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Archives & Alumni : Nitikar Nith, « mon ambition est de devenir une grande avocate cambodgienne »

Nith & Associates, un cabinet juridique spécialisé dans le droit des affaires et la propriété intellectuelle, vient d'être créé par Nitikar Nith qui est aussi partenaire du bureau cambodgien de Tilleke & Gibbins. Retour sur le parcours d'une Cambodgienne ambitieuse qui a élu domicile sur l’îlot francophone de Confluences Asia pour ses activités.

Nitikar Nith, je veux réussir ma vie professionnelle et personnelle
Nitikar Nith, je veux réussir ma vie professionnelle et personnelle

Pétillante, intelligente et ambitieuse, Nitikar Nith est une jeune avocate cambodgienne qui a passé deux ans à Paris, dans le cadre de son Master. Trilingue, cette passionnée de la langue française entend mettre à profit ses atouts pour faire carrière, au sein du Royaume ou ailleurs, peut-être…

CM : Dites-nous quelques mots sur vous et votre parcours.

Je suis née un jour de Noël, il y a 26 ans, à Battambang où j’ai grandi. J’y ai poursuivi mes études jusqu’au lycée avant d’intégrer l’Université Royale de Droit et de Sciences économiques (URDSE) de Phnom Penh.

J’ai suivi une double licence : une en droit français et la seconde en droit cambodgien. À l’issue de ces 4 ans, je suis partie étudier à Paris VIII où j’ai obtenu mon Master en droit des affaires et en fiscalité.

CM : Pourquoi ce choix de faire des études à Paris et, question subsidiaire, comment les avez-vous financées ?

J’ai pu étudier à Paris, car j’ai eu la chance de pouvoir bénéficier d’une bourse « Excellence Eiffel » attribuée par le ministère des Affaires étrangères de la France, aux élèves brillants. Cela m’a permis de vivre, j’arrivais à m’en sortir sur le plan financier. Je n’ai pas eu le choix de la destination, mais j’avoue que je ne m’en suis pas plainte.

En ce qui concerne le droit, j’ai toujours été attirée par ça, ce qui ne m’empêche pas d’adorer, aussi, la philosophie et la littérature. C’est à Paris que j’ai eu le déclic et l’envie de devenir avocate.

CM : Vous parliez déjà bien le français. Comment avez-vous appris cette langue et pourquoi ?

Le français est une langue qui me passionne. Je crois que mes premiers émois avec le français remontent au moment où j’ai entendu la chanson « Aux Champs-Élysées ». Cela m’a bouleversé. C’est donc naturellement que j’ai souhaité l’apprendre. Au lycée, à Battambang, j’étais dans la classe bilingue qui était très active.

Nous étions les animateurs de l’école. Chansons, danses, théâtre, fêtes de la francophonie… Nous étions toujours partants. Cette ambiance magnifique a participé à me faire aimer passionnément cette langue. C’est un plaisir que de l’entendre et de la parler, vraiment.

CM : Comment ont réagi vos parents quand vous leur avez appris que vous partiez, seule, pour Paris ?

Mes parents travaillent tous les deux, mon père est d’ailleurs également avocat. Ce sont des gens ouverts qui m’ont toujours fait confiance même si j’imagine qu’ils étaient, aussi, un peu inquiets. Je me souviens d’ailleurs d’une anecdote.

Un jour que je discutais avec ma mère, en vidéo, via mon mobile, un garçon qui n’avait pas vu que je discutais, est venu m’embrasser sur les joues comme cela se fait en France entre amis. Ma mère est restée bouche bée sur l’instant. Je lui ai donc expliqué ce qu’étaient les bises et elle a trouvé cela plutôt rigolo.

CM : Que retenez-vous de ces deux années ?

Elles ont été magnifiques. C’était comme un rêve : les musées, les monuments, mais également, les sorties ou la vie étudiante. Je n’en garde que d’excellents souvenirs. J’en ai également profité pour visiter la France et d’autres pays d’Europe.

Et j’y ai fait une expérience incroyable : j’ai appris à skier ! C’était fou : j’ai adoré ! Si j’ai envie de gagner de l’argent aujourd’hui, c’est, notamment, pour pouvoir aller skier une semaine de temps en temps en Europe.

CM : Et sur un plan plus professionnel ?

Il est clair que d’être diplômée en droit d’une université française est un atout sur mon CV. Comme le fait de parler trois langues : le cambodgien, l’anglais et le français. Le français me donne un avantage considérable par rapport à la grande majorité de mes confrères.

« Le fait d’avoir vécu à Paris m’a également apporté des atouts importants dans le monde du travail : le dynamisme, l’ouverture d’esprit, une forme de confiance en moi, aussi. »

Cela fait partie de mon caractère, j’imagine, mais cette expérience a avivé ces qualités. Ça me rend unique, d’une certaine façon.

Certaines personnes me disent parfois que je ne ressemble pas tout à fait à une Cambodgienne, notamment car je déborde d’énergie et cela se voit dans ma façon de bouger, de marcher ou de m’exprimer. Cela dit, j’ai fait de la danse traditionnelle au Ballet Royal, je sais, aussi, être douce et délicate, mais l’énergie reprend vite le dessus (rires).

CM : Que faites-vous depuis votre retour au Cambodge et pourquoi teniez-vous à rentrer ?

Je travaille comme avocate et conseiller juridique pour un cabinet anglo-saxon. J’interviens également à l’Université Royale de Droit et de Sciences économiques à Phnom Penh en tant que chargée de TD, dans le cadre de la filière de droit, auprès des 3e années. Ces cours se font d’ailleurs également en français.

« Ma carrière ne fait que débuter, mon ambition est devenir une grande avocate cambodgienne, notamment dans le domaine du droit des affaires. »

Et qui sait, j’ouvrirai peut-être mon propre cabinet avec des bureaux dans différents pays d’Europe, dans des villes où la communauté cambodgienne est importante. On verra bien, mais j’ai envie de réussir ma vie, sur le plan professionnel comme personnel. Je saisirai les opportunités ou les provoquerai, si nécessaire.

CM : Avez-vous revu les étudiants français, cambodgiens et étrangers qui étudiaient avec vous à Paris ?

Oui, j’ai passé deux semaines à Paris l’an dernier. Je suis également en contact avec eux via les réseaux sociaux. J’ai de très bons amis français et luxembourgeois.

CM : Ressentez-vous le besoin de partager votre savoir, au-delà des cours à l’université ? Et si oui, comment cela se concrétise-t-il ?

Les Cambodgiens n’ont pas de grandes connaissances juridiques. Pour les éclairer, avec des confrères et des étudiants en droit, nous avons créé « Traju ». C’est une petite structure au travers de laquelle nous réalisons et diffusons des vidéos consacrées au droit. L’objectif est avant de sensibiliser et de délivrer de l’information.

CM : Vous impliquez-vous également dans des alumni ?

Je suis la déléguée de la commission « droit et sciences » pour France Alumni Cambodge. Nous avons d’ores et déjà créé une page Facebook privée afin de pouvoir échanger entre nous. Nous n’avons pas encore eu l’occasion de nous rencontrer, mais des projets sont initiés. C’est l’occasion de parler français, d’échanger sur nos métiers, mais également de partager nos expériences, en particulier avec les jeunes étudiants en droit. C’est important à mes yeux. La jeunesse cambodgienne est pleine de qualités, tant mieux si je peux participer à les révéler.

Par Fabrice Barbian

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