Cambodge & Bon Om Touk 2025 : Phnom Penh calme, provinces en fête
- La Rédaction
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Cette année, le mythique Bon Om Touk, aussi appelé la Fête de l’Eau au Cambodge, se vit sous un jour contrasté. Alors que les festivités phares de Phnom Penh ont été annulées en raison des tensions persistantes à la frontière avec la Thaïlande et la nécessité gouvernementale de concentrer ses ressources sur des enjeux humanitaires, les célébrations traditionnelles continuent avec ferveur dans plusieurs provinces du royaume.

Le long du quai Sisowath, habituellement animé par les courses endiablées de pirogues et les chants, le calme règne en maître. Pourtant, les habitants et visiteurs profitent des jours fériés pour se promener, admirer le coucher de soleil sur le Mékong et s’imprégner de la douce atmosphère festive qui persiste.
« C’est étrange sans les courses, mais la ville reste belle et apaisée. Les familles viennent ici pour se retrouver et prendre le temps, » confie Srey Mala, vendeuse ambulante de fruits.
De nombreux Cambodgiens ont profité de cette pause pour voyager vers des destinations touristiques comme Kampot et Kep, où l’air marin et la tranquillité offrent un cadre idéal pour se détendre pendant ces jours fériés.

À Battambang, la fête ne s’arrête pas : la ville accueille la 4e édition du festival Saart, un événement d’art urbain qui illumine les rues de fresques murales, performances musicales, ateliers créatifs et spectacles de marionnettes géantes. Ce festival met en lumière la richesse culturelle de la région tout en attirant habitants et touristes dans une ambiance festive et colorée.
Dans les provinces, la tradition du Bon Om Touk se poursuit avec enthousiasme. À Kampong Cham, Battambang et Siem Reap, les habitants organisent des régates plus locales, où danses, musiques traditionnelles et repas partagés rythment les journées. Le festival revêt une dimension communautaire renforcée :
« Ici, on porte haut les couleurs de la province, on célèbre notre culture malgré l'absence de Phnom Penh, » témoigne Sokha, organisateur de courses de pirogues dans la région.
Cette décision d’annuler les grandes manifestations dans la capitale, sans suspendre les jours fériés ni les célébrations dans les autres régions, marque une volonté claire du gouvernement d’éviter les rassemblements massifs dans un contexte délicat, tout en respectant l’attachement national à cette fête millénaire.

Si le tumulte des pirogues et les feux d’artifice font défaut à Phnom Penh, la magie du Bon Om Touk 2025 réside dans cette invitation à la contemplation paisible, au partage familial et à la prière pour la paix et la prospérité. Entre balades au bord de l’eau, offrandes aux pagodes et dégustations de mets typiques, la capitale vit à un rythme plus doux, rappelant l’essence même de cette célébration : honorer l’eau, source de vie et de lien entre les Cambodgiens.

Ainsi, même sans ses grandes régates, Phnom Penh conserve son rôle de cœur culturel, tandis que les provinces célèbrent avec passion ce que le Bon Om Touk symbolise depuis des siècles : la vitalité du peuple khmer et le respect de la nature qui l’entoure.
Illustrations AKP



