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Arts & Cambodge : La colère des sirènes de Koh Kah Kiev vue par l’artiste Mario

Après le succès du défilé de mode haute couture S/S 2022 de Mario Duyuchen, un nouvel épisode de son projet <UKM> naît sous le ciel cambodgien tout en poursuivant son leitmotiv :

« Save the ocean, there is no time! — Sauvez l’océan, le temps est compté ! »
La colère des sirènes de Koh Kah Kiev
La colère des sirènes de Koh Kah Kiev

The UKM (the United Kingdom of Mernimal) est un projet d’exposition de mode, et aussi une fiction dont l’inspiration est venue d’une île où Mario est bénévole depuis 2016, Koh Tah Kiev.

Ce séjour unique de près de cinq ans lui a permis de comprendre comment le manque de recyclage et l’abus de ressources avaient un impact sur l’environnement, notamment sur l’océan. Ce fut une expérience révélatrice et inspirante qui l’a mené tout droit à la création de sa série d’expositions d’art solo UKM.

Les pièces sont soigneusement fabriquées avec des matériaux recyclés provenant de dons faits par ceux qui souhaitent faire partie de cette histoire.

« Chaque pièce représente un organisme vivant mis en péril par la pollution et luttant pour survivre en adaptant constamment son corps à un nouvel environnement très hostile »

Le premier épisode de la série s’est déroulé à Pékin en 2020 au célèbre Living Café, bien connu pour sa cuisine à base de plantes.

Mario Duyuchen
Mario Duyuchen

La même année, <UKM>l’épisode 2 a été réalisé à Kampot, avec trois superbes pièces, dont deux ont été entièrement réalisées à partir de matériaux recyclés de Koh Ta Kiev, avec seulement une aiguille et du fil.

Pour le troisième épisode, Mario avait prévu une rencontre intime pour partager sa vision artistique du monde. Malheureusement, en raison de la situation sanitaire actuelle, son exposition n’a pas eu lieu comme souhaité.

Court-Métrage

Mario a donc trouvé un moyen de surmonter les obstacles et d’étendre la portée de son œuvre en transmettant une idée d’histoire à travers un court-métrage d’avant-garde élaboré avec soin.

Ce film raconte l’histoire de Sam, une jeune princesse sirène qui s’aventure dans le monde des humains à la recherche d’un moyen de sauver son peuple de la mort en raison d’un océan fortement pollué.

« Son voyage dans un Nouveau Monde prend une tournure inattendue lorsqu’elle découvre la vraie nature des humains, une civilisation en déclin au bord de l’effondrement, empoisonnée par la cupidité et le manque d’empathie »

Il n’y a aucun espoir à la surface, mais il y a encore de l’espoir pour son royaume. Elle rentre chez elle dévastée après de telles révélations, laissant derrière elle une trace de son voyage qui, espérons-le, réveillera l’humanité de sa torpeur.

La transformation de la peau de Sam est l’une des plus grandes pièces de Mario, avec une longueur de près de deux mètres et composée de 2 460 écailles cousues à la main.

Le film a été entièrement tourné dans des endroits situés à Siem Reap et d’autres villes cambodgiennes.

Point de vue

Lors d’un entretien avec Mario Duyuchen concernant cette dernière production, ce dernier exprime son regard sur le projet :

Comment le Cambodge vous a-t-il inspiré la création de cette série d’expositions d’art solo ?

C’est la pollution ! La tristesse de l’océan !

Depuis 2016, je suis bénévole à Koh Ta Kiev, de novembre à mars. Quand le mauvais temps arrive, tous les déchets flottent sur le rivage ! Ce sont tous les déchets produits par l’homme, qui sont produits par les humains, pas par l’océan !

« Des années ont passé et tout a changé, et l’image de ces souvenirs obscurs ne disparaît pas de mon esprit ! »

Nous savons tous que le problème existe, mais seules quelques personnes en sont pleinement conscientes, et seules quelques-unes le considèrent comme critique pour notre planète. Ce n’est pas seulement le Cambodge, la plupart des océans du monde souffrent et ce n’est même pas un secret. Mais si nous continuons à laisser faire, alors qui sommes-nous ?

Comment avez-vous imaginé cette façon non conventionnelle de raconter une histoire pour une exposition ?

C’est Koh Ta Kiev ! Une île magique. Lorsque je recevais des invités, j’avais le privilège et l’honneur de rencontrer des gens du monde entier.

« Les histoires des insulaires ont beaucoup stimulé ma créativité, cela concerne chacun de ceux avec qui j’ai vécu sur l’île »

En fait, quelques pièces de ma dernière exposition portent même le nom de la personne qui les a inspirées. Nous rêvions des profondeurs, de se trouver au fond de l’océan, là où la direction du lever du soleil est l’entrée de ce royaume !

Et, j’avais l’habitude de porter un costume de queue de sirène pour nager dans l’océan et accueillir le bateau qui revenait du continent, rempli d’invités et de notre nourriture, de boissons et de victuailles. Alors, ils m’ont appelé « mermer ». À UKM, un hétérosexuel est appelé merman ; une hétérosexuelle est nommée mermaid ; les LGBT et toute autre sexualité sont tous appelés mermer. Nous avons donc commencé à discuter de l’existence d’un royaume sous cet océan appelé UKM et de raconter comment il se connecte aux humains afin de tenter de sauver leur culture et leur espèce.

Quel a été le processus créatif derrière une œuvre de haute couture aussi complexe ?

Eh bien, elle relève de la haute couture !

Plus de 2000 pièces d’écailles sont cousues à la main avec un diamètre de moins de 5 cm. Ensuite, les écailles sont pliées une fois en un quart de leur taille et reliées toutes ensemble sur la maille. C’est un véritable engagement artistique et artisanal ! Cela a demandé une très grande patience, nous avons commencé par le premier mouvement le 25 février. Cela nous a pris plus de trois mois pour terminer une seule, mais extraordinaire pièce de maîtresse ! Vraiment, c’est beaucoup ! les mots ne sont pas assez forts pour dire à quel point cette pièce est insensée ! Et je suis particulièrement fier de mon équipe.

Y a-t-il un message que vous aimeriez faire passer à toutes les générations du monde entier ?

Tout d’abord, nous devons effectuer un travail concret pour mettre en place des systèmes de recyclage et faire savoir aux gens où leurs déchets doivent être déposés et quel type de « poubelle » utiliser.

Ensuite, le gouvernement et les entreprises de pêche doivent s’entendre sur l’utilisation des filets, car la principale menace à laquelle sont confrontées les créatures des océans est constituée par les filets de pêche. Aussi :

« Ne jetez pas vos déchets, mais triez-les ! »

Mario retournera bientôt dans sa Chine natale et espère laisser derrière lui un message fort d’amour, de respect et de sensibilisation à l’environnement pour le Cambodge et pour l’ensemble de ses habitants.


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