katsu, un habitué originaire de Tokyo.
Au fur et à mesure de la soirée, bercée par le folk japonais, la voix de Katsu et les verres de Sapporo, je m’imagine dans un estaminet de la mégalopole. En quittant les lieux, ce ne sont pas les enseignes environnantes qui me contredisent; l’Akata Shokudo, Fuwari Japanese cake, Tanabata bar ou encore le «Jap pet shop», complètent le décor.
Par Eléonore Sok-Halkovich