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Agriculture & Économie : Le poivre de Kampot en difficulté

La Kampot Pepper Promotion Association – Association de la promotion du poivre de Kampot a récemment annoncé que la production du poivre de Kampot, un produit cambodgien bénéficiant d’une indication géographique protégée (IGP), est tombée à 90 tonnes à la fin de la récolte de cette année.

poivre de Kampot
Poivre de Kampot

Meilleur poivre du monde

Rappelons que le poivre de Kampot est réputé pour son goût unique et se trouve souvent qualifié de « Meilleur poivre du monde ». Le poivre de Kampot a reçu sans difficulté la certification IGP de l’Union européenne en 2016. Pour rappel, l’attribution d’une indication géographique atteste que le produit possède des qualités spécifiques, est fabriqué selon des méthodes traditionnelles ou jouit d’une réputation établie en raison de son origine géographique.

Actuellement, il existe trois produits cambodgiens bénéficiant d’un statut d’IGP : le poivre de Kampot, le sucre de palme de la province de Kampong Speu et les pomelos cultivés dans la commune de Koh Trong, (Kratié).

Production et ventes en baisse

La production de poivre IGP s’élevait à 125 tonnes en 2019. Selon le président de l’association, M. Nguon Lay, la baisse de production serait en grande partie liée à des conditions météorologiques défavorables et à de sérieuses difficultés de ventes tant locales qu’à l’export. M. Nguon Lay a déclaré à l’agence Kampuchéa Presse :

« Pendant le verrouillage provoqué par la pandémie, les marchés du poivre IGP ont été affectés et celui-ci est resté dans les entrepôts ».

« Chaque année, à la même période, nous vendons jusqu’à 70 tonnes de poivre IGP, mais en août de cette année, nous n’avons vendu qu’environ 40 tonnes », a-t-il ajouté. En 2019, l’association avait seulement vendu 50 tonnes, contre 68 en 2018. Une baisse que l’association attribuait à un ralentissement des ventes locales.

En raison du Covid-19, les exportations de poivre de Kampot ont été considérablement réduites, en particulier vers les pays gravement touchés la pandémie telle que les pays de l’UE et la Corée du Sud. Le producteur explique que généralement environ 60 à 70 % du poivre de Kampot est vendu à l’export, tandis que le reste est distribué et vendu sur le marché local. Cependant, en l’absence de touristes internationaux et en raison de la fermeture de plusieurs hôtels et restaurants, les 30 à 40 % restants ont beaucoup de mal à s’écouler.

Braderie

Devant cette crise, certains producteurs ont décidé de cesser leur activité alors que d’autres tentent de baisser les prix afin de pouvoir écouler leur poivre. Plusieurs agriculteurs annoncent :

« Certains membres de notre association vendent du poivre de Kampot au Vietnam à un prix inférieur à celui du marché ».

Cependant, les fermiers en difficulté ne le vendent pas comme un produit certifié, car ils le mélangent aux poivres rouge, noir et blanc de qualité variable. Ainsi, le produit mixte est vendu entre 1,75 et 2 dollars US le kilo. Cela leur permet à peine de payer leurs frais de fonctionnement.

Actuellement, l’association compte 68 producteurs de poivre avec plus de 290 hectares de plantations. Le poivre est récolté de façon saisonnière de mars à juin, il est disponible en trois variétés : noir, rouge et blanc aux prix respectifs de 15 000 $ US, 25 000 $ US et 28 000 $ US la tonne.

Espoirs avec la Chine

Les principaux marchés de ce poivre sont aujourd’hui l’Union européenne, les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud. Toutefois, le ministère de l’Agriculture espère beaucoup de l’accord de libre-échange en passe d’être signé avec la Chine. De nombreux produits agricoles, dont le poivre, sont proposés par le Cambodge au sein de cet accord qui devrait, en principe, entrer en vigueur début 2021.

Le directeur général de Farm Link Ltd, Sébastien Lesieur, a déclaré à la presse locale que son entreprise avait exporté environ 10 tonnes de poivre de Kampot au cours des sept premiers mois de cette année et prévoyait d’en exporter entre 17 et 20 tonnes d’ici la fin de l’année : « Le marché du poivre de Kampot est en croissance en Europe, l’Espagne, la France et l’Allemagne étant les principaux importateurs. Aux États-Unis, la demande de certifications spécifiques représente un obstacle à l’approvisionnement des grands importateurs. »

M. Lesieur a exprimé son optimisme quant au fait que les produits du poivre de Kampong bénéficieraient d’un accès en franchise de droits au marché chinois dans le cadre de l’accord de libre-échange bilatéral Cambodge-Chine qui devrait être signé rapidement.

« Il faudra du temps pour faire connaître ce produit en Chine. Nous sommes convaincus que le poivre de Kampot sera largement disponible dans les meilleurs restaurants de Shanghai ou de Hong Kong dans les années à venir. »

Outre la province de Kampot, le poivre est cultivé dans plusieurs autres régions du royaume, y compris la province côtière de Koh Kong où la culture du poivre est aux mains d’investisseurs japonais, et dans le Mondolkiri.

Source : Kampot Pepper Promotion Association & AKP

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