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Archives & Parcours : Socheata Ou, les alumni doivent partager leur expérience

Socheata Ou a préparé une licence d’économie à Phnom Penh, à l’URDSE, et un Master à l’université Lyon II avant de travailler en France. De retour depuis 4 ans, elle est aujourd’hui responsable des ressources humaines à la Bred Bank Cambodia.

Socheata Ou est aujourd'hui manager en ressources humaines à la Bred Bank Cambodia, après être partie étudier et travailler en France. Photographie Adèle Tanguy

Socheata Ou est aujourd’hui manager en ressources humaines à la Bred Bank Cambodia, après être partie étudier et travailler en France. Photographie Adèle Tanguy


CM : Dans quelles circonstances avez-vous commencé à étudier le français ?

J’ai commencé quand je préparais une licence d’économie, à l’Université Royale de Droit et des Sciences Économiques (URDSE). En première année, j’avais entendu parler de la bourse Eiffel pour les meilleurs étudiants. Il fallait, pour l’obtenir, parler français. C’est cela qui m’a motivée. J’ai intégré le parcours francophone. Ça a été très difficile au début… mais ce n’était rien comparé aux cours que j’ai suivis en France. J’ai finalement obtenu la bourse à la fin de ma 4e année de licence. Au début, j’étudiais le Français dans un objectif purement professionnel. Mais je me suis rendu compte que cette langue m’offrait aussi la chance de voir autre chose, de découvrir d’autres pays.

CM : Comment se sont déroulées vos études en France ?

J’ai passé mon Master à l’université Lumière Lyon II. Je me souviens des difficultés rencontrées, la première année. Au Cambodge, les professeurs français nous donnaient les supports à la fin du cours alors qu’en France, si je n’arrivais pas à suivre, je ne disposais d’aucun document pour m’aider à travailler ! Le premier semestre, je n’ai pas obtenu la moyenne… Ça a été très décourageant.

CM : Un message à faire passer ?

Le message que j’aimerais faire passer aux autres étudiants cambodgiens se rendant en France est qu’il faut savoir adapter sa méthode de travail : j’ai pour ma part compris que je devais travailler tous les soirs les cours de la journée. Par ailleurs, j’ai eu beaucoup de mal à remplir les dossiers administratifs, pour rester en France, après mes études. Toutefois, lorsque que j’ai franchi toutes ces étapes, la vie est devenue agréable. J’ai visité Grenoble, Montpellier, Paris, Rouen les Pays de la Loire… J’ai adoré les provinces françaises et leurs paysages. J’espère y retourner en vacances !

CM : Quelles étaient vos attentes, en allant en France ? Projetiez-vous d’y travailler ?

J’avais présenté un projet professionnel pour obtenir ma bourse. J’y avais écrit que je désirais partir en France et y acquérir plus de compétences mais que mon objectif était de revenir par la suite au Cambodge pour les y mettre en application. Je suis finalement restée cinq ans de plus ! À la fin de mon diplôme, mon titre de séjour se prolongeait encore quelques mois, j’ai donc cherché un petit boulot. J’ai d’abord travaillé à la Gare du Nord, à Paris, puis je me suis rapprochée de Pôle Emploi et des cabinets de recrutement. En 2013, j’ai trouvé un emploi dans une entreprise d’audit, KPMG, en tant qu’assistante chargée de la paie. J’y suis restée presque trois ans. Entre temps, je me suis mariée avec un Cambodgien que j’ai rencontré à Paris. Quand il a voulu rentrer, en 2016, je l’ai suivi.

CM : Le fait d’être partie en France vous a-t-il alors offert plus d’opportunités professionnelles ?

En fait, trouver du travail a été plus difficile que je ne l’avais imaginé car beaucoup de jeunes diplômés, dont certains étaient aussi partis à l’étranger, entraient sur le marché du travail. Or à mon retour, j’étais déjà diplômée depuis cinq ans. J’ai tout de même décidé d’orienter mes recherches du côté des entreprises françaises au Cambodge. J’ai trouvé du travail chez COFIBRED, représentant de la Bred Bank au Cambodge avant qu’ils n’obtiennent une licence. J’ai d’abord été cadre supérieure RH, avant d’être promue manager RH au début de l’année !

CM : Quels sont vos projets, pour le futur ?

Je pense rester à la Bred Bank Cambodia. Je crois qu’il faut vraiment aimer la manière de travailler d’un pays et décider de s’y installer durablement. Et j’aime la manière de travailler au Cambodge, elle est beaucoup moins stressante qu’en France.

CM : Avez-vous aujourd’hui le sentiment d’appartenir à un réseau d’anciens étudiants francophones ?

Bien sûr, je me suis créé mon propre réseau, mais les anciens étudiants sont souvent partis travailler pour des entreprises anglophones…Cependant, je pense qu’il est vraiment intéressant de développer un réel réseau d’anciens élèves francophones. Pour moi, l’opportunité d’avoir eu la bourse Eiffel a été une grande chance et je pense que nous pouvons œuvrer pour offrir cette chance à d’autres en multipliant les événements permettant aux Alumni de partager leur expérience.

CM : Avez-vous un conseil pour les étudiants en économie, notamment intéressés par la francophonie ?

Aujourd’hui, l’Anglais prend beaucoup plus d’importance. Mais je pense que les étudiants ont encore tout intérêt à apprendre aussi la langue française : il y a toujours un avantage à savoir parler le plus de langues possibles !

Propos recueillis par Adèle Tanguy

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