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Cambodge & Parcours : Voeurn Yong Ann et l’ambition de développer le secteur de la robotique...

Après sept ans d’études en Russie, Voeurn Yong Ann est passé de la campagne de Siem Reap à la recherche en robotique médicale et ambitionne de renforcer les systèmes de santé du Cambodge grâce aux nouvelles technologies.

Voeurn Yong Ann va bientôt entreprendre un autre diplôme en robotique médicale en Corée. Photo fournie
Voeurn Yong Ann va bientôt entreprendre un autre diplôme en robotique médicale en Corée. Photo fournie

Sao Phal Niseiy : Vous avez presque achevé votre maîtrise en robotique en Russie, mais qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans ce domaine et pourquoi la robotique est-elle importante pour vous et pour les pays en développement comme le Cambodge ?

Voeurn Yong Ann : Après avoir terminé mes études secondaires, j’ai poursuivi mes études à l’Institut de technologie du Cambodge. En plus de suivre des cours à l’université, j’ai toujours suivi des cours en ligne sur l’électronique et développé d’autres compétences sur la fabrication des robots. Plus tard, j’ai découvert qu’il existait une matière appelée mécatronique, qui permet d’étudier tout ce qui concerne les robots. À l’époque, aucun cours n’était disponible au Cambodge et, heureusement, le gouvernement russe offrait un programme de bourses aux étudiants cambodgiens pour étudier cette discipline. Après avoir réussi les examens, j’ai obtenu cette bourse et j’ai choisi d’étudier la mécatronique.

En ce qui concerne mes motivations, je dirais que, premièrement, cette matière combine tout ce que j’aime, principalement la mécanique, l’électronique et la programmation.

« Ensuite, j’ai pensé que cette combinaison de domaines présentait un énorme potentiel qui me permettrait de contribuer au développement de notre pays d’une manière différente »

Par exemple, la fabrication de drones pour l’agriculture, le développement de lignes de production utilisant des robots pour augmenter la productivité, la qualité du tissu ou de la fabrication, etc. En dehors de cela, je suis plutôt optimiste et je crois le Cambodge accueillera différentes usines et qu’il aura besoin de gens possédant des compétences techniques pointues pour les chaînes de production.

Sao Phal Niseiy : Parlez-nous de votre diplôme en robotique, qu’apprenez-vous et que pouvez-vous faire après avoir obtenu votre diplôme ?

Voeurn Yong Ann : Après ma licence, j’ai obtenu un diplôme de robotique avec une spécialisation en robotique industrielle. Les cours et le stage m’ont permis d’acquérir des compétences pour développer une ligne de production à l’aide d’un bras robotique industriel. J’ai surtout appris à les contrôler et à les intégrer à d’autres machines pour améliorer la productivité dans les usines. Les exemples de tâches sont le prélèvement et le placement, l’emballage du produit final, la soudure ou la découpe pour fabriquer une pièce du produit. Après avoir obtenu mon diplôme de premier cycle, j’ai entrepris un master en informatique, où j’ai appris à connaître les nouvelles technologies, telles que l’intelligence artificielle. Cette dernière technologie sera essentielle au développement d’usines intelligentes offrant la possibilité aux robots et aux humains de travailler ensemble.

Sao Phal Niseiy : Vous êtes en Russie depuis si longtemps, comment se passe la vie d’un étudiant cambodgien là-bas ?

Voeurn Yong Ann : Ma vie d’étudiant en Russie est incroyable, je profite vraiment de chaque minute. J’aime voyager dans différentes régions de ce pays, découvrir sa culture, sa littérature et ses romans étonnants. La vie ici a beaucoup de sens pour moi, j’ai accumulé des tonnes de souvenirs et me suis fait de bons amis. La Russie m’a apporté non seulement des diplômes, mais aussi une belle vie épanouie.

Sao Phal Niseiy : Vous allez bientôt poursuivre un doctorat en robotique médicale en Corée du Sud, alors pourquoi préparer un autre diplôme et pourquoi la robotique médicale ?

Voeurn Yong Ann : Au cours de mon premier master, j’ai effectué des recherches sur les modèles mathématiques des robots à pattes, qui ont de nombreux liens avec la robotique médicale. Par conséquent, un doctorat me permettra d’étendre mes recherches à la mise au point de dispositifs robotiques pouvant aider les patients à des fins médicales. Par exemple, la création d’un dispositif haptique qui peut créer la sensation du toucher chez les patients auxquels il manque un membre. Une université sud-coréenne m’a proposé un poste de chercheur, alors j’ai accepté sans hésitation. J’ai vraiment hâte de retourner dans mon pays natal et de commencer à mettre mes compétences à profit, mais je dois étudier davantage et j’espère que mes recherches feront avancer la science et auront un plus grand impact sur tout le monde.

Sao Phal Niseiy : Quels sont vos projets d’avenir après avoir obtenu votre diplôme ? Comment comptez-vous utiliser vos connaissances pour aider à développer le secteur robotique du pays ?

Voeurn Yong Ann: Après avoir terminé mon parcours d’apprentissage, je rentrerai chez moi et j’espère apporter une technologie avancée pour fournir différents services au pays. Je pourrais partager mon temps avec l’académie pour partager mes connaissances et aider à développer les ressources humaines dans le secteur de la robotique.

Sao Phal Niseiy : Souhaitez-vous que davantage de jeunes Cambodgiens envisagent de suivre une formation en robotique ? Que doivent-ils préparer ou quelles sont les qualifications qu’ils doivent avoir pour être en mesure de poursuivre le diplôme en robotique ?

Voeurn Yong Ann: Sans aucun doute oui, je suis si heureux que nous encouragions activement nos jeunes à travers différents événements sur la robotique.

À ce sujet, je peux bien sûr leur suggérer d’étudier sérieusement les mathématiques et la physique et de profiter de leur temps libre pour apprendre à coder, mais voici ce que je veux dire :

« Chers jeunes gens, à tous ceux qui s’intéressent à quoi que ce soit, et pas seulement à la robotique, ayez un rêve et concret — et battez-vous pour lui »

Quelles que soient l’ampleur ou les incertitudes de votre rêve, vous trouverez une voie en vous y engageant.

Sao Phal Niseiy : Le Cambodge a connu une transformation technologique rapide et le pays commence à embrasser la quatrième révolution industrielle. Comment voyez-vous l’industrie robotique actuelle et le pays peut-il accélérer le développement du secteur de la robotique ou de l’automatisation ?

Voeurn Yong Ann : Je suis tout à fait d’accord avec vous sur ce point. Cependant, je pense que la quatrième révolution industrielle ne se résume pas à un simple battage publicitaire ou à une nouvelle technologie à la mode. Nous devons faire plus d’efforts et investir dans l’éducation afin de pouvoir développer nous-mêmes les technologies de l’industrie 4.0. Nous devons essayer d’intégrer l’état de la technologie dans le système éducatif, en particulier au niveau de l’enseignement supérieur, en l’orientant vers la recherche et en tirant parti de la convergence des recherches pour créer des effets positifs sur la société. En bref, un bon système éducatif permettra de libérer le potentiel de nos jeunes.

« À partir de là, nous pourrons faire de notre pays un espace accueillant pour les jeunes talents et pour les innovateurs qui transformeront leurs idées en solutions utiles pour le pays »

En ce qui concerne l’industrie de la robotique au Cambodge, je constate que le gouvernement mène de nombreuses activités pour soutenir les PME et les entreprises locales ; récemment, il a proposé de meilleures lois sur les investissements, par exemple. Je peux dire que nous allons dans la bonne direction pour développer notre secteur industriel. Les créateurs de PME, les fabricants et les robots sont comme l’offre et la demande. Actuellement, la robotique est encore nouvelle pour nos industriels du textile, de sorte qu’ils n’ont pas encore une idée claire de la manière dont les robots peuvent augmenter la productivité et la qualité de leur chaîne de production actuelle — pire encore, ils semblent penser que la technologie est chère et trop avancée pour eux.

De plus, nous n’avons pas d’entreprise qui pourrait fournir des robots et des services dans notre pays. Ainsi, même s’ils comprennent les avantages des robots, ils ont du mal à trouver une entreprise qui puisse répondre à leurs attentes.

En conclusion, pour accélérer le progrès, il faut d’abord que les deux parties — les techniciens spécialisés et les directeurs d’usine — se comprennent et travaillent bien ensemble. Cela nous amène à la deuxième chose dont nous avons besoin : une entreprise qui pourrait fournir des conseils fiables en matière de développement de l’automatisation, mais aussi des services de qualité en termes d’installation des robots, de formation de leurs opérateurs à leur utilisation et à la maintenance.

Sao Phal Niseiy avec l’aimable autorisation de Cambodianess

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