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Artisans d’Angkor: Histoire d'une entreprise sociale

Foulards en soie, sculptures, panneaux en laque…Les œuvres d'Artisans d'Angkor ornent les magasins de Siem Reap et de Phnom Penh, s’invitent dans les hôtels et les aéroports, redonnent leur lustre aux monuments historiques, et ont été choisies par de nombreuses célébrités.

Si Artisans d’Angkor excelle dans la production artistique, l’entreprise possède aussi un volet social d’une ampleur peu commune.

Tisserandes des Artisans d'Angkor
Tisserandes des Artisans d'Angkor

Sur le parking, une nuée d’autobus dépose les curieux désireux de contempler le délicat travail de la soie. À l’écho des métiers à tisser se mêlent les langues les plus diverses pratiquées par les guides, qui encadrent la visite de touristes chinois, français, allemands ou anglo-saxons.

Artisans d’Angkor compte 1 200 salariés, ce qui en fait la plus grande entreprise d’artisanat de Siem Reap

Si l’atelier de Puok, à quelques kilomètres de Siem Reap, demeure l’une des destinations les plus prisées des visiteurs, ce dernier ne constitue que la partie la plus visible de l’iceberg. Dans les campagnes, 48 lieux de production emploient plus de 800 personnes, en plus des vendeurs et du personnel administratif. En tout, Artisans d’Angkor compte 1 200 salariés, ce qui en fait, de loin, la plus grande entreprise d’artisanat de Siem Reap. Retour sur un succès commercial hors-normes dans la cité des temples.

Travail de la laque
Travail de la laque

Métiers d’art, art du métier

Tout part d’un partenariat entamé dès le début des années 90, période ô combien décisive pour le renouveau d’un royaume rendu exsangue par les guerres civiles. Le ministère cambodgien de l’Education, de la Jeunesse et des Sports s’associe avec la Ligue française de la formation continue et de l’enseignement afin d’élaborer un programme de chantiers-écoles directement destiné aux jeunes ruraux. Lancés en 1992, ces chantiers bénéficient immédiatement d’un engouement tel qu’une nouvelle étape est franchie en 1998, beaucoup plus ambitieuse.

Une des plus grandes richesses immatérielles du Cambodge

Quasiment tous les métiers d’art, qui constituent l’une des plus grandes richesses immatérielles du Cambodge, sont alors abordés dans le cadre de formations gratuites, tandis que se développent les points de vente et que naît officiellement l’entreprise Artisans d’Angkor. En parallèle, une partie des bénéfices de cette entreprise entièrement autofinancée sont réinvestis dans les programmes de formation, qui durent entre 6 et 8 mois. Le reste est équitablement réparti auprès des artisans, qui possèdent 20 % du capital de la société. Enfin, les excédents servent aussi à la formation continue, à l’ouverture de nouveaux ateliers ainsi qu’a la prise en charge des soins de santé.

Métier à tisser
Métier à tisser

Pépinière de talents

27 ans après ses premiers pas, force est de constater la réussite d’un tel système qui, en plus d’assurer la pérennité de l’entreprise, permet de faire vivre environ 5 000 familles. Après leur formation, les nouveaux artisans bénéficient d’une embauche assurée et peuvent ensuite grimper les différents échelons les menant à des carrières parfois spectaculaires.

D’autres talents ont participé au rayonnement des Artisans, comme l’artiste Team ou le styliste Eric Raisina

D’autres talents ont participé au rayonnement des Artisans, comme l’artiste Team ou le styliste Eric Raisina, pour ne citer qu’eux. Le travail de la soie, du bois, de la céramique, de la laque et du métal côtoie aussi un aspect beaucoup plus spectaculaire, puisque les artisans tailleurs de pierre interviennent régulièrement pour la sauvegarde des temples.

C’est ainsi que les équipes ont été amenées à travailler sur les bas-reliefs de Kbal Spean, à restaurer les rangées de Devas et d’Asuras de la porte sud d’Angkor Thom et à intervenir sur la célèbre Terrasse des Éléphants. Le dernier chantier, toujours en cours, réunit des artisans aguerris au chevet du Mebon, ce petit temple situé au milieu du Baray Occidental.

Vers de nouveaux défis

Les boutiques d’Artisans d’Angkor, dont les deux principales se situent en plein cœur de Siem Reap et de Phnom Penh, accueillent chaque année plusieurs centaines de milliers de visiteurs. Pourtant, la fréquentation touristique en berne force les Artisans à trouver de nouveaux débouchés pour leurs produits.

Selon Pierre-André Romano, son directeur, l’export, jusqu’alors anecdotique, constituera le principal axe de développement pour le futur. Une autre priorité sera dédiée à l’environnement, l’entreprise s’intégrant dans une démarche « écoresponsable ». De quoi fournir de nouveaux défis, qui se rajouteront aux missions sociales ainsi qu’à la préservation de la culture et du patrimoine khmers.

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